TOGETHER THROUGH LIFE

odradek a écrit:

Très étrange cet interview de Roy Silver (en annexe de TTL) : en substance, ne dit-il pas que c'est Grossman qui aurait détourné la trajectoire de Dylan vers le grand public (passage à l"électricité compris), et donc dévoyé son Art ?

On comprend surtout, mais on le savait déjà, que Grossman était un pro qui croyait en Dylan alors que Silver était un amateur qui n'y croyait pas vraiment.

Baptiste a écrit:

odradek a écrit:

Très étrange cet interview de Roy Silver (en annexe de TTL) : en substance, ne dit-il pas que c'est Grossman qui aurait détourné la trajectoire de Dylan vers le grand public (passage à l"électricité compris), et donc dévoyé son Art ?

On comprend surtout, mais on le savait déjà, que Grossman était un pro qui croyait en Dylan alors que Silver était un amateur qui n'y croyait pas vraiment.

En même temps, on peut se poser cette question : est-ce Dylan lui-même qui a tenu à faire connaître cet interview, et l'inclure en bonus de TTL - si tel est le cas, ça fait sens (mais lequel ?).

odradek a écrit:

est-ce Dylan lui-même qui a tenu à faire connaître cet interview, et l'inclure en bonus de TTL - si tel est le cas, ça fait sens (mais lequel ?).

Je pense pas que le Zim s'occupe de ce genre de choses...
C'est Rosen qui a du valider le truc.
De toute façon, elle est relativement anecdotique cette interview.

A propos de My wife's home town.
Un tel hommage à la version Muddy Watersienne de I just want to make... ne tient plus seulement de l'exercice, comme c'était le cas sur Modern Times avec Rollin' and Tumblin'.
La symbiose des génies laisse ici place à une transcendance divine - ou démoniaque, non ? (et quel pied ce sera en live !)

Pendant que le débat fait rage, j'ajoute que Shake shake mama, qui aurait pu se cantonner au registre des blues anecdotiques, rompt allègrement d'avec les canons - un petit effet de voix qui envoie tout valser, non ?

Salut, j'ai découvert ce forum au travers de ce long fil de discussion ! Très intéressant de voir le suspens qui monte, entre les rumeurs, les fausses pistes et la lumière finale !


J'ai acheté le vinyle et comme en plus il y a aussi le CD, c'est tout bénéfice, un grand bonheur en fait.




Petite chronique

J'avais pondu sur mon petit blog, une petite chronique sur TTL ! À chaud, après la première écoute. Et bien sur, depuis, le disque a beaucoup tourné sur la platine ! Et mon sentiment aussi ! Bref, il y a moins de titres "faibles" (tout est relatif) que je ne peux l'avoir écrit !

Pour tout dire, c'est un album magnifique de bout en bout ! Le meilleur depuis bien longtemps !

Mr. Oyster a écrit:

A propos de My wife's home town.
Un tel hommage à la version Muddy Watersienne de I just want to make... ne tient plus seulement de l'exercice, comme c'était le cas sur Modern Times avec Rollin' and Tumblin'.
La symbiose des génies laisse ici place à une transcendance divine - ou démoniaque, non ? (et quel pied ce sera en live !)

Oui, assurément.

De toute façon, on ne peut que s'incliner devant de tels détournements-hommages : tout est là, et notamment l'oeil vif du vieux renard embusqué.

odradek a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

A propos de My wife's home town.
Un tel hommage à la version Muddy Watersienne de I just want to make... ne tient plus seulement de l'exercice, comme c'était le cas sur Modern Times avec Rollin' and Tumblin'.
La symbiose des génies laisse ici place à une transcendance divine - ou démoniaque, non ? (et quel pied ce sera en live !)

Oui, assurément.

De toute façon, on ne peut que s'incliner devant de tels détournements-hommages : tout est là, et notamment l'oeil vif du vieux renard embusqué.

Je profite de ce petit instant d'accalmie pour ajouter ceci : au fond peut-être que Dylan est un Revisiteur depuis belle lurette, et qu'il s'est donné pour mission (enfin, inconsciemment bien sûr) de réinventer l'amour - à l'instar de qui vous savez. Love and Theft. Le rapt.

Voilà ce que je pense du dernier Dylan, même si j'y reviens moins que "Modern Times", je le trouve vraiment pas mal...

Son dernier album se terminait sur le lancinant "Ain't Talkin'", et pourtant ce bon vieux Dylan a encore des choses à dire. Together Through Life, troisième album studio de la décennie, est encore une réussite (et la pochette est splendide). Arrivé sans prévenir, ce projet est né en partie grâce à la demande du réalisateur français Olivier Dahan qui voulait des chansons d'amour pour son prochain film. Merci à lui. Les sessions d'enregistrement furent rapides, le résultat est étonnament spontané, enjoué et plein de vie. Beaucoup plus lumineux que l'essai précédent, ou que l'inégalé Time Out Of Mind. Ce qui frappe également, c'est la longueur de l'album et des chansons. On ne dépasse pas les 45 minutes en tout, et on ne voit pas le temps passer.

Dans la lignée du son des albums précédents, on peut noter tout de même une mise en avant de la voix du Zim, qui donne une ambiance particulière à l'album. Une voix plus rocailleuse que jamais, qui donne des frissons, qui peut dissuader n'importe quel fumeur de faire une croix sur la nicotine. Dès l'inaugural "Beyond Here Lies Nothin", on est propulsé dans une salle de bal mexicaine, en fin d'après-midi. L'orchestre s'efface derrière le crooner au costume doré, les enfants courent partout et le banquet est fastueux mais loin d'être indigeste. "My Wife's Home Town" est un morceau langoureux, un blues démoniaque. "Forgetful Heart" est un des sommets de l'album, une nouvelle étude de la romance amoureuse à la sauce Dylan ("Why can't we love like we did before ?"). "I Feel A Change Is Comin' On", porteur d'espoir, à l'image d'une Amérique nouvelle, qui s'est trouvé un visage neuf, des années après l'hymne "The Times They Are A-Changin'". "Shake Shake Mama", "This Dream On You", l'orchestre s'emballe, puis il s'apaise et nous laisse rêveur. On danse la valse sous le coucher du soleil et tout le monde est heureux ("It's All Good", conclusion pleine d'ironie et tournée vers l'avenir).

Cette ambiance tex-mex n'est pas sans rappeler l'aventure western de "Patt Garret & Billy the Kid", avec ses accordéons et son aspect sieste sous le soleil de Mexico. Mais si le projet est initié par un français et que l'atmosphère est à la sauce mexicaine, Dylan nous peint encore et toujours une Amérique hors du temps, en reprenant des vieux classiques bluesy, rock'n roll. Il a beau avoir tourné le dos à la folk classique depuis des décennies, il entreprend lui-même un travail de collectionneur de musique (son émission de radio, par exemple) qui ne tombe jamais dans la nostalgie facile. Certes Dylan n'est plus le visionnaire qu'on a connu, mais il n'est pas devenu non plus un vieux pirate qui vit dans le passé. Son album est enraciné dans le passé, mais résonne à merveille dans notre époque : il est troublé mais plein d'espoir, et ne cesse de tourner autour du même thème : l'amour. Le tout parsemé de la patte Dylan, de son ironie, de sa voix tranchante et d'une classe incomparable.

Les 50 ans de carrière approchent et Dylan est toujours là. Inégal sur scène, mais intouchable sur disque. Qu'il le veuille ou non, la légende est en marche, et ne semble pas vouloir s'arrêter.

hello
Je suis à la recherche de la perle Lay Lady Lay, la version Rehearsal enregistrée à Nashville... Elle était dans les bonus iTunes de Together Through Life mais plus de trace sur le store... Est ce que quelqu'un l'a en mp3 sur son disque dur ?

La perle est dans ta boîte aux lettres.

gepetto a écrit:

La perle est dans ta boîte aux lettres.

Et ma BAL, elle sent le pâté ?

merci gepetto, cette version est juste sublime ..

odradek a écrit:

Et ma BAL, elle sent le pâté ?

Fallait demander !
(et j'ai bien l'impression que Vox a fait le nécessaire, non ?)

heu...non Mais je m'en charge

Pour info, j'ai basculé ce topic du forum "actualité" vers le topic "oeuvre".
Je vais faire pareil pour d'autres sorties récentes (Tempest...).
Je pense que c'est plus logique pour les visiteurs du forum qui voudraient lire les topics sur les derniers albums.
Si vous repérez d'autres topics qui mériteraient un tel transfert, n'hésitez pas à me les signaler.