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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 11:10
Sardequin a écrit:
Après, chef d’œuvre au niveau de TOOM ? je ne sais pas encore. À suivre.
C'est le nouveau chef d'oeuvre après TOOM. Le meilleur depuis 1997. Un album gravé pour l'éternité comme il avait réussi à le faire avec LA référence qu'est TOOM. Crossing the Rubicon sonne d'ailleurs comme du TOOM. Chris Shawn a fait un boulot absolument remarquable.
Troisième écoute ce matin en allant au boulot. Des larmes encore. Mon dieu que cet album est dense ! Je me suis plongé dans les paroles hier soir en me couchant. My Own Version of You est une performance typiquement Dylanienne. il n'y a que lui pour écrire et chanter comme ça.
Et OUI il s’éclate à chanter sur cet album mais c'est pas nouveau !
gengis_khan This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 14:18
jokerman94 a écrit:
Pendant que j'y pense: aux infos du 20H00 de Delahousse sur France2 il y a eu un sujet de 5 minutes sur la sortie de l'album qui vaut ce qu'il vaut (Philippe manœuvre interviewé toujours dans sa fixette jaggerienne, maison d'enfance de Dylan, image de la tournée 66 etc...) mais en fin de compte sympa puisqu'il couvre l'évènement...
Visionné en replay. On a le droit d'être grossier et de dire que c'est de la grosse merde ou bien on est plus fataliste et on se dit juste que c'est de la télévision française...?
Par contre si jokerman a l'accès pour copier coller l'article du Monde je suis preneur et poli
Baptiste This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 15:16
Je trouve ce disque tellement beau que je ne sais pas quoi dire. Beau, de mille façons différentes. Mais une beauté, au final, insondable.
Alors pas sur tous les titres, mais on atteint à quelques endroits les cimes de Time Out of Mind pour moi.
C'est juste un miracle de sortir quelque chose d'aussi fluide, épuré, intense à 79 ans.
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 15:44
Le voici, le voilà (l'article du site du Monde)
Avec l'album « Rough and Rowdy Ways », Dylan réveille les fantômes du XXe siècle
A 79 ans, le chanteur américain publie « Rough and Rowdy Ways », son premier album de chansons originales depuis 2012.
« Ou que j’aille, je restais un troubadour des sixties, une relique du folk-rock, phraseur des temps anciens, le chef d’Etat fictif d’un pays inconnu. L’enfer sans fin de l’oubli culturel. » Voici ce qu’écrivait Dylan en 2004 dans le premier volume de ses Chroniques – on attend toujours les deux autres annoncés – en se souvenant des années 1980, quand ses albums, médiocres, sortaient dans une relative indifférence. Ce qui n’est pas le cas de Rough and Rowdy Ways, son 39e en studio, dont l’improbable single de dix-sept minutes, Murder Most Foul, exercice de name dropping autour de l’assassinat de John Kennedy, a permis à son auteur de prendre, à l’approche de son 79e anniversaire, la première place des ventes digitales de « rock » (?) aux Etats-Unis.
Double (Murder Most Foul occupe à lui seul le deuxième CD), ce nouvel album attire la curiosité car il est le premier de chansons originales (dix) depuis Tempest en 2012, l’oracle ayant, dans l’intervalle, difficilement fait patienter ses fans avec une trilogie (dont un triple album) de standards de jazz popularisés par Frank Sinatra. Entre-temps, Dylan a été surpris d’apprendre, en 2016, qu’on lui décernait le prix Nobel de littérature. Il est douteux que cette récompense ait eu le moindre effet sur son écriture mais, de fait, Rough and Rowdy Ways priv- ilégie le texte, le récitatif, la psalmodie et le talkin’blues autour d’une musique souvent évanescente, comme contem- plative sur des tempos lents. Fidèle à son orientation depuis Time Out of Mind (1997), le chef-d’œuvre qui mit fin à ses errements, il puise dans le vivier de l’americana, ces genres (blues, folk, country) d’avant le rock qui ont décidé du destin de Robert Zimmerman. Qui d’autre associerait Anne Frank et Indiana Jones dans un même vers?
Sans rivaliser avec ce sommet, Rough and Rowdy Ways est tout aussi crépusculaire – écrire testamentaire serait bien imprudent –, hanté par la finitude, la mélancolie pour ce qu’on a aimé, en réveillant les fantômes du XXe siècle. Que la pochette reprenne une image du photographe britannique de Magnum Ian Berry, trois danseurs noirs autour d’un juke-box dans une discothèque londonienne en 1964, ne manquera pas d’être interprété comme un hommage à Black Lives Matter, auquel Dylan a apporté son soutien dans une rarissime interview, accordée le 12 juin au New York Times. Le titre, ces « manières abruptes et bruyantes », est un emprunt à l’une de ses très anciennes idoles, le pionnier de la country et roi du yodel Jimmie Rodgers. Monologue intérieur Dylan a réuni la garde rapprochée – son directeur musical, le bassiste Tony Garnier, le génial guitariste Charlie Sexton, le batteur Matt Chamberlain, qui a tapis- sé son instrument de velours – de sa fameuse « Tournée sans fin », que seule l’épidémie aura pu interrompre. Tous plutôt en retrait, au service d’un monologue intérieur qui fournira de quoi s’oc- -cuper aux exégètes pour les prochaines années, notamment avec ce vertigineux : « Je ne me souviens plus quand je suis né/J’ai oublié quand je suis mort.»
D’emblée, I Contain Multitudes (for- mule piquée à Walt Whitman) confirme, si besoin était, que Dylan demeure un des plus éloquents songwriters en activité : « Je vis sur le boulevard du crime/Je conduis des voitures rapides et je mange du fast-food/Je dors avec la vie et la mort dans le même lit. » Et qui d’autre associerait Anne Frank et Indiana Jones dans un même vers ? Le « je » est en majesté, sachant qu’il a toujours été un autre chez ce collectionneur de masques. Spectrale, proche par- fois du murmure, la voix grogne à l’occasion d’un blues rugueux comme sur la confession de False Prophet (« Premier parmi les égaux/Second de personne/Dernier des bons/Vous pouvez brûler le reste »), Goodbye Jimmy Reed, coup de chapeau au bluesman électrique, ou le césarien Crossing the Rubicon.
En ses multitudes, Dylan se transforme en docteur Frankenstein dans My Own Version of You, valse menée par une pedal steel dans la « Taverne du Cheval noir sur la rue Armageddon », devient plus loin ce Cavalier de même couleur qui « souffrira en silence », après s’être laissé bercer dans les eaux du gospel pour I’ve Made Up My Mind to Give Myself to You. La Bible à portée de main, un fusil pas loin, et toujours la route en vue. Le meilleur est sur la fin, cette ode à Calliope, « Mère des muses », affirmant que les victoires de Joukov et Patton ont permis l’avènement d’Elvis Presley, et surtout ce terminus à Key West, média- tion à l’accordéon sur l’immortalité, ses Marquises à lui. Plus tôt, Dylan glisse qu’il laissera le dernier mot aux sonates de Beethoven et aux préludes de Chopin. Quand on s’en remet à ces deux-là, comme il le chantait dans Not Dark Yet, c’est le signe que « La nuit n’est pas encore tombée, mais elle descend. »
Bruno Lesprit
Rough and Rowdy Ways, 2 CD Colum- bia/Sony. Cet article est paru dans Le Monde
gengis_khan This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 16:42
Baptiste a écrit:
Alors pas sur tous les titres, mais on atteint à quelques endroits les cimes de Time Out of Mind pour moi.
Oui! Des sommets jamais atteints sur les opus précédents même si j'aime tous les disques des années 2000 (sauf CITH faut pas déconner non plus) et qu'on a touché du doigt la perfection sur Modern Times avec Ain't Talkin (et bien sûr Mississippi mais je le classe avec TOOM).
En fait Tempest il est mortel cet album mais il n'arrive pas à la cheville de R&RW...Long & Wasted Years peut être? Quoi que cette chanson a pris tout son sens dans ses versions lives et non pas studio. Roll on John c'était sympa mais c'était juste un hommage rien de plus et puis ça n'a pas été défendu bec et ongle sur scène.
Putain on est en train de comparer le dernier album de Dylan au Graal TOOM, je n'aurais jamais espéré une telle comparaison et là franchement on y a le droit. LARGE.
Merci Jokerman pour l'article (superbe au passage)
JeffreyLeePierre This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 17:51
Ils sont devenus fous chez Dylan & Co., ils balancent les 2/3 de l'album sur YT (voire davantage, en comptant les 3 teasers et la durée de Murder Most Foul). Alors j'y suis. (J'entends, Sardequin, qu'il faut l'écouter avec un vrai son hi-fi du XXe siècle pour mieux l'apprécier. Je l'achèterai, je suis pile dans les catégories âge et CSP qui le font bouffer, je ne lui manquerai pas). Et pour l'instant, je suis assez partagé. C'est peut-être pas le jour. J'ai plutôt envie d'entendre ce que des gosses énervés enregistraient il y a 60, 50 ou 40 ans.
EDIT- ah ben vérification faite, c'est 100 % de l'album qui est sur YT ! (Et pendant ce temps, le Goodbye Jimmy Reed vient de me sortir de ma torpeur. Ah. Temporairement : les Muses m'y replongent)
Oyster This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 18:25
Une collection d'échos un peu trop... propres.
Pour le dire aussi imparfaitement que crûment, j'ai eu parfois l'impression d'entendre un Best of 1989-2019. Je pense qu'on pourrait s'amuser à raccorder chaque chanson de ce disque - Murder most foul exceptée - à l'un de ceux parus ces trente dernières années. Par exemple, comme dit plus haut par Vox, le Rubicon coule droit de TOOM. Il y a du Oh Mercy, du Love and Theft... Alors, d'éblouissants sommets jaillissent (My own version of you et Black Rider confinent carrément au vertige), mais voilà qu'on tombe sur une vilaine flaque de Christmas in the heart au milieu (mon dieu, ces muses...)
Faut que je ré-écoute, mais pour l'heure, chez moi, est-ce la voix, est-ce la prod', ça reste un cran en dessous de Tempest en termes d'intensité. La densité, c'est autre chose.
(Salut à tous, je vous lis.)
Dernière édition par Oyster le Sam 20 Juin - 19:22, édité 1 fois
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Baptiste This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 19:14
Un revenant
Dylan n'a donc pas fait tout ça pour rien.
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gengis_khan This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 20 Juin - 23:41
Ah oui tiens un revenant ! ça fait plaisir d'avoir tes impressions Oyster! Welcome back.
Ça faisait un moment que le forum n'avait pas été aussi animé, et ça fait plaisir d'entamer les débats.
4 écoutes à cette heure. Je vais à présent marquer une pause pour digérer tout ça, faire retomber la pression et tenter une approche critique du machin (ah ah...) Mais j'ai l'air de Key of West ou I've Made up my Mine qui me revient automatiquement en tête et je rassemble les brides d'histoires de ces 9 chansons. Qu'est ce que c'est génial. Murder Most Foul c'est le cigare qui va avec le cognac hors d'âge. Quand ce n'est pas la délicatesse ou le râle de la voix ce sont les 2 guitares qui prennent le relais, quand ce n'est pas la plénitude de la basse de Garnier, c'est le multi instrumentiste Donnie qui nous fait hérisser le poil... Mais putain, il y a toujours un truc! Il faut discuter de chacune des chansons.
Pas de piano pour Bob, ça aussi c'est une surprise. A quand remonte son dernier enregistrement officiel au piano? Duquesne Whistle sur Tempest il me semble? on était surtout à l'orgue à l'époque... si quelqu'un a la réponse je suis preneur. Vu ses dernières performances scéniques j'aurais réellement penser entendre Bob jouer du piano sur cet album. Et je me rends juste compte en écoutant attentivement Murder Most Foul que ce n'est pas lui qui peut jouer ainsi...
Vox, Lemurp et Oyster vous êtes pour le moment les seuls à ne pas être entièrement convaincu, je vous lis, et je peux comprendre votre ressenti mais ce n'est clairement pas le mien. Je pourrais essayer de dire que les 3 blues se ressemblent et m'emmerderont sec à la 10 ème écoute mais même ça je n'y arrive pas. Je tente depuis ce matin un quelconque classement à la con et je n'y arrive pas. Les 9 chansons sont tellement dense qu'il faudra du temps. Mais le trio gagnant semble bien parti pour être I've Made Up my Mind, Key West et My Own Version of You pour l'instant (même si Black Rider putain...et puis I Contain Multitudes...et puis Rubicon, et puis...).
Bref, c'est l'éclate ce 19 juin 2020, et c'est très très émouvant de mon côté.
Sardequin This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Dim 21 Juin - 12:04
Juste pour préciser, il semble que sur Murder Most Foul ça soit Fiona Apple qui officie au piano !
gengis_khan This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Dim 21 Juin - 14:35
Sardequin a écrit:
Juste pour préciser, il semble que sur Murder Most Foul ça soit Fiona Apple qui officie au piano !
On a à présent la réponse du principal intéressé, le pianiste:
J'ai écouté les chansons séparément jusqu'à présent, et j'ai enfin pu me poser pour écouter l'album en entier et dans l'ordre. Comme il y a un côté "easy listening", même si j'étais très emballé, je me disais que Tempest était sans doute au moins au même niveau. Ça me paraît chancelant, même si je trouve quelques faiblesses, qui sont presque des frustrations créées par la comparaison avec les moments tellement forts. Ce sera de toute façon meilleur que tout le reste depuis Time out of mind.
Si on schématise, en 2001 il sort l'album avec toutes les palettes de la musique américaine, en 2012 avec la palette anglosaxonne (on ajoute Irlande, etc), et en 2020, il met tout. On l'avait entendu rapidement parler des Grecs dans des interviews, et j'étais un peu frustré qu'il garde ça en dehors de l'oeuvre. Là, il a ajouté les ingrédients dans la recette, et ça a bon goût.
Je commence par ce qui ne m'emporte pas totalement. Il y a des chansons où il ne s'engage pas assez dans le chant. C'est-à-dire que par rapport à Modern Times c'est ultra bien, mais étant donné ce qu'on peut voir sur certaines chansons de cet album, on aimerait que tout soit à fond (avant 2012, on ne l'en pensait pas vraiment capable). My own version of you, par exemple, je trouve que ça sonne moins bien que Tin Angel (collage de prises d'ailleurs, ce qui lui donnait un petit côté cool). Murder most foul, que j'apprécie beaucoup, souffre un peu de ce qui précède... Et de toute façon, je pense que je préfère l'enregistrement pour le Nobel.
Il y a quelques chansons qui à mon avis paraîtront assez vite un peu plus fades. Il a un peu trop "fait son Shakespeare", à juxtaposer des grandes sentences sans que la chanson ne se résolve à la fin (c'est le défaut de Cohen sur la fin aussi, un côté waouh qui peut s'épuiser assez vite - à leur échelle de géants, bien sûr). Je préfère évidemment quand ça reste évasif, mais là, y en a 4 ou 5 sur le même mode, et l'effet de masse est un peu négatif.
Voilà pour les "réserves". Dylan fait bien ce qu'il veut et c'est ce qui est beau. Je ne mentionne tout ce qu'il "manque" que pour faire ressortir tout ce qu'il y a dans les chansons où il y a tout.
Juste un truc : c'est quoi les bruits sur Black Rider à la fin de chaque couplet ? C'est volontaire ou un bruit parasite de studio ?
Maintenant, le positif (litote).
Crossing The Rubicon est cool. C'est effectivement l'aboutissement de Early Roman Kings mêlé à l'ambiance Time out of mind. Mother of muses est moins bien je trouve, elle fait penser à Sugar baby. Mais elle est bien quand même. La voix sur Black rider est fragile et belle. False prophet, Jimmy Reed sont des fillers, mais autrement plus tranchants que sur les albums précédents.
Bon, voilà, s'il faut comparer à Tempest en termes de nombre de grandes chansons, je ne sais pas trop. Je crois que Tempest gagne (5). Mais si on fait la moyenne, R&RW gagne. Et si on prend seulement les meilleures, c'est probable que R&RW soit au-dessus, même si on verra avec le temps. Baptiste dit que certains sommets atteignent ceux de Time out of mind. Je suis d'accord, et je me demande même si ça ne dépasse pas, par endroits. On a l'impression que les deux sommets sont parfaitement enregistrés (même si je ne dirai pas non à un passage sur scène hein !).
"I've Made Up My Mind" m'avait frappé sur les premières écoutes, c'est normal, c'est facile. Mais après l'avoir beaucoup écoutée de façon isolée, je l'ai entendue dans l'enchainement de l'album et... les frissons. Y a Offenbach, y a la facilité acquise à travers Sinatra, y a la simplicité et la profondeur de Dylan, un arrangement propre. C'est absolument dingue. Ca fait passer des trucs comme When the deal goes down pour des merdes insignifiantes. Rien que le fait de savoir qu'il claque ça en 2020 donne de l'émotion : ça veut dire qu'il a toujours été dans cette dynamique, à rechercher la justesse de l'émotion. Et Old Bob sait enfin enregistrer en studio.
Après cette petite comparaison avec les autres albums, disons le clairement : on se fout des albums, c'est pas le format pour Dylan (même si celui-là est plutôt homogène). Ce qui compte ce sont les chansons. Et là il y a deux classiques de Dylan, sans aucun doute.
Key West. Je l'ai écouté au soleil sur une plage et dans un appart dans le noir. Bon, c'est intouchable. Je ne sais pas si ça dépasse Not dark yet, mais là, tout de suite, j'ai tendance à dire que si (ce n'est pas dit à la légère, Not dark yet est une de mes préférées). Parce que c'est parfaitement enregistré. Mais vraiment parfaitement. C'est la synthèse de tout ce qu'il a touché ces 20 dernières années, et en même temps, il y a un truc qui semble inédit. En fait, c'est ce qu'il avait voulu faire avec "Cross the green mountains", sans y parvenir. J'ai vu quelque part que c'est la seule chanson de l'album qui a un refrain (à vérifier). C'est souvent le cas chez Dylan, avec juste le dernier vers qui fait office de refrain. Là, il nous refait le coup de Roll on John. Je trouve que ça fait la différence. Et qu'est-ce qu'il chante sur celle-là... Elle se fraiera peut-être un chemin dans le Top 20 (ouais, les places sont chères). En tout cas, quelle chance d'entendre ça en 2020.
vox populi This Land Is Your Land
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Beaucoup d'écoutes au compteur et un disque maintenant complètement assimilé Oui je le réévalue même si pour moi il reste un disque "d'ambiance" Il vient en ce sens compléter la trilogie Oh Mercy, TOOM et modern Times Je comprends donc qu'on le compare à TOOM car il est clairement meilleur en termes de songwriting que Modern Times et Oh Mercy. TOOM était quand même plus intense en matière d'écriture. On a pas, à mon sens des chansons aussi fortes que not dark yet ou highlands. Même Key west...Murder je la mets à part car cette chanson là aurait pu se contenter d'elle même au fond, elle n'avait pas besoin d'un album pour exister.
Une fois l'effet nouveauté passé je ne sais pas si je reviendrai à ce disque aussi souvent que sur Tempest ou love an theft par exemple pour ne parler que des disques de Old Bob. J'écoute très peu TOOM et presque jamais Oh Mercy et Modern Times Il faut être dans un mood très particulier pour écouter ces disques et je dirais presque "heureusement" que ce n'est que rarement le cas.
Au niveau des chansons mon top 3 (hors murder que je ne peux même pas évaluer tellement on sent que cette chanson est quoi qu'il arrive son "testament". Même s'il sort encore 10 disques, cette chanson sera sa dernière)
I've made up my mind : C'est vraiment la chanson à laquelle je pense tout de suite quand je songe à ce disque. Celle pour laquelle je me dit : j'ai vraiment envie de la réécouter. Elle est presque mainstream je trouve. Il y a un écho lointain, en ce sens, avec Make You Feel My love, mais je la préfère largement à cette dernière.
My OWn Version Of you : Mon premier coup de coeur et ca reste pour moi une très grande chanson de Old Bob. EN particulier d'ailleurs grâce à l'orchestration. C'est très rare chez Bob. D'habitude les arrangements sont quasi inexistant chez lui, c'est sa voix qui fait les nuances. Cette chanson est une très belle exception. J'en profite pour dire que je trouve la guitare tout à fait exceptionnelle tout au long de cet album!
Key West : Le classique immédiat pour beaucoup de gens. Chez moi il doit encore grandir. Il y a une belle pousse mais pour le moment je situerais cette chanson au niveau d'un Ain't Talking (ce qui est déjà très bien), elle n'atteint pas encore les sommets d'un Highlands ou d'un cross the green mountain pour la comparer aux oeuvres comparables
Sinon je reste sur mon opinion : Il n'aurait pas du publier les disques de Sinatra qui visiblement, comme cela a été dit ici, ont été ses gammes pour enregistrer cet album. Tempest 8 ans de silence (8 BS series quand même au passage, parce que faut pas déconner) et Boum! RRW Là oui, l'album aurait été renversant dès la première écoute!
Voilà où j'en suis avec ce disque. Ca peut encore bouger ..
JeffreyLeePierre This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mar 23 Juin - 9:19
Ce qui nous fait DEUX revenants !
Alan Pasqua, encore un jouvenceau de l'année, c'est tous les keyboards de Budokan. Il faut lire les crédits, bon sang. Après vérification, il a moins de 70 ans, donc je ne dis plus rien.
Oyster !!! Notre fondateur ! J'ai grand plaisir à te lire de nouveau par ici. D'autant que ton jugement n'a pas l'air d'avoir faibli. Welcome back !
Baptiste This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mar 23 Juin - 23:13
Tout le monde sous-estime méchamment Black Rider. C'est un scandale.
Cette ligne de chant est désarmante de simplicité, d'authenticité, d'absence totale de contrôle... De laissé aller. J'ai l'impression d'être un enfant, allongé sur mon lit et d'avoir mon père qui chantonne pour m'endormir. Il chante avec amour et rien que pour moi.
C'est trop beau. Trop beau.
Bref, débouchez vous les oreilles, ouvrez votre coeur, arrêtez de nous casser les couilles avec Key West et réécoutez Black Rider
_________________ Sing along Bob Sing, sing along Zimmerman J'suis cow-boy à Paname Mais c'est la faute à Dylan
gengis_khan This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mar 23 Juin - 23:49
Black Rider c'est une vraie réussite et l'enchainement des morceaux jusqu'à cette piste est absolument idéale pour l'apprécier. Pour en revenir à ce que tu disais les bruits à la fin des couplets ça ressemble plus à un instrument type percu, il a voulu crée son effet de style et moi perso ça me plonge dedans.
Non seulement la chanson est émouvante mais elle nous offre une version de Dylan dans son plus simple appareil. A poil. Et ça ne peut que rappeler les instants magiques en concert l'an passé où il nous l'a faisait en mode accapela, juste soutenu par le Grand Piano.
Donc Black Rider c'est un graaaand OUI
Baptiste This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mar 23 Juin - 23:52
Merci Gengis. Tu as rejoint le camp du bien.
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hazel This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mer 24 Juin - 0:25
Je l'aime bien "Black Rider", elle est drôle, c'est le Dylan en mode je tutoie le diable, dans la lignée de ses grandes chansons de gangster comme "Cry a While", "Pay in Blood" ou "My Wife's Home Town". Et le chant fait un bien fou, c'est presque une performance inédite de l'avoir comme ça, entre la pirouette jazzy, le blues tranquille et le parlé-chanté. La version dark de "I've Got My Mind Made Up". D'un côté l'ange, de l'autre le démon. Dans les deux cas, on ne sait pas si Dylan s'adresse au ciel ou à lui-même. En tout cas, il y a des deals, des compromis, des menaces. Et de l'émotion vu son âge, "you've been on the job too long"...
À vrai dire, pour l'instant, j'apprécie l'intégralité de l'album, j'ai même du mal à ne pas l'écouter en entier à chaque fois tellement il est varié ET cohérent. Peut-être juste "False Prophet" et "Mother of Muses" même si là aussi, j'y trouve mon plaisir dans certaines punchlines.
Il est peut-être un peu tôt pour ça mais dans un mois ou deux, je lancerai l'habituel sondage pour dire vos favorites. Et d'ici là, vous pouvez allez voir les Track Talk pour débattre d'un titre en particulier.
_________________
astralweeks Like a Rolling Stone
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mer 24 Juin - 1:30
Baptiste a écrit:
Bref, débouchez vous les oreilles, ouvrez votre coeur, arrêtez de nous casser les couilles avec Key West et réécoutez Black Rider
Tu bluffes, sur Key West.
vox populi This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mer 24 Juin - 8:21
Black rider je dois reconnaître que pour le moment je n'ai pas trouvé la clé. Pour moi c'est une ballade un peu jazzy, un style auquel je n'accroche pas du tout. Je la mettrais un peu au dessus de Muses..Au même niveau que False prophet ou i countain multitude ..Peut être que ca changera à l'avenir. Il n'est pas rare avec Dylan que je trouve la clé d'une chanson des mois après l'avoir écouté...Pour le moment mon top 3 reste inchangé et i've made up sonne déjà presque comme un classique à mes oreilles
Baptiste This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Mer 24 Juin - 10:44
astralweeks a écrit:
Baptiste a écrit:
Bref, débouchez vous les oreilles, ouvrez votre coeur, arrêtez de nous casser les couilles avec Key West et réécoutez Black Rider
Tu bluffes, sur Key West.
J'avoue.
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hazel This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Jeu 25 Juin - 17:13
Encore un peu de lecture au sujet de l'album pour les bilingues.
Le toujours très juste Rob Sheffield (je vous conseille ses livres) pour Rolling Stone : https://www.rollingstone.com/music/music-album-reviews/bob-dylan-rough-rowdy-ways-1015086/
Le toujours malin et amusant Steven Hyden (je vous conseille ses livres) qui compare les carrières de Dylan et Neil Young et en profite pour parler de leurs dernières livraisons : https://uproxx.com/indie/bob-dylan-neil-young-whos-better/
Cette belle chronique sur Ringer : https://www.theringer.com/music/2020/6/22/21298649/bob-dylan-rough-rowdy-ways-review-new-album
Et enfin, celle de Pitchfork, documentée et juste : https://pitchfork.com/reviews/albums/bob-dylan-rough-and-rowdy-ways/
_________________
vox populi This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Ven 26 Juin - 8:22
Une vidéo de Jimmy reed, le vrai https://www.facebook.com/2169410596474921/videos/195272968487288/UzpfSTU3Njk0ODA2NzoxMDE1ODI2MDY0MjY1Nzk3OA/
moonpeeler People Get Ready!
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 27 Juin - 15:03
Les traductions sont en ligne : https://www.bobdylan-fr.com/album/roughandrowdyways.html
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hazel This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 27 Juin - 18:44
moonpeeler a écrit:
Les traductions sont en ligne : https://www.bobdylan-fr.com/album/roughandrowdyways.html
Excellent boulot, merci pour ce travail essentiel !
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Sardequin This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Sam 27 Juin - 18:58
Oui sacré boulot ! Bravo et merci !
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vox populi This Land Is Your Land
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Sujet: Re: DISCORAMA #39 Rough & Rowdy Ways Dim 28 Juin - 9:50