| | Dylan & Cohen |  |
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odradek
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|  Sujet: Dylan & Cohen  Jeu 13 Nov - 2:37 | |
| GOD SAID TO ABRAHAM KILL ME A SON .
Cette phrase là, « Dieu dit à Abraham : tue moi un fils », n’arrête pas de me tracasser. Elle est de Dylan, c’est la première phrase de Highway 61 Revisited, pas n’importe quelle chanson. Dylan n’arrête pas de me tracasser lui aussi. Il est partout, il est nulle part. Plus il apparaît, plus il disparaît. Je ne cesse d’écouter son dernier bootleg, à chaque fois il me glisse des mains : une fois il est génial, la fois suivante il me tape sur les nerfs, la fois d’après je me dis qu’il aurait fallu réunir les quinze meilleurs titres sur un seul disque (les plus lents, les plus désossés, les plus désarticulés) et la maison Dylan s’en serait sorti plus dignement, avec plus d’élégance en tout cas. La seule chose à laquelle je ne cesse de revenir, ce sont les notes de pochette de Larry « Ratso » Sloman, un drôle de type sorti tout droit d’un dessin de Crumb et dont le livre, On The Road With Bob Dylan, est le seul témoignage à la première personne qui donne de Dylan un portrait convaincant: Ratso aime Dylan d’amour mais Dylan fait à peine mine de le voir, il le laisse se dépêtrer avec son staff, il le laisse se faire sadiser par son road manager … mais au fond, il l’aime bien.
Pourquoi je vous parle de Larry Sloman, de Dylan, d’Abraham, au fait ? C’est que je pense à Leonard Cohen. La première chanson de lui qui m’ait marqué (et peut être la seule que j’aime), c’est Story of Isaac. Quand j’ai écouté ça, on était en 1969, je ne savais rien de moi, rien de la vie, rien du judaïsme. On peut dire que j’ai commencé par là.
J’ai commencé par cette chanson, Story of Isaac, qui commençait par ça : « The door it opened slowly/My father he came in/I was nine years old/And he stood so tall above me/His blue eyes they were shining/And his voice was very cold/He said : "I've had a vision/and you know I'm strong and holy/I must do what I've been told."
Un père plus grand que son fils, les yeux brillants, la voix froide, qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Et puis : « So he started up the mountain/I was running, he was walking/And his axe was made of gold. » Une hâche d’or, on était où, là ? Plus loin, la chanson parlerait d’autels sur lesquels on sacrifie des enfants, elle parlerait de dieux et de démons, et de la main du père qui tremble sous la vision de la parole (« the vision of the word »). Poésie, hermétisme ; c’était presque du Blanchot pour moi.
Et puis j’ai relu le titre de la chanson : Story of Isaac, et dans un dictionnaire j’ai appris qu’Isaac était le fils d’Abraham, ce fils que Dieu lui ordonne un jour de sacrifier. J’étais si peu juif que je ne savais rien de tout ça. La monotonie hantée de cette chanson m’avait juste obligé à me poser une ou deux questions. Cet homme qui chantait, ce vieil Isaac qui se rappelait du moment où, enfant, la main tremblante du père allait s’abattre sur lui, juste avant que …
Quand Dylan raconte ça, Dieu qui ordonne à Abraham de lui tuer un fils, c’est juste une bonne blague pour lui, un truc vu de l’extérieur pour faire rire son copain Ginsberg, et rien d’autre. Pour Leonard Cohen, il s’agit d’une expérience intérieure, une expérience vécue. D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors. Vous voyez, oui ou non ?
Louis Skorecki - 2008
(J'aime beaucoup ce texte...)
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Jeu 13 Nov - 22:10 | |
| - odradek a écrit:
- Vous voyez, oui ou non ?
Non. | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 3:16 | |
| - Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Vous voyez, oui ou non ?
Non. Non ? Cohen, c'est centripède, et Dylan centifuge - en gros...
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 18:48 | |
| - odradek a écrit:
- Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Vous voyez, oui ou non ?
Non.
Non ?
Cohen, c'est centripède, et Dylan centifuge - en gros... Non. | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:35 | |
| - Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Vous voyez, oui ou non ?
Non.
Non ?
Cohen, c'est centripède, et Dylan centifuge - en gros...
Non. Non ?
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:38 | |
| - odradek a écrit:
- Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- Vous voyez, oui ou non ?
Non.
Non ?
Cohen, c'est centripède, et Dylan centifuge - en gros...
Non.
Non ? Ben je comprends pas "centripède" et "centrifuge". Donc, non. | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:41 | |
| Centripède : Qui tend à rapprocher du centre.
Centrifuge : Qui tend à éloigner du centre.
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:42 | |
| - odradek a écrit:
- Centripède : Qui tend à rapprocher du centre.
Centrifuge : Qui tend à éloigner du centre. Et ? | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:45 | |
| D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors.  Non ?
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Esther
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:56 | |
| - odradek a écrit:
- D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors.
Non ? Si! | |
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 20:56 | |
| - odradek a écrit:
- D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors.
Non ? La poésie du dedans ? Du dehors ? ... ça veut dire que le Zim écrit en plein air ? Non ? | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 22:38 | |
| - Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors.
Non ?
La poésie du dedans ? Du dehors ?
... ça veut dire que le Zim écrit en plein air ?
Non ? Presque. Il est plutôt en chemin, sans trop savoir où il va. Un nomade. Cohen est plus sédentaire, plus tourné vers les choses intimes. Enfin, tu vois ? Deux conditions de poètes. En France, ce serait Mallarmé et Rimbaud (toute proportion gardée, hein).
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dr.out
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Ven 14 Nov - 23:05 | |
| - odradek a écrit:
- Centripède : Qui tend à rapprocher du centre.
Centrifuge : Qui tend à éloigner du centre. Tiens ! Je prendrais bien un jus d'orange. _________________  | |
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odradek
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Sam 15 Nov - 1:26 | |
| La sobriété te perdra, Docteur.
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dr.out
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Louiz
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Sam 15 Nov - 19:11 | |
| - odradek a écrit:
- Louiz a écrit:
- odradek a écrit:
- D’un côté, c’est la poésie du dedans. De l’autre, chez Dylan, celle du dehors.
Non ?
La poésie du dedans ? Du dehors ?
... ça veut dire que le Zim écrit en plein air ?
Non ?
Presque. Il est plutôt en chemin, sans trop savoir où il va. Un nomade.
Cohen est plus sédentaire, plus tourné vers les choses intimes.
Enfin, tu vois ?
Deux conditions de poètes. En France, ce serait Mallarmé et Rimbaud (toute proportion gardée, hein). Là, oui. | |
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gengis_khan
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| | Sujet: Re: Dylan & Cohen Sam 6 Nov - 16:08 | |
| Je ré ouvre ce topic car je viens de mettre sur la platine une nouvelle acquisition à savoir le Death of a Ladies' Man de Cohen (une merveille...). Et qu'elle ne fût pas ma surprise de découvrir dans les crédits la présence de Dylan et Ginsberg sur la chanson Don't Go Home With Your Hard On. Et c'est vrai qu'en prêtant une oreille attentive on peut reconnaitre le grain de la voix Dylanienne de 1976 qui chante "Raiiiiiin" sur le refrain  Voilà, je n'étais pas au courant de cet enregistrement | |
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