Shelter From The Storm
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 DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways

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JeffreyLeePierre
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 0:34

Oui, merci Jokerman. J'arrive sur Shelter From The Storm avec la même interview dans le presse-papier, et quelqu'un m'a précédé. Cool, je ne vais pas devoir passer un quart d'heure à nettoyer les pubs et tout...
@vox populi : je te trouve sévère. Quelles questions tu aurais voulu lui poser ?
J'aime beaucoup le passage sur "blue mind". On lui parle paysage, il répond musique. Ce garçon est obsédé par la musique, ça fait plaisir à voir.
J'aime moins quand il surjoue le vieux con (notre monde a disparu) mais faut reconnaitre d'une qu'il n'a pas tort et deux qu'il sait encore voir que quand les temps changent, ils faut essayer de nager dans la vague de la nouvelle génération.

Et il dit des choses intéressantes sur la composition, la partie sur Anne Franck notamment. Ce n'est ni une provocation inutile ni un effet de style raté, c'est comme ça dans son stream-of-consciousness et basta. J'ai toujours été porté à croire que la façon dont il parle très benoitement de ce qu'il écrit n'est ni fausse modestie ni tour de retors. Et que ce sont les profs de fac exégètes extrapolateurs qui délirent. Et que toutes ses citations ou pastiches sont probablement des réminiscences pas toujours volontaires.

La surprise, c'est de citer Angie en premier comme chanson des Stones qu'il aurait aimé composer. J'hallucine. Y a pas plus popasse baveuse que ça dans tout ce qu'ils ont fait, et il tombe dessus. J'hallucine. Ce garçon a parfois des goûts de chiottes.

Et puis ça finit bien : il ne contredit pas qu'il est dans une forme épatante.
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JeffreyLeePierre
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 0:48

Ah oui, je voulais aussi faire ça : les 3 chansons citées des Eagles.


“New Kid in Town,”
https://youtu.be/-Pa5nqYXEnY

“Life in the Fast Lane,”
https://youtu.be/4tcXblWojdM

“Pretty Maids All in a Row"
https://youtu.be/ffBPxEO5vHQ

Vraiment la meilleure chanson jamais écrite ?
J'ai peine à y croire. Mais j'écouterai plus tard. Là je suis avec le premier Dexy's Midnight Runners et je vais pas me déranger pour Eagles...
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Tom Paine
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 2:14

JeffreyLeePierre a écrit:

La surprise, c'est de citer Angie en premier comme chanson des Stones qu'il aurait aimé composer. J'hallucine. Y a pas plus popasse baveuse que ça dans tout ce qu'ils ont fait, et il tombe dessus. J'hallucine. Ce garçon a parfois des goûts de chiottes.

Egalement très surpris par ce choix, mais notons qu'il cite quand même Ventilator Blues d'Exile on Main St. dans son trio gagnant, ça, y a pas grand monde qui le ferait Very Happy

Interview qui m'a laissé moi aussi plutôt de marbre, un peu passé à côté, j'ai trouvé ça moins renversant que celle pour Tempest. Un côté pépère et pilotage automatique dans les questions/réponses, même si ça fait plaisir de le lire en 2020 j'ai trouvé ça finalement peu surprenant et plutôt convenu.

Bon, il n'y en aura pas 12 000 autres donc profitons tout de même de ces instants rares qui précèdent la sortie du nouveau Bob Dylan (les poils rien qu'à l'écrire...).

L'important est bien que la sainte date est au coin de la rue désormais, et que le disque aligne déjà les 5 étoiles dans plusieurs mags.
Vendredi ça va être l'orgie cheers

Sinon, peut être effet rebond du succès de "Murder Most Foul" il y a une hype assez inhabituelle qui accompagne la sortie de ce disque, je ne compte plus le nombre d'articles dédiés qui apparaissent dans mon fil d'actus !!

Quand on se souvient à quel point les médias dégommaient les concerts il y a encore quelques temps...
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 19:23

En plus, Ventilator Blues interprété avec son orchestre actuel, ça pourrait avoir de la gueule.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 19:38

JeffreyLeePierre a écrit:
Ah oui, je voulais aussi faire ça :  les 3 chansons citées des Eagles.


“New Kid in Town,”
https://youtu.be/-Pa5nqYXEnY

“Life in the Fast Lane,”
https://youtu.be/4tcXblWojdM

“Pretty Maids All in a Row"
https://youtu.be/ffBPxEO5vHQ

Vraiment la meilleure chanson jamais écrite ?
J'ai peine à y croire. Mais j'écouterai plus tard. Là je suis avec le premier Dexy's Midnight Runners et je vais pas me déranger pour Eagles...
Je me cite, c'est très grossier. Mais c'est pour la bonne cause : ne perdez pas votre temps à aller vérifier, c'est juste 3 grosses bouses.

Leurs seules chansons écoutables que je connaissais sont I can't tell you why ou King of Hollywood. (Mon fils me souffle que c'est juste de la nostalgie, j'ai eu ce disque, enfant. Mais que ça vaut pas tripette).
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Juin - 20:38

L'interview n'est pas hyper intéressante parce qu'elle ressasse les mêmes sujets qu'il évoque maintenant systématiquement quand il prend la parole.
Et surtout : le nouvel album n'est pas réellement évoqué alors que c'est quand même l'intérêt de la période...

Bref, du Zim pur jus, dans son époque mais totalement à côté en même temps. Frustrant, mais réconfortant aussi d'une certaine manière.

Sinon, j'ai réécoute les trois titres. Aucun ne m'emballe. "Murder Most Foul" est émouvante, mais il me manque une saillie mélodique pour me la passer en boucle. Les deux autres sont du pilotage automatique musicalement, ça me prend pas par les tripes.

J'espère quelques jolies ballades, des bouts de mélodies, de vieux râles chantés à la Soon After Midnight sur l'album.

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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 0:40

Tom Paine a écrit:


Sinon, peut être effet rebond du succès de "Murder Most Foul" il y a une hype assez inhabituelle qui accompagne la sortie de ce disque, je ne compte plus le nombre d'articles dédiés qui apparaissent dans mon fil d'actus !!

Quand on se souvient à quel point les médias dégommaient les concerts il y a encore quelques temps...

Oui, j'ai lu 2/3 reviews étasuniennes et j'ai arrêté car j'ai peur de tomber de haut tellement elles sont dithyrambiques. En France, L'Obs parle de chef d'oeuvre, Les Echos d'un "album magnifique", Télérama "Bob Dylan brille de ses derniers feux"...Je pense que c'est aussi lié à son âge et aux thèmes explorés par les chansons (la mort, la vieillesse, les nombreux hommages que certains peuvent interpréter comme un testament). Mais j'avoue avoir bon espoir pour cet album !

(Pour ceux qui ne veulent rien savoir de l'album avant vendredi, ne lisez pas la suite qui contient des informations sur les différentes chansons).


La chanson qui a l'air de faire consensus dans la presse, c'est Key West qui clôt le premier disque. Ce serait une ballade paisible dominée par l'accordéon de Donnie Herron sur laquelle Dylan traite de l'immortalité. Crossing The Rubicon , un blues lent revient également souvent comme l'une des chansons les plus appréciées. J'avoue que la chanson qui m'intrigue le plus est I've Made Up My Mind To Give Myself To You et ses chœurs masculins.

Sinon, je suis finalement content qu'ils aient sortis Murder Most Foul fin mars car j'ai appris à apprécier la chanson au bout de plusieurs écoutes. Si je l'avais écouté la première fois avec le reste de l'album, je pense que je serais passé totalement à côté pendant un moment.

Vivement vendredi !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 12:38

C'est vrai que les reviews ouvrent bien l'appétit...

Vous avez remarqué que l'édition vinyle ne sortait qu'un juillet ?

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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 12:49

Baptiste a écrit:
C'est vrai que les reviews ouvrent bien l'appétit...

Vous avez remarqué que l'édition vinyle ne sortait qu'un juillet ?

Oui, hélas !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 12:57

ATTENTION SPOILER (petit spoil)!

Dans cette review australienne élogieuse : https://rhythms.com.au/the-shadow-knows-what-he-knows/
Le journaliste dit que selon "the Dylan's compagny"c'est majoritairement le band qui l'accompagne (chamberlain etc...), on sait aussi qu'il y'a la talentueuse Fiona Apple et quelques autres en guest !
Donc (si cela est avéré) il l'a bien enregistré fin 2019 début 2020
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 21:32

Il y a un leak qui vient de sortir de Key West et de My Own Version of You sur Reddit. A priori, le son n'est pas super car c'est visiblement enregistré depuis un téléphone. Le gars a dit qu'il allait poster le reste. Pour ma part je n'ai pas écouté, je veux découvrir l'album en entier et en bonne qualité, mais pour ceux qui ne veulent pas résister à la tentation, c'est sur le subreddit consacré à Dylan.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 21:37

Petite question, si je précommande mon CD sur la fnac, vous pensez que je vais le recevoir le 19 ou plus tard ?
Concernant le Leak, jpense que les équipes de Dylan ont bloqués le compte, car apparemment il n'a pas posté plus que ces 2 chansons ! Perso j'attendrai le 19 !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 22:01

Mathphil a écrit:
Petite question, si je précommande mon CD sur la fnac, vous pensez que je vais le recevoir le 19 ou plus tard ?

Si tu choisis le retrait en magasin, tu l'auras le 19.
Si tu choisis l'envoi postal, ce sera sans doute le lendemain voire le lundi.

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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Juin - 22:11

Ça bouge sur ce forum? vous espérez des trucs les mecs??? (j'aimerais pouvoir dire les filles aussi mais bon...)

Alors déjà contrairement à toi Baptiste j'aime les 3 chansons. Est ce du au contexte? Le confinement et Grand Pa' Bob qui nous prend tous de court? Est ce mes nombreuses écoutes? L'excitation liée à l'annonce d'un nouvel album? Toujours est-il qu'en lisant les quelques reviews anglaises ou américaines et en voyant les 5 stars un peu partout je m'attends à du grandiose, sinon du très bon. J'ai bon espoir pour dire qu'il va nous surprendre. Comment pourrait-il en être autrement?

Comme tu l'as souligné Tom Paine, la chair de poule: on est à 4 jours d'un nouvel album de Dylan. Quand je lis ça je pense à un Quadruplate mais NON !!! C'est aussi excitant que de voir l'annonce des nouvelles dates du NET à quelques heures de chez soi. Bob is alive, plus que jamais parmi nous tous. Il s'invite dans ton foyer, et si tu fais un effort cérébrale tu pourras même trinquer ou en fumer un p'tit avec lui vendredi.

Donc pour en revenir à l'interview c'est malgré tout plutôt cool car IL a parlé. Mais c'est bâclé. Je m'attendais vraiment à quelque chose de plus pêchu, comme il y a 8 ans, mais là c'est plan plan même si oui c'est cool de parler d'océan et de musique, oui c'est sympa de constater qu'il vit malgré tout sur la même planète que nous (j'avais quand même des doutes) et qu'il sait encore parler de ses titres légendaires (When I Paint my masterpiece) hors contexte. Par contre vendredi à 23h46, on en sera à notre 7ème écoute et intérieurement on aura mille questions à lui poser sur cet album c'est certains...donc oui l'interview est bâclée. Ça aura même le droit de nous agacer un petit peu, surtout quand on sait que ça peut être sa dernière.

J'ai hâte de voir les crédits sur ce nouvel album. Je pense que ce sera essentiellement avec son Band actuel mais je ne seras pas surpris de voir Reccelli et Kimbal sur une chanson. Et puis Jack White of course ! Smile

Habitant loin des villes je ne peux pas me rendre chez mon disquaire du coin. Et je cherche une solution pour acheter malgré tout mon CD à un disquaire indépendant sans avoir à rincer la fnac et encore moins amazon. Alors je n'aurais certainement pas l'objet entre les mains vendredi mais je l'écouterais quand même sur internet. Par contre j'attendrais vendredi sagement comme un enfant qui attend minuit pour ouvrir ses cadeaux de Noël.

Bob Dylan sort un nouvel album cette semaine, et ce n'est pas "Quadruplate". Pincer moi fort comme le son qui sort de mon char ! A vendredi tout le monde.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 0:01

Les critiques élogieuses qui se succèdent les unes aux autres me rappellent les jours précédents la sortie de "Time Out of mine"...
j'ai comme la plupart d'entre vous lu les critiques anglo-saxonnes qui sont relayées par expectingrain.com: unanimités et pas la moindre réserve...on est dans une autre dimension.
Mais l'époustouflant "Murder Most Foul" au coeur du confinement et par ricochet de la tragédie raciste us...
C'est dingue de sans doute voir un album du Zim plus 55 ans après Freewheelin'/The Times they are changin'  incarner l'esprit du temps.
"Love and Theft" était sorti le 11 septembre mais malgré toutes ses (nombreuses) qualités ne faisait pas écho aux attentats (c'est Springsteen qui quelques mois plus tard en sortant "The Rising" allait être musicalement associé aux attentats)...

Pareil que tout le monde ici: pas d'écoute piratée, j'attends vendredi.

PS: et pendant ce temps, 3 jours avant la sortie d'un album majeur de Dylan, les Inrocks sortent un spécial...Biolet! (le hors-sujet de la décennie:D )
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 0:59

Je crois que je vais attendre le vinyle. Je ne suis pas plus excité que ça, finalement.
Murder Most Foul m'a fait de l'effet à la 3eme écoute en boucle, son côté hypnotique à la longue. I Contain Multitudes m'a fait craindre le pire. False Prophet m'a fait gentiment plaisir jusqu'à ce que j'entende l'originale (1954, elle est libre de droits en plus, l'enfoiré ne versera pas un kopeck à ce brave vieux Billy The Kid Emerson). Et je crains que les autres me laissent so-so.
Bref pas si pressé que ça. J'espère que vos dithyrambes me remonteront le désir. A vous lire...
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 1:34

Le forum semble déjà être plus partagé que les critiques presse !! Ca promet des discussions intéressantes Very Happy

Des trois titres sortis, il n'y a que False Prophet que je trouve surcoté, pour les raisons très bien expliquées par Jeffrey dans le message juste au dessus. C'est un crowd pleaser, mais très clairement la carte de la facilité, voire du plagiat, il est capable de beaucoup mieux, et je pense que l'album viendra le confirmer.

Pour les deux autres, je dois dire que je suis toujours aussi emballé, et j'y suis même de plus en plus sensible .

Murder Most Foul a encore grandi au fil des écoutes, c'est pour moi l'un des tous meilleurs titres de Bob Dylan sortis au XXIème siècle. Voire même le plus important. Il se peut que ce soit le dernier single de cette ampleur dans cette longue carrière. Il y a un souffle là dedans qui écrase tout le reste. Peut être est-ce la période, comme dit Jokerman.

Oui, c'est de la poésie pure, et il n'y a pas vraiment de mélodie, mais c'est une de ces oeuvres-mondes qui emporte tout, comme Hard Rain, comme Desolation Row. Je garderai longtemps le souvenir de cette première écoute sidérée au milieu de la nuit, un sentiment sans âge, bouleversant.

I Contain Multitudes avait au départ tout pour lasser au bout de quelques écoutes, effet redite, pas de rythmique, ballade sur ballade... C'est finalement l'inverse qui s'est produit. J'y reviens très régulièrement, surtout pour cette descente en mineur en guise de pont. Quelle étrange idée que de la placer en ouverture de disque. Hâte de voir le rendu !

Comme certains, je me réfrénerai jusqu'à la sortie vinyle, mais je serai sur Spotify vendredi...

On vit un de ces trucs cheers
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 13:20

Quelqu'un aurait l'abonnement obs ou figaro ou télérama et pourrait poster ici les critiques ? (qui ont toutes l'air élogieuses ?) ou l'envoyer en mp ? Smile merci !
Car j'ai fait les tour des reviews anglaises ^^'
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 15:45

j'ai les 3 abonnements+beaucoup d'autres (rendez grâce à mon boulot); je vais faire suivre l'ensemble des articles. je commence par celui du Figaro qui a fait appel à Yves bigot. A noter, que depuis que je suis Dylan (1983 et la sortie d'Infidels), Y. Bigot avec Alain Rémond (qui a souvent écrit pour Télérama) et Laurent Chalumeau (Rock & folk) ont sauvé à eux trois l'honneur de la gente journalistique franchouillarde souvent à côté de la plaque concernant Dylan...

Bob Dylan, le changement permanent

Avec son nouvel album «Rough and Rowdy Ways», le Nobel de littérature prouve qu’il sait maintenir sa verve poétique tout en se réinventant.

 
Bob Dylan, 79 ans depuis  24 mai, a été un des musiciens les plus présents pendant les semaines de confinement qui ont figé  monde. Avec pas moins de trois titres inédits, mis en ligne entre mars et mai, cette immense figure de la culture américaine a de nouveau créé l'événement. Son impressionnante fresque historique de dix-sept minutes,  Murder Most Foul , a même atteint la première place du classement du Billboard. Une première pour un chanteur dont la carrière discographique a commencé durant la décennie 1960 et qui n'a jamais cessé d'enregistrer des albums. La particularité de son nouveau disque, Rough and Rowdy Ways , qui sera disponible vendredi, est qu'il s'agit de son premier recueil de chansons originales depuis  Tempest , en 2012.  « C'est aussi son premier album de nouvelles chansons depuis qu'il a reçu  prix Nobel de littérature. Ce qui peut expliquer pourquoi il a pris son temps »  , souligne Yves Bigot. L'actuel directeur général de TV5 Monde - un des plus fins connaisseurs de l'oeuvre de  - nous a confié avoir passé  week-end dernier à écouter son dernier disque.S'il a fallu patienter huit ans pour retrouver des chansons de la plume de , il n'a pas été inactif pour autant dans l'intervalle. Outre l'incessante tournée qu'il a entamée à la fin des années 1980,  septuagénaire a livré trois disques de titres issus du répertoire de Frank Sinatra, dont un triple album,  Triplicate , en 2017. Ce dernier est sorti quelques mois après que  se voit décerner  prix Nobel de littérature. À rebours des grincheux regrettant qu'un parolier reçoive cette récompense si prestigieuse, feue Sara Danius, alors secrétaire générale de l'Académie Nobel, avait déclaré à cette occasion :  «  écrit une poésie pour l'oreille, qui doit être déclamée. Si l'on pense aux Grecs anciens, à Sappho, à Homère, ils écrivaient aussi de la poésie à dire, de préférence avec des instruments. » Sur  Rough and Rowdy Ways ,  parolier  plus important et  plus influent de l'histoire du rock a particulièrement soigné son écriture, comme s'il avait été galvanisé par l'enjeu.  « Il s'agit d'un album dans lequel les textes prennent dessus , reconnaît Yves Bigot.  Il y use, ses pourfendeurs diront qu'il en abuse, de l'intertextualité : toutes ses paroles sont fabriquées à partir de titres de chansons, de films, de noms propres, de proverbes, assemblés avec génie. » On a beaucoup écrit sur  Murder Most Foul , pièce totalement hors norme dans la geste dylanienne, dont  point de départ est l'assassinat de John Kennedy en 1963.  texte inouï de cette chanson fleuve a été traduit avec beaucoup de talent par l'acteur Melvil Poupaud, autre inconditionnel de l'artiste.  «  Murder Most Foul est une prophétie apocalyptique en forme de requiem pour la culture américaine. Il était intrigant de savoir à quoi pourrait ressembler un album annoncé par un morceau aussi atypique. S'il est présenté comme un morceau à part, il est en miroir du reste de l'album »  , complète Yves Bigot. Avec  Rough and Rowdy Ways ,  réussit l'exploit de se réinventer une nouvelle fois. À l'instar des albums Bringing it all Back Home (1965),  John Wesley Harding  (1967),  Blood on the Tracks (1975),  Slow Train Coming  (1979), Infidels  (1983),  Oh Mercy  (1989) et  Time Out of Mind (1997),  Rough and Rowdy Ways  constitue un de ces disques charnières qui ont permis à leur auteur de réussir à durer tout en confondant régulièrement les attentes de son public.  « On pouvait redouter que ce nouveau chapitre soit sur  mode un peu routinier de ses derniers albums, soit du boogie blues avec des paroles de sages désabusées. Il n'en est rien. Il s'agit même de son meilleur disque depuis Time Out of Mind , il y a vingt-trois ans.  Rough and Rowdy Ways  marque un nouveau renouvellement de son style, ce qui est totalement bluffant »  , s'enflamme Bigot. En 2007,  réalisateur américain Todd Haynes consacrait un biopic totalement original à ,  I'm Not There . En faisant incarner  musicien par différents acteurs - et même une femme, Cate Blanchett - et en divisant la narration en tranches de vie distinctes,  cinéaste avait saisi la nature profonde de  :   . Si elle est moins spectaculaire sur  plan cosmétique que les métamorphoses successives de David Bowie, cette réinvention permanente est aussi plus profonde. C'est elle qui permet à celui qui révolutionna l'écriture de chansons d'être devenu un grand amoureux et défenseur des traditions musicales de son pays. L'autre bonne surprise du disque, c'est la voix. Elle aussi a considérablement varié au fil des ans, de la tonalité nasillarde des débuts au timbre chaud de la période  Nashville Skyline (1969) au croassement parfois inaudible des années 1990. Aujourd'hui,  chante d'une manière qu'on ne lui connaissait pas encore, avec beaucoup plus de souplesse que d'ordinaire.  « Il semble avoir retrouvé  goût de la mélodie dans son phrasé. Peut-être parce qu'il a beaucoup chanté les standards sur scène ces dernières années »  , explique Yves Bigot. Ce nouvel album consacre donc la faculté intacte de son auteur à surprendre. Il montre aussi que  personnage n'est pas dénué d'humour - noir, l'humour - dans son écriture.  I Contain Multitudes a des allures de confession amusée à l'adresse de ceux qui considèrent - à juste titre - l'homme impossible à cerner. Quant à  False Prophet , elle évoque cette époque lointaine où  était qualifé de  « prophète de la génération hippie »  par ceux qui n'avaient rien compris.  «  détestait les hippies »  , nous confiait  musicien et producteur T-Bone Burnett, un de ses plus proches amis, il y a quelques années. Seuls les idiots ne l'ont pas perçu. Ceux-là mêmes qui s'obstinent à voir en lui « un chanteur de folk engagé » alors que ce rocker, inconditionnel de Little Richard et des pionniers du rock'n'roll a branché sa Stratocaster dès 1965 au festival de Newport. Depuis quelques années, sa caution rock est d'ailleurs  guitariste Charlie Sexton. Petit prodige de la guitare remarqué dès les années 1980, virtuose est la botte secrète du songwriter en tournée et la star de Rough and Rowdy Ways . Chacune de ses interventions est un petit miracle, en particulier sur les blues. Compagnon de route du mouvement des droits civiques, auteur du manifeste  Hurricane ,  a récemment fait part de sa consternation devant  meurtre de George Floyd dans les colonnes du  New York Times  pour son premier entretien avec la presse depuis 2012. Mais cet auteur à la verve poétique, qui maîtrise les styles symboliste, moderniste, surréaliste et dadaïste, français, ne saurait se réduire à un auteur de slogan. Récompensé à de nombreuses reprises - il a reçu la Légion d'honneur à Paris en 2013,  prix Pulitzer en 2008, la médaille présidentielle de la Liberté (plus haute distinction américaine) des mains de Barack Obama en 2012 et un Oscar qui a longtemps trôné sur son ampli de scène en 2001,  est ce qu'on appelle un génie.  « On ne peut pas employer ce mot au sujet de beaucoup de gens , ajoute Yves Bigot.  Notre chance, c'est de vivre à la même époque que ce type-là. Il est étonnant et vraiment pas comme tout  monde. »  s'agit d'un album dans lequel les textes prennent  dessus. Il y use, ses pourfendeurs diront qu'il en abuse, de l'intertextualité YVES BIGOT, DIRECTEUR GÉNÉRAL 
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 16:21

Voici celui de l'OBS:

On a écouté « Rough and Rowdy Ways », le premier album écrit par   depuis son prix Nobel

Le disque sort ce 19 juin 2020. C'est le premier écrit par le prix Nobel de littérature 2016 depuis « Tempest », en 2012. Et c'est un chef-d'oeuvre, au noir. 




 
Bob Dylan avait autrefois gentiment résumé la situation à Mick Jagger : « La différence entre toi et moi, c'est que j'aurais pu écrire ''Satisfaction'', tandis que tu n'aurais pas pu écrire ''Mr Tambourine Man''. » La vérité sort-elle de la bouche des génies, même quand ils sont prétentieux ? A 79 ans, le plus rock'n'roll des prix Nobel de littérature a beau concéder aujourd'hui au « New York Times » qu'il n'aurait quand même pas détesté accoucher d'« Angie », de « Ventilator Blues » et de « Wild Horses », il semble rester de son avis. Dans la chanson « I Contain Multitudes », l'auteur de « Like a Rolling Stone » déclare être « tout comme » les Rolling Stones, ces « mauvais garçons britanniques », mais aussi « tout comme » Anne Frank et Indiana Jones. A la fois, oui, tous ces gens-là. Tant pis pour les maniaques de l'identité. Bob Dylan n'a pas fréquenté Rimbaud pour rien. Il a toujours su que « je » est plus, ou en tout cas autre chose, que ce qu'on dit et attend de lui. A condition de savoir sortir de soi-même, avec un peu d'empathie et de curiosité, « Je » est aussi imbibé de choses lues, vues et entendues.  25 chansons « L'âge de l'Antéchrist vient seulement de commencer » Le pape des songwriters l'a encore spectaculairement démontré pendant que l'humanité se confinait comme elle le pouvait. Dans cette période absurde où les Stones dégainaient en se dandinant un honnête morceau de rock qui semblait sorti d'un de leurs albums des années 1980 (« Living In A Ghost Town »), lui alignait tranquillement trois titres qui remettaient les pendules à l'heure, en commençant par la part du roi : « Murder Most Foul », 17 minutes d'un spoken-word magnétique, psalmodié d'une voix de sorcier vaudou, en apesanteur sur un tapis mouvant où un piano, un violon et une batterie subtile entrelacent leurs motifs récurrents, pour mieux méditer sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, la bêtise haineuse des hommes et le passage criminel du temps. Ce monumental numéro d'hypnose tombe huit ans après le magnifique « Roll On John », qui bouclait « Tempest » sur un hommage à l'ami John Lennon, assassiné lui aussi, en tanguant vaillamment comme un bateau un peu ivre. Bob Dylan reprend donc les choses là où il les avait laissées, avec ce « Je me souviens » saturé de clins d'oeil aux Beatles, à Freddie Mercury, à John Lee Hooker dont il avait assuré la première partie en avril 1961, aux grands maîtres du jazz comme Monk, Bud Powell, Stan Getz, Oscar Peterson et Charlie Parker, qu'il a tant écoutés, et même à la Sonate au Clair de lune de Beethoven, qu'il préfère bizarrement quand elle est jouée en Fa dièse. Son « Murder Most Foul » n'est pas seulement l'évocation de JFK, dont le meurtre correspond très exactement au moment où Bob Dylan a pris son envol dans la grande mythologie américaine, avec la peur au ventre de se faire un jour descendre à son tour par un cinglé. C'est aussi, enregistré avant la pandémie, avant la mort de George Floyd qui l'a « rendu malade », le bouleversant adieu à son époque d'un immense poète, prêt à rejouer jusqu'au bout les musiques de toute une vie, dans un temps où « l'âge de l'Antéchrist vient seulement de commencer ». (Est-ce parce que, dans cette belle année 2020, la fin du monde paraît se rapprocher un peu plus chaque matin ? « Murder Most Foul » a dû toucher une corde sensible chez pas mal de gens : il lui a suffi de quelques jours pour devenir n°1 au classement Billboard. C'est la première fois, paraît-il, que cela arrivait à une chanson de Dylan chantée par Dylan .) « J'ai oublié quand je suis mort » Trois mois plus tard, on retrouve cet improbable tube à la toute fin de « Rough and Rowdy Ways », son 39e album studio, qui est aussi son premier disque de chansons originales depuis « Tempest » (2012) et son prix Nobel (2016). Un grand disque, un grand oeuvre au noir à la fois emporté, mélancolique et ironique, où le démiurge de « Blonde on Blonde » et de « Blood on the Tracks » paraît une fois de plus se disperser pour mieux se rassembler, et se ressembler, face à lui-même. L'ancien grand amour de Suze Rotolo n'a plus la capacité physique de chanter l'inusable « Don't think twice », dont la mélodie à la fois évidente et virtuose gambadait sur plus d'une octave ? Tant pis. Ce n'est pas nouveau. Comme l'a finement observé Daniel Mark Epstein, en analysant l'évolution de sa technique vocale dans le remarquable « Ballade de Bob Dylan  » (Robert Laffont), « il restait toujours le blues et sa confortable gamme à six tons, forme à ''taille unique'' dans laquelle un gamin ou un vieil homme peut se débrouiller avec quatre tons comme avec une demi-douzaine. Le blues était de son côté depuis le début, du ''See That My Grave Is Kept Clean'' de Blind Lemon au ''Fixin' to Die Blues'' de Bukka White ; le blues était un compagnon fidèle qui le sortirait d'affaire. » Ce compagnon-là est ici à l'honneur, que ce soit avec le très explicite « Goodbye Jimmy Reed » (qui recycle en fait en douce le « If Lovin' is believin » enregistré par Billy « The Kid » Emerson en 1954), avec l'explosif « Crossing the Rubicon » (où Bob Dylan  dit « pouvoir sentir ses os sous sa peau et ils tremblent de rage »), ou encore avec le caverneux « False Prophet », un blues-rock rugueux, presque hargneux, porté par les riffs tranchants de Charlie Sexton, qui roule des mécaniques pendant que Bob Dylan  prend avec hauteur le contrepied des rôles de Messie dans lesquels on a, si souvent, voulu l'enfermer depuis bientôt soixante ans :
« Je ne suis pas un faux prophète 
Non je ne suis la mariée de personne 
Je ne peux pas me souvenir quand je suis né 
Et j'ai oublié quand je suis mort ».
"Rough and Rowdy Ways" (Columbia) est le premier album de chansons originales que publie  Bob Dylan  depuis "Tempest" (2012) et son prix Nobel de littérature (2016). « Je dors avec la vie et la mort dans le même lit » Mais on entend aussi autre chose dans ce « Rough et Rowdy Ways », qui se présente comme un testament d'outre-tombe revendiquant des « manières rudes et tapageuses ». Et ce sont des ballades qui sonnent avec une extrême douceur. Un accordéon de flibustier rêveur berce tendrement « Key West (Philosopher Pirate) », où il est question de la Beat Generation et d'un « lieu où chercher l'immortalité ». Une prière panthéiste se déplie dans « Mother of Muses », comme pour demander un peu d'aide, de « sagesse » et d'inspiration à la Nature. Des arrangements cristallins accompagnent « Black Rider », où, quarante-sept ans après « Pat Garrett and Billy the Kid », et plus de trente ans après « Man with The Long Black Coat », un cowboy solitaire semble renoncer à toute sorte de bagarre : « I don't wanna fight / At least not today. » Plus sombre, la formidable « My Own Version of You » est la confession d'un inquiétant savant qui, comme le Frankenstein de Mary Shelley, a « visité des morgues et des monastères », et nourrit vaguement l'espoir « d'être sauvé par la créature qu'il a créée ». Un fantasme d'immortalité, encore ? « Je dors avec la vie et la mort dans le même lit », prétend « I Contain Multitudes ». Mais voilà également, dans un murmure, la valse à la Leonard Cohen d'un crooner doux et triste, occupé au bilan d'un don de soi qui a été aussi complet que possible : c'est « I've made up My Mind to Give Myself to You », sur un thème en réalité piqué à Offenbach (« Belle nuit ô nuit d'amour », dans « les Contes d'Hoffmann »). Comme disait l'ami Bernard Loupias, Bob Dylan , c'est  Bob l'Eponge. « Je jouerai des sonates de Beethoven » « Vous parlez à quelqu'un qui a en permanence l'impression de marcher dans les ruines de Pompéi », a dit un jour le chanteur de « Love Sick » et de « Desolation Row ». Ce n'était pas un sentiment nouveau chez lui, mais ce n'était pas non plus n'importe quel jour. C'était deux semaines après la sortie, pile le 11 septembre 2001, de l'album « Love and Theft », celui sur lequel figure « Things Have Changed ». La violente mort de George Floyd n'a probablement pas dissipé cette impression-là : « Ça m'a rendu malade de le voir torturé ainsi, dit au "New York Times" celui qui fut, avec Joan Baez, un grand compagnon de route des Droits Civiques. Cela va au-delà de l'horreur. Espérons que justice sera rapidement rendue pour la famille Floyd et le pays. » L'irruption d'une pandémie mondiale n'a pas dû arranger les choses non plus : « Je pense que c'est le signe avant-coureur d'autre chose, qui reste à venir. Peut-être sommes-nous à la veille de l'anéantissement », dit encore Bob Dylan  au « NYT ». L'idée le travaillerait d'ailleurs, glisse-t-il, plus que sa propre disparition : « Je pense à la mort de la race humaine. Le long et étrange périple du singe nu. » LIRE AUSSI > « Bonsoir tout le monde » :  écrit aux Nobel et annonce la fin d'un monde En attendant cette sorte de fin du monde, Robert Allen Zimmerman a en tout cas trouvé quoi faire : continuer. Continuer à peindre et souder des sculptures biscornues dans sa maison de Malibu. Continuer à écrire et chanter des poèmes sur lesquels des générations d'universitaires n'ont pas fini de s'arracher les cheveux. Bon qu'à ça, comme dirait Beckett. Continuer à être Bob Dylan comme il le fait sur « I Contain Multitudes », ce manifeste autobiographique aux charmes trompeurs, où l'indéchiffrable chaman de « I'm not there » livre une confession existentialiste pleine d'un humour grinçant. Puis donne assez cruellement son congé à une énigmatique « madame », qui pourrait être une amante soudain jugée encombrante, aussi bien que vous, moi, et l'humanité toute entière :
« Foutez le camp, madame, levez-vous de mon genou 
Gardez votre bouche loin de moi 
Je garderai le chemin ouvert, le chemin dans ma tête
Je verrai qu'il n'y a plus d'amour derrière 
Je jouerai des sonates de Beethoven, et des préludes de Chopin 
Je suis fait de multitudes. »
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 16:27

...je n'ai pas celui de Télérama
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 18:52

Merci beaucoup Jokerman ! Super sympa de ta part ! Etrange, ils ne parlent presque pas des chansons ! M'enfin, les reviews sont bonnes, c est l'important !
Petite question sur Chris Shaw, qui fait un travail magnifique avec Dylan depuis Things have Changed, vous avez une idée pourquoi ce n'était pas lui l'ingénieur son pour Tempest ? Je comprends qu'il ne l'ait pas été pour les Sinatra mais sinon ? Il etait plus ou moins l'ingénieur attitré de Bob depuis THC non ? Et le revoilà sur cet album, pour mon plus grand plaisir d'ailleurs ! Je me souviens de la belle interview qu'il avait donné sur Uncut, il y'a une dizaine d'année je crois !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Juin - 19:32

Merci pour ces textes ! Mince, je suis en plein dilemme !!! Le CD vendredi ou le vinyle en juillet ?

Quoique, j’ai une idée : c’est la fête des pères, je vais demander à ma fille de m’acheter le CD et je m’offre le vinyle en juillet ! Mr.Red
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 13:45

Cerise sur le gâteau, je vous fais suivre la critique du NME de Mark Beaumont selon laquelle "Rough & Rowdy Ways" serait ni plus ni moins l'album de Dylan poétiquement le plus abouti (...quid de Freewheelin'? The Times? H61? BOB? BOOT?TOOM?)

Bob Dylan – ‘Rough And Rowdy Ways’ review: arguably his grandest poetic statement yet

On his first original album in eight years, the master explores religion and war, music and civil rights, pulling at threads to see what unravels.


I sing the songs of experience like William Blake,” Bob Dylan growls, introducing his 39th epistle on the follies, frustrations and secret strengths of a species at war with itself, “I’ve got no apologies to make.”
He’s the rebel poet, approaching twilight, laying out generations of hard-earned wisdoms with no punches pulled and no regrets. At 79, following a trio of covers albums of American standards largely associated with Sinatra, you might expect Dylan to make a world-worn and contemplative sort of record, but one that had little left to say. Instead, with ‘Rough And Rowdy Ways’, he’s produced arguably his grandest poetic statement yet, a sweeping panorama of culture, history and philosophy peering back through assassinations, world wars, the births of nations, crusades and Biblical myths in order to plot his place in the great eternal scheme.
Rough? Perhaps, but it certainly has the warmth and lustre of the intimate and home-made. And rowdy? Dylan’s sure been rowdier. Even his most recent album, 2012’s celebrated ‘Tempest’ – one of several 21st Century Dylan records hailed a masterpiece and considered the crowning achievement of his later career, until now – relied on a certain barnyard boogie, jump blues, country rock and ragtime swing to tell its tales of old, weird America, Lennon and the tragedy of the Titanic.
With ‘Rough And Rowdy Ways’, he’s moved past such trad-rock frivolities as impetus, melody, chorus, even rhythm in places. Instead he requires of his band just a series of soft and simple canvasses, woven largely from gentle spiritual, lustrous country, Southern blues or gothic Americana – often resembling enclosed, traditionally structured atmospheres rather than songs – onto which he can project his sprawling literary visions of death, degradation and the horrors of history.
From the start, he places himself front and centre. Set to a languorous haze of acoustic, slide guitar and cello, ‘I Contain Multitudes’ is as full and rounded a self-portrait as you could hope for from one of music’s most shrouded and enigmatic legends. “Got a tell-tale heart like Mr Poe,” Dylan purrs in grainy low register as he spills out admissions of vanity, hate, promiscuity, guilt, paranoia, extravagance, rebellion and enduring love, from himself or the array of characters he contains. “I’m a man of contradictions, I’m a man of many moods, I contain multitudes,” he sings – in as much as Louis Armstrong, Tom Waits or a spluttering lawnmower might ‘sing’ – quoting Walt Whitman to evoke his galaxy of internal emotions.

There’s a closing-book feel to the song that sets a tone for the album, not just in the open-casket hush of the music or the rich lyrical references to a panoply of cultural figures from literary greats to cinematic heroes and rock’n’roll peers – he rhymes “Indiana Jones” with “The Rolling Stones”. It’s in the overt reference to mortality: “Today and tomorrow and yesterday too, the flowers are dyin’ like all things do”. Throughout ‘Rough And Rowdy Ways’, death rides – dark and hoarse.

Over 71 minutes Dylan develops a complex relationship with the Reaper. The steamy Southern blues of ‘False Prophet’ could be read as Bob inhabiting the sharp-cut cowl himself, roaming a godless and greedy world with underworld guides at his side, dispensing justice and revenge on those unworthy of redemption. Then, on the sparse, flamenco-flecked Western noir ‘Black Rider’, death is the caller Dylan’s been warily expecting at his own door: “Tell me when, tell me how,” he calmly intones, “if there ever was a time then let it be now / Let me go through, open the door / My soul is distressed, my mind is at war”.

By ‘Crossing The Rubicon’ – another gritty Southern blues and the only point the album teeters towards the formulaic – he’s making his peace, settling his affairs and preparing to make that irreversible journey “three miles north of Purgatory, one step from the Great Beyond”. The nine-minute ‘Key West (Philosopher Pirate)’, meanwhile, is a rather idyllic deathbed confessional. Over a lustrous country lilt our protagonist recalls a colourful life “born on the wrong side of the railroad track / Like Ginsberg, Corso and Kerouac”,married at 12 (“she’s still cute and we’re still friends”) and ending up in Heaven’s waiting room at the very bottom of America, filling his final days with gumbo and Hindu rituals.

As much as languid spiritual ‘I’ve Made Up My Mind To Give Myself To You’ – gorgeous, limpid and brushed by drowsy steel drums – laments those Dylan has lost along the road, he also has fun with mortality. ‘My Own Version Of You’, a sultry vaudevillian blues, finds him robbing graves and morgues for “the necessary body parts” to create a replica of a lost lover, like Victor Frankenstein with a mafia flick fetish: “I’ll take the Scarface Pacino and The Godfather Brando, mix it up in a tank and get a robot commando”. It also morphs into an metaphor for our melting pot culture as Dylan sees Trojan myth, the first crusade, Hamlet, the birth of America, Freud, Marx and Sinatra in the eyes of the monster he’s created: “I can see the history of the whole human race… carved into your face”.
Dylan is famed for his poetic allegories and allusive lyricism, but the sheer breadth of cultural and historical scope he pulls off on ‘Rough And Rowdy Ways’ must surely make this his Ulysses, not least because you’d break Wikipedia trying to unpack it all.
Dots are connected between America’s God-fearing traditions and the lure of ‘50s delta blues on ‘Goodbye Jimmy Reed’ (a legendary Mississippi bluesman), to illuminate how raw humanity clashes with religious strictures. The mournful military tattoo ‘Mother Of Muses’ lowers its cap for the US generals from the Civil War to WWII who “cleared the path for Presley to sing, who carved the path for Martin Luther King”. Religion, music, war and civil rights are all part of the same broad tapestry; Dylan just pulls at the threads to see what unravels.
It all culminates in the evocative 17-minute epic poem ‘Murder Most Foul’, so eminent within the album and such an ambitious culmination of Dylan’s life’s work that it’s given its own CD on the physical version. Delivered with the piano ambience and glacial melancholy of Lou Reed and John Cale’s ‘Songs For Drella’, it places the JFK assassination at the core of the modern America’s dilemma: “The day that they killed him,” Dylan sighs, the weight of the modern world on his tongue, “Someone said to me, ‘Son / The age of the Antichrist has just only begun’.”
The roots of the erosion of US democracy plays out against a backdrop of counter-culture revolution. Between flickering scenes from Dealey Plaza and Parkland hospital, Dylan widens the shot to take in the birth of rock’n’roll, The Beatles, Woodstock and Altamont, before unleashed a bombardment of musical, cinematic and social references stretching the entire 20th Century, like ‘We Didn’t Start The Fire’ grew up and got a degree. Bluesmen, silent movie clowns, soul queens, jazz greats, rockers, hippies and pin-ups – Dylan revels in a hundred years of creative progress as if in accusation of America’s immutable ideological savagery. JFK, he’s saying, was just the highest profile, on-camera bloodstain to be splashed across the stars and stripes.
“The song is like a painting, you can’t see it all at once if you’re standing too close,” Dylan recently told The New York Times, “the individual pieces are just part of a whole.” As such, it’s a vision of which DeLillo, Picasso or Eliot would be proud, and serves as a fitting close on a record that aspires to be the musical equivalent of the Great American Novel. It would be foolish indeed to assume that ‘Rough And Rowdy Ways’ is Dylan’s last word, but it’s certainly a historic address.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 15:00

Un grand merci pour ces partages Jokerman.

L'interview du nouvel OBS est excellente et me donne des frissons.


. Mais voilà également, dans un murmure, la valse à la Leonard Cohen d'un crooner doux et triste, occupé au bilan d'un don de soi qui a été aussi complet que possible : c'est « I've made up My Mind to Give Myself to You », sur un thème en réalité piqué à Offenbach (« Belle nuit ô nuit d'amour », dans « les Contes d'Hoffmann »). Comme disait l'ami Bernard Loupias, Bob Dylan , c'est Bob l'Eponge.


Je veux bien que Bob se transforme autant de fois qu'il le souhaite en "éponge" si c'est pour s'inspirer de ce magnifique thème d'Offenbach Barcarolle que j'avais découvert dans le remarquable film "La vie est Belle".

Plus j'en lis et plus j'ai l'impression de rêver...cet album n'a pas fini de nous achever. Et c'est pour demain ! Pas dit que j'arrive à livrer mes impressions en un seul jet.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 17:45

JeffreyLeePierre a écrit:
Je crois que je vais attendre le vinyle. Je ne suis pas plus excité que ça, finalement.

J'étais exactement dans le même état d'esprit lors de la sortie de "Oh Mercy" en 1989...je l'avais presque acheté à reculons bien que les premiers (rares) échos étaient positifs (pas d'internet à l'époque et la presse l'avait surtout chroniqué après ou le jour de sa sortie...); les quelques rares articles de pré-sortie qui lui avaient été consacrés insistaient surtout sur la production de Daniel Lanois et non sur la qualité des chansons, de la voix et des interprétations. La sortie de Oh Mercy venait après plusieurs grosses déceptions: la douche froide du concert de Bercy en Octobre 1987 (y'a eu pire durant le NET...mais là c'était tellement inattendu malgré 3 perles: "Don't think Twice", "Tomorrow is a long time" et "The House of the rising sun" et les set de Roger McGuinn puis Tom Petty and the Heartbreakers: bref, rien à voir avec l'énorme concert du parc de Sceaux de 1984); le décevant diptyque "Knocked out loaded"/Down in the groove" (maintenant si j'avais à choisir entre les albums Sinatra et ces ces deux albums c'est sans hésitation que je choisirai les seconds: rien n'approche "Brownsville Girl", "Death is not the end", "Silvio" ou "Maybe someday" dans les albums Sinatra malgré l'application du chant et le soin porté à la production) et surtout le live avec le Grateful dead (malgré l'excellentissime Travelling Wilburys1 qui était sorti quelques mois avant)...disons qu'avec le "Dylan & Dead" je pensais que c'était mort (comme quoi)...Donc j'ai assisté à l'époque à un double spectaculaire rétablissement: la sortie du "Oh Mercy" (énorme claque instantanée à la 1ère écoute...) suivi d' un concert mythique de janvier 1990 au Grand Rex (regret éternel de n'avoir pas assisté aux 4 concerts). Après on ne doute plus de la capacité du bonhomme à retrouver sans prêter gare les sommets même après des concerts erratiques comme celui du Cannet en 2006...En fait par rapport à 1989/90 il y a juste à inverser disque/concert: le fantastique concert a eu lieu l'an dernier au grand Rex, c'est maintenant au tour de l'Album...Une dernière chose: pas grand monde ne s'attendait (en tout cas pas moi) à la spectaculaire relecture de "Self Portrait" faite par le BS "Another Self-Portrait"...rien d'impossible à en voir un sortir sur la période "Knocked out loaded"/Down in the groove" d'autant plus que dans "Bob Dylan interview 1962-2004" Tom Petty parle d'une séance d'enregistrement extraordinaire visiblement écartée par Dylan au pretexte que ce n'est pas je cite "ce que son public attendait" (elle est bien bonne...)
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 19:33

Attention aux spoilers si vous voulez rester vierges.

Je vais pas y aller par quatre chemins : grand disque. Sans hésitation, le plus important de sa carrière depuis Time Out Of Mind. Va falloir plusieurs écoutes pour assimiler tout ça ; pas que j'en sois sorti tiédasse et que j'espère un grower, non, c'est juste dense, très dense.


Je reviens pas sur I Contain Multitudes, False Prophet, et Murder Most Foul (que j'ai décrété dès la première écoute être l'une des pièces majeures de son oeuvre), mais autant vous le dire tout de suite : ils constituent un très bon aperçu de l'album. S'ils vous ont laissé tièdes, ne vous attendez pas forcément à une hausse des températures. Catégorie blues pour Goodbye Jimmy Reed et Crossing The Rubicon, et le reste se rapproche plus ou moins du titre d'ouverture pour le rythme lent et la discrétion de la mélodie (à une exception près, j'y reviens).


Ce qui m'avait déjà frappé avec les singles et que vient confirmer l'album, c'est qu'il s'agit vraiment d'une nouvelle transformation pour le Zim. Je sais pas si c'est la quasi-décennie (!) écoulée depuis Tempest, je sais pas si c'est le Nobel, je sais pas si c'est la trilogie sinatrienne qui lui a permis de se ressourcer comme l'avaient fait Good As I Been To You et World Gone Wrong dans les 90s, c'est sûrement tout ça à la fois. Est-ce que c'est dans cette façon de chanter ? Dans une nouvelle approche des chansons ? Par leur texte comme par leur durée inhabituellement longue, elles semblent plus insondables, plus totalisantes qu'à l'accoutumée, hypnotiques, hors d'âge. On se croirait parfois dans une version chantée de son Theme Time Radio Hour. Cette immonde pochette s'en trouverait presque justifiée.


Quelques détails :


- Je me suis repassé en boucle My Own Version Of You en écrivant ce post, assez addictive. Un petit côté Tom Waits. Les films de la Hammer revisités par Dylan.
- I've Made Up My Mind To Give Myself To You, c'est Bobby qui tente d'ajouter sa contribution au catalogue de standards qu'il explorait dans sa trilogie récente. Au début on se dit chiche, mais faut admettre que la mélodie (bien qu'empruntée) a le potentiel : et puis ces choeurs improbables !
- "Black rider black rider, hold it right there, the size of your cock won't get you nowhere"
- Goodbye Jimmy Reed semble tout droit sortie du récent album blues des Stones : qu'est-ce que ça sonne bien ! Production au poil. Et l'harmonica !
- Mother Of Muses : la force tranquille incarnée. Quitte à, il aurait pu envoyer la version a cappella.
- Crossing The Rubicon est ce que Early Roman Kings aurait voulu être.
- Key West (Philosopher Pirate) est LA perle du premier CD : au niveau des meilleurs titres de Time Out Of Mind, sorte de chaînon manquant entre cet album et Together Through Life, coup de cœur total et immédiat. Je pense que celle-là au moins convaincra tout le monde.
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 23:50

Jokerman c'est toujours un plaisir de te lire ! "je vous parle d'un temps que les moins de...." Laughing as tu écris sur ces concerts du grand rex, enfin sur LE concert auquel tu as assisté? et celui du parc des Sceaux? Je sais que Bercy 87 est une calamité sans nom mais celui de 2006 du Cannet c'est quoi? Fais nous partager davantage tes impressions de la fin des 80 et du début des 90 ça nous intéresse. Tu sais que le blog One of Us Must Know est là pour ça si cela te dit de partager ces souvenirs précieux.

Bon je veux bien croire que KOOL n'est pas si flingué que ça, que Down in the Groove renferme quelques secrets de polichinelles mais franchement, l'exercice 2015/2017 que nous a offert Dylan avec les reprises est tout de même plus remarquable dans l'interprétation vocale et dans la recherche musicale que les gros coups de caisse claire et les cœurs d'enfants de 1986!! On le sait, Bob flotte depuis la sortie d'Infidels et se rattrape en beauté (avec l'aide de Lanois) en 1989 J'imagine ta grande surprise à l'époque et ton manque d'enthousiasme avant d'avoir écouté l'objet. Ok pour le côté inversé des choses concert mythique/grand album. Je tiens à souligner que depuis 2013 (Tempest sort en 2012 mais les chansons ne seront pas vraiment défendues sur scène avant 2013), Bob est sur une pente ascendante en terme d'interprétation scénique. Le style crooner est un style qu'on aime ou pas, on ne peut lui enlever ce talent d'avoir oser des choses inédites avec ses cordes vocales. Voilà ce qui semble être l'aboutissement de cette longue traversée dans les entrailles de l'Americana: Rough & Rowdy Days. Demain. Demain...demain put*** !

Je me revois 8 ans en arrière. On oublie pas une sortie aussi attendue.

It's Soon after Mignight and Tomorrow is a Long Time guys! Good night et une bonne écoute à tous, profitez de ce moment unique !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeVen 19 Juin - 0:24

Heureux de voir ce topic aussi animé et passionnant, merci à tous les participants !
Quand à moi, je pars me coucher excité comme une veille de Noël...
À demain...

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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitimeVen 19 Juin - 8:39

Comme vous le savez, gengis_khan et moi même essayons de faire vivre le Blog One Of Us Must Know (modestement). Alors n’hésitez surtout pas à nous proposer des articles, et aussi vos impressions sur ce nouvel album - NOUVEL ALBUM !!!!!! - bounce ! Bref à vos plumes ! Et on se fera un plaisir à publier vos récits !
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MessageSujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways   DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways - Page 3 Icon_minitime

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