Films

J'ai découvert par hasard ce petit film sur le Chicago blues made in Chess. Bon, ça se laisse agréablement regarder malgré des longueurs à partir de l'entrée en scène d'Etta James (Beyoncé, oui, oui). Les personnages sont bien stéréotypés, Howlin' Wolf et Willie Dixon auraient mérité un meilleur traitement, et cinématographiquement parlant, ça reste très lisse. Faudra qu'un jour, un réalisateur se penche sur l'histoire du blues en sachant éviter les écueils larmoyants des biopics, et en nous gratifiant d'une pellicule granuleuse comme il se doit.

Mr. Oyster a écrit:

Faudra qu'un jour, un réalisateur se penche sur l'histoire du blues en sachant éviter les écueils larmoyants des biopics, et en nous gratifiant d'une pellicule granuleuse comme il se doit.

Oui tu as raisons. Mais moi aussi j'étais tombé dessus par hasard il y a un moment de ça et j'avais bien aimé ce film tout de même (malgré les quelques stéréotypes). De toute façon, ca ne peut pas etre pire que I walk the Line..

Saphisme, sadisme, masochisme et art plastique.


La décadence de Rome, mais avec une fin bizarrement ambiguë.


"C'est marrant, cet acteur, il ressemble à Charlie Sexton. Il y ressemble vraiment vachement. Ah putain, c'est lui !"

Voilà voilà.




(Peut mieux faire.)








(C'est un peu paradoxal, mais j'apprécie quand le cinéma nous rappelle qu'un bon film, ce n'est pas nécessairement un bon scénario. Ici, l'esthétique se laisse généreusement savourer - et je ne parle pas que de la plastique de Scarlett.)

Mr. Oyster a écrit:

J'ai vu sur Arte un documentaire sur le making off, il n'y a pas très longtemps. Plutôt pas mal fait. Je ne savais pas que des vrais pensionnaires de l'asile avaient fait partie de la distribution, et que toute l'équipe avait été en immersion dans cet asile durant le tournage. En tous cas, de mémoire de certains des acteurs, ce fut un peu plus qu'un simple tournage...

JeffreyLeePierre a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

J'ai vu sur Arte un documentaire sur le making off, il n'y a pas très longtemps. Plutôt pas mal fait. Je ne savais pas que des vrais pensionnaires de l'asile avaient fait partie de la distribution, et que toute l'équipe avait été en immersion dans cet asile durant le tournage. En tous cas, de mémoire de certains des acteurs, ce fut un peu plus qu'un simple tournage...

J'ignorais aussi.
Tu vas rire, c'est la première fois que je vois ce film, alors que j'en entends parler depuis plusieurs siècles.

The wicker man, Robin Hardy, 1973

Imaginez : vous êtes un policier vertueux, un tantinet austère et bigot. En fait, tellement intégriste que vous vous condamnez à la chasteté jusqu'à votre mariage. La disparition d'une adolescente vous entraîne sur une petite île au large de l’Écosse, un domaine privé où les autochtones se livrent à de bizarres cultes païens.
Déjà, l'accueil n'est pas folichon, et en sus, la voluptueuse fille de l'aubergiste semble bien décidée à vous voler votre pucelage. Las, vous vous aventurez dans la campagne à la nuit tombée, pour découvrir, horrifié, des dizaines de couples en train de forniquer à l'air libre - et en position peu catholique ! (Le plan sombre balayé de lumière est fort beau.) Puis, lorsque vous vous réfugiez dans votre chambre, voici que la fameuse fille de l'aubergiste vous harcèle à travers la cloison. L'enfer...

Spoiler:

Ce qui pourrait être une comédie légère sur le choc des cultures a tôt fait de se transformer en cauchemar oppressant. Il s'agit en réalité de la confrontation, assez violente parfois (« Dieu a eu sa chance, et pour parler crûment, il l'a foutue en l'air ! »), de deux dogmes aussi absurdes et cyniques l'un que l'autre. Lord Summerisle (Christopher Lee), immense seigneur de l'île et accessoirement gourou-travesti (!), ne croit pas lui-même à la religion qu'il prêche. Mais il habite le personnage inventé par ses aïeux. L'enquête policière prend peu à peu des allures de docu-fiction relevé d'une pincée d'horrifique, donnant à voir des rituels de plus en plus folkloriques et malsains, à base d'objets phalliques, de symboles outranciers (une mère allaite son enfant assise sur une tombe, un œuf à la main) et de processions déguisées dignes de Bosch.

Spoiler:

Résolument fauché, le film n'en distille pas moins une atmosphère et des plans impressionnants. La musique est omniprésente, constituée de chants grivois (« je t'attacherai les mains et je saurai traire le taureau », susurre la vicieuse demoiselle) ou mystiques, ou les deux à la fois. L'image oscille entre le lumineux aérien et le gras baveux. Enfin, malgré un rythme plutôt lent, ça marche : on reste scotché jusqu'au dénouement ( un « twist » final qui ne s'embarrasse certes pas de vraisemblance, mais tant pis).
Chef d’œuvre méconnu pour les uns, nanar sublimé pour les autres. Il a même été victime d'un récent remake paraît-il complètement foiré. À déguster.

Spoiler:

A nanar, nanar et demi :



Ça m'est venu la semaine dernière comme une irrésistible régression.
J'avais dû voir ça à la télé à un âge gravement influençable, j'en gardais donc un souvenir ému. Je m'étais en plus rendu compte que par un défaut d'éducation inexcusable, mes enfants en sont pas capables de reconnaitre John, Paul, George et Ringo sur une photo. Bref il était temps de réagir.

Que dire ?
C'est quand même avec une perplexité :
- vaguement hilare qu'on découvre la débilité du scénario et ses personnages trop crétins pour être grotesques,
- mollement consternée qu'on avale les plans de mise en valeur neuneu de nos 4 garçons dans le vent,
- doucement érudite qu'on remarque les traits communs d'atmosphère avec le Magical Mystery Tour, par exemple le fameux humour gentiment surréaliste des 4 et leur obsession à ridiculiser la soldatesque de sa très gracieuse majesté,
- finalement convaincue qu'on se dit qu'on le re-regardera plus souvent qu'il n'est raisonnable. Parce que quand même, la bande son, sans blagues : Help!, You've Got To Hide Your Love Away, The Night Before (deux fois !), Ticket to Ride, You're Going To Lose That Girl, Another Girl, I Need You (from George).

Manque juste : une chanson par Ringo. Scandale !