Never Ending Tour 2019

News qui fait l'effet d'un séisme sur le web : George Receli ne reviendrait pas cet automne, il serait remplacé par un certain Matt Chamberlain (source ER).

Je reste scotché après cette annonce semi-officielle, car Receli était essentiel au son du groupe actuel de Bob. J'adorais son jeu, et son départ risque de changer beaucoup de choses à la formation actuelle, mais je pense que l'on va être surpris, autant voire même plus qu'après le départ de Stu.

Chamberlain est un requin de studio, qui a joué sur les disques de 2002 et 2003 de David Bowie (Heathen et Reality), et plus récemment avec Springsteen et les Who.

Oui nouvelle étonnante qui va certainement avoir un impact important sur le Band. Il y aura un avant et après Recceli (comme il y a eu un après Stu) mais là ça sera plus profond.

Je suis à la fois triste pour Georges (qui aurait des soucis de santé) et en même temps je me réjouis de ce nouveau virage dans ce Never Ending Tour ! Le set sera certainement modifié en partie.

Je ne connais pas du tout le travail de Chamberlain...

Source ER

Irvine, California
UC Irvine
Bren Events Center
October 11, 2019

1. Beyond Here Lies Nothin' (Bob on guitar)
2. It Ain't Me, Babe
3. Highway 61 Revisited
4. When I Paint My Masterpiece
5. Can't Wait
6. Simple Twist Of Fate
7. Honest With Me
8. Tryin' To Get To Heaven
9. Make You Feel My Love
10. Pay In Blood
11. Lenny Bruce
12. Early Roman Kings
13. Girl From the North Country
14. Not Dark Yet
15. Thunder On The Mountain
16. Soon After Midnight
17. Gotta Serve Somebody

(encore)
18. Long And Wasted Years
19. It Takes A Lot To Laugh, It Takes A Train To Cry

Matt Chamberlain replaced George Recile on drums
Charlie Sexton and Bob Britt on guitars

Première surprise avec Bob à la guitare pour le premier morceau.
Espérons que nous trouverons l'enregistrement du concert !

Premier concert de la tournée, et la messe est déjà dite...
C'est sûrement une moins grande chanson que "Roll on John" à la base, mais cette interprétation l'en rapproche...

Non mais je rêve là ?
C'est littéralement comme si il avait consulté ER avant de faire sa setlist...  

Les bras m'en tombent. Not Dark Yet, Lenny, Long & WY, la guitare en intro...... Alors qu'on le disait désormais rodé et prévisible. C'est bien simple je n'en reviens pas. Si ça n'avait pas été confirmé sur la page officielle j'aurais cru à une intox.

Et donc un tout nouveau gratteux également, Bob Britts.

astralweeks a écrit:

Premier concert de la tournée, et la messe est déjà dite...
C'est sûrement une moins grande chanson que "Roll on John" à la base, mais cette interprétation l'en rapproche...

Magnifique.
Et il chante la mélodie.

https://www.youtube.com/watch?v=0p-r8Mmh5Rs&feature=youtu.be&fbclid=IwAR3pXLOFI6ZnkCSMgrJBU1ZY8fizlDE9S4NVm1uXHLd-oedGOthyfRTCFb0&app=desktop

Le show déjà dispo !!
J'étais tellement habitué à entendre things have changed ! Mais Beyond here.... peut être un bel opener !! bob à la gratte

Chamberlain a gardé pas mal des rythmiques de Georges, mais il apporte un nouveau groove au groupe ! La guitare additionnel ammène bcp plus de puissance et de substance ! Très chouette

Merci pour le lien Mathphil !

Je suis d'accord, Beyond Here arrache tout en intro, on verra si ce titre reste à cette place, néanmoins, il avait déjà fait le coup d'un opener one shot sur Watchtower l'an passé à Seoul.

Bon, la guitare est complètement chaotique, il faut l'avouer ! Quasi sûr qu'il va la ranger dès ce soir.

En attendant, une rare photo de la gratte, une Telecaster :



J'ai commencé à écouter le lien : nouveau personnel et le son du groupe a effectivement changé, il n'y a plus de lap steel, à la place un violon omniprésent sur beaucoup de titres, et ça redonne un coup de boost à It Ain't Me notamment.

Pas encore arrivé à Dark Yet et Lenny...

Girl Of The North Country, vers 1h06, est à pleurer de beauté. Un piano, un violon et Bob qui s'applique derrière le micro.
Avec Lenny Bruce, les deux sommets du concert pour moi.

Not Dark Yet est pas top. Il change la mélodie sans vraiment la changer...Très curieux et assez raté.

EDIT : bon, j'ai réécouté Not Dark Yet...Une fois qu'on se fait au phrasé, c'est quand même assez beau.

Baptiste a écrit:

Not Dark Yet est pas top. Il change la mélodie sans vraiment la changer...Très curieux et assez raté.

EDIT : bon, j'ai réécouté Not Dark Yet...Une fois qu'on se fait au phrasé, c'est quand même assez beau.

Je dirais que c'est assez classique...
Il lui faut toujours quelques versions pour renverser une chanson et retrouver l'équilibre.
Ca devrait le faire d'ici quelque temps, vu qu'il a l'air de la garder dans le set.

Depuis quelques mois, n'importe quelle chanson épurée (Don't think twice, Girl of the North Country, Lenny Bruce, une page au hasard du dictionnaire), il en fait un truc très fort. Reste maintenant à voir s'il peut frôler la perfection dans un autre style comme celui de Not Dark Yet.

Vous rigolez? Not Dark Yet est bouleversante!
Pour moi c'est LA grande chanson du concert ..sérieux..
Hanté comme jamais, et pas une faute de goût dans l'interprétation.
Je pari un jour sur une sortie officielle de cette version
Le jour où le NET sera exploité
C'est à dire quand on sera tous mort

Tout pareil hier à Santa Barbara, guitare incluse. Seul changement, Thin Man à la place de L&WY en rappel 1 !

Terminé l'écoute de Irvine : pour moi le Not Dark Yet fait pschiit et c'est bien triste

Ce n'est pas le phrasé qui me dérange sur ce coup là mais plutôt les nouveaux accords et le passage en mineur... On est pas loin de la déception ressentie à l'écoute du nouveau Tryin' To Get To Heaven il y a deux ans. Ça changera peut être d'ici quelques temps mais pour moi ça ne le fait pas !

Pour autant le reste du concert est vraiment intéressant, et je le trouve très en voix notamment sur Lenny Bruce, qui sera même certainement encore meilleur après plusieurs concerts ( il y a un sacré couac au piano au milieu du titre ). Le son change considérablement avec ce batteur (les roulements sur It Ain't Me me rappellent She Belongs To Me en 2013/2015) et le violon, plus sa présence center stage sur plus de quatre titres. Il joue aussi sur un différent type de piano, plus petit ! Vraiment curieux d'entendre la suite !

Soutien à vox, le Not Dark Yet est sublimissime, moment de grâce.
Mériterait effectivement une sortie officielle, si un jour...

Je n'ai encore rien écouté mais je suis sur le cul. Plusieurs belles choses à noter:

-le retour inespéré de NOT DARK YET (on a droit à 4 chansons de Time Out of Mind et pas des moindres ! Tryin to get to Heaven et Not Dark Yet le même soir, je ne l'aurais jamais cru). Rien que ce changement m'émue sans même l'avoir écouté.
- Lenny Bruce après 11 ans d'absence des set (qui va devenir récurrente?) et à lire vos commentaires c'est réussi (!!)
- Beyon Here Lies Nothing en openning, et à la guitare s'il vous plait ! j'adore ce morceau, je suis sûr qu'en ouverture ça envoi du pâté! Pour l'occaz je me suis remis TTL en boucle dans la voiture avant hier un album sous estimé mais on en a déjà discuté...
- le retour de L & W Years en remplacement de Blowin, sa meilleure place.
- du center stage, encore du center stage, toujours plus de center stage !
- un nouveau piano (dos au public et à ses zicos, le coquin)
- des mannequins qui décorent le fond de la scène (!!)
- 2 nouveaux musiciens dont un nouveau batteur ce qui n'est pas des moindres. J'imagine que Bob veut de nouveau faire évoluer sa musique.
- Donnie au violon sur les 3/4 du show, ça peut faire bouger les choses.
-l'harmonica toujours présent
-la présentation des musiciens après un Early Roman King une nouvelle fois revisité.

J'ai bon espoir d'assister à des surprises dans le set au fil de la tournée (notamment les 10 soirs à NY city). D'après les 2/3 reviens que j'ai pu lire, Bob est en grande forme vocalement. La batterie est assez similaire et il faudra attendre quelques shows avant que l'énergie du groupe se mette en place.

Putain ce que j'aime le NET

https://www.mediafire.com/file/78ydbdlaoejn8ei/2019_10_11_-_Irvine%2C_California_%28YouTube%29.zip/file

https://www.mediafire.com/file/tudfpfebxidtgkj/2019-10-12_-_Santa_Barbara%2C_California_%28JB-FLAC%29.zip/file

les deux premiers concerts et merci à ER

Excellent, merci pour les liens, JP !

Je m'écoute le Santa Barbara dans la foulée, j'ai lu de bons commentaires sur le son, peut être que le Not Dark Yet passera mieux pour moi après une seconde écoute et un boot de meilleure qualité !  

Il se murmure qu'une sortie du boot de Hyde Park par Crystal Cat est prévue avant la fin de l'année.

gengis_khan a écrit:

Je n'ai encore rien écouté mais je suis sur le cul. Plusieurs belles choses à noter:

- Lenny Bruce après 11 ans d'absence des set (qui va devenir récurrente?) et à lire vos commentaires c'est réussi (!!)
- Beyond Here Lies Nothing en openning, et à la guitare s'il vous plait ! j'adore ce morceau, je suis sûr qu'en ouverture ça envoi du pâté! Pour l'occaz je me suis remis TTL en boucle dans la voiture avant hier un album sous estimé mais on en a déjà discuté...
- le retour de L & W Years en remplacement de Blowin, sa meilleure place.
- du center stage, encore du center stage, toujours plus de center stage !

Je retiens ces quatre points comme les plus marquants de ce début de Tour. Le plus spectaculaire étant ce retour des morceaux center stage, alors qu'il a passé l'année entière du NET derrière son piano, je ne le sentais vraiment pas venir.

Marrant car j'écoutais également TTL la semaine dernière en me demandant si il déterrerait Beyond Here ou une autre en mémoire de son pote Hunter !! Il semble aimer sortir sa nouvelle gratte en intro de concert, je donnerais tout pour le voir entamer un concert de la sorte, on va voir si ça dure à Palo Alto ce soir...

Première écoute de la nouvelle version de Not Dark Yet, je suis fasciné par la mélodie et la façon dont Dylan s'applique à chanter les paroles. La chanson ne fait que monter en intensité jusqu'au dernier couplet. Magnifique! Il ne manque que l'harmonica pour me faire pleurer...

Je pense que ce morceau va devenir mon nouveau Don't Think Twice de la tournée printanière.

Bon...

Le boot de Santa Barbara est une tuerie.

Les larmes à plusieurs moments, et sur des titres qui ne me touchaient pas plus que ça avant, genre It Ain't Me livré dans une version émouvante, après des années en pilotage automatique.

- Beyond Here tonitruant avec ce mur de guitares. Le chant est par contre une boucherie style 2009-2012 (j'adore)
- Can't Wait, somptueux, plus retenu qu'à Hyde Park.
- Early Roman Kings sensationnel, avec deux guitares slides qui hurlent... Vole la vedette à Thunder!
- Girl & Lenny (réécriture!) sont les pics émotionnels pour moi... "He's on some distant shore"
- Not Dark Yet commence à bien le faire pour moi aussi, passée une habituelle frustration de ne pas entendre l'écrin initial  

Tom Paine a écrit:

Bon...

Le boot de Santa Barbara est une tuerie.

 

Effectivement je viens d'écouter ce concert et il me semble que cette tournée est encore meilleure que le Grand Rex et Hyde Park !!

Le violon de Donnie est beaucoup plus présent sur cet enregistrement et Dylan chante de mieux en mieux et surtout se déplace sur la scène pour 7/8 (Simple Twist Of Fate pour l'harmonica) morceaux sur 19 !!!
Not Dark Yet est sublime, Early Roman Kings avec les guitares !!!

"Tom" tu es vraiment chanceux de pouvoir retourner le voir pendant cette tournée US.

Même setlist hier soir à Denver à l'exception de Things Have Changed en ouverture à la place de Beyond Here (Bob toujours à la gratte), mais quand on écoute le boot, on dirait bien que le groupe commence à jouer Beyond Here alors que Dylan chante THC. Au début tout le monde semble un perdu ! Pour écouter ça :

Oui c'est sûr que ça commence comme Beyond here et qu'il chante Things have changed... Mais ça lui redonne un coup de jeune en fait...

Ça y est, il a trouvé le truc pour Not dark yet.
Et je ne sais pas si c'est parce que l'enregistrement est un peu brut, mais les deux chansons du rappel sont étonnamment tranchantes...

Ouaaah le premier couplet est sacrément foiré !!  Mais le groupe rattrape de suite le truc et après ça roule ! Début de set pied au plancher, même si y a moins d'urgence qu'à Santa Barbara, quelle énergie !

Je serais pas étonné qu'il garde THC pour le reste de la tournée du coup, ce vieux chacal
Noter que le public de Denver chante (un peu) sur It Ain't Me et Highway 61

Dans une semaine, c'est Milwaukee pour bibi, mais une semaine chez BD, c'est long. D'ici là, il peut même décider de ranger la Fender au placard (!)

La fender au placard ? Le Bobby l'a sortie 2 fois hier pour beyond here et Baby Blue ! Tu auras peut etre la même chance Tom !

En effet !!    
Apparemment, il a chanté Baby Blue sur l'arrangement de It Ain't Me, comme THC/BY à Denver, et c'était musicalement très bancal...
Il veut challenger les nouveaux membres du band ?

astralweeks a écrit:

Et je ne sais pas si c'est parce que l'enregistrement est un peu brut, mais les deux chansons du rappel sont étonnamment tranchantes...

Avis partagé, et on peut le constater en image de bonne qualité ici avec un Thin Man particulièrement puissant et inspiré côté chant, center stage :



Il tient le micro sans pied, comme sur la tournée 95/96 !  
Il y a un solo de Bob Britt à 3:30, pour se faire une idée du style du bonhomme, et un final excellent à l'harmo...

Cette tournée automnale surpasse toutes mes attentes...

Les premiers bootlegs "spot recording" tournent sur dimeadozen. C'est sûr qu'avec une prise de son clean, avec un peu de réverb, ça change beaucoup de choses.
Du coup je trouve Not dark yet réussie dès le premier soir...

Travelin’ Thru (the North Country Fair) and Back Again !

Un Etat à traverser, pour une quinzaine d’heures de route au milieu de champs à perte de vue, en passant par Tomah, St Clair, et Madison, les étapes traditionnelles d'un parcours en Greyhound, et me voici de retour de mon troisième et ultime concert de Bob Dylan pour cette année, mon premier sur sa terre natale.

Milwaukee.

La grande ville du Wisconsin, posée comme un immense damier au bord du Michigan (qu’elle partage avec Chicago, sans avoir évidemment le même attrait touristique). C’est un monstre au manteau de poussière et de brume qui m’accueille ce jour là. J’y ai trouvé un charme comparable à celui des anciennes villes industrielles de l’Europe, l’immigration irlandaise et italienne ayant été très importante au cours des décennies qui ont marqué son industrialisation. Dans les musées, l’histoire maritime se taille la part du lion, tant les récits autour des marins qui ont parcouru le Michigan sont nombreux, au moins jusqu’aux années 20.

1927

C’est la date de fondation du Eagles Ballroom, salle mythique du Midwest où un certain Buddy Holly paya sans le vouloir une de ses dernières tournées il y a exactement soixante ans. Et ce soir, l’écrin dans lequel notre vieille chouette favorite se produit. J’entre dans les lieux sous une pluie battante qui me gifle le visage - but it’s alright ma’, it’s life and life only. La salle, totalement circulaire, est presque entièrement occupée par le carré or. Dans les coins subsistent quelques mètres carrés transformés pour l’occasion en fosse debout, je m’installe donc au premier rang… à 20 mètres de la scène ! Ca fera l’affaire. Partout, des chiens de garde mettent en oeuvre l’habituelle politique de tolérance zéro en matière de captation d’images du concert - décision de Dylan que je commence à trouver absolument ridicule, tant cela frise la paranoïa aigüe par moments. Passons, je discute un peu avec mon sympathique voisin, venu de Pittsburgh pour l’occasion. L’ambiance est chaleureuse et le public de la GA semble même étudiant, bon point pour toute la soirée.

On stage

A 19h58, Ol’ Bob, né Robert Allen Zimmerman (comme vous le rappellera le JDD à chaque date française) investit la scène, et pousse immédiatement votre chroniqueur en proie à un déchirement interne car 1) il apparaît - comme prévu - Telecaster en bandoulière 2) il livre - de manière inattendue - l’unes des pires versions possibles de Things Have Changed. 5 minutes d’une performance vocale inarticulée et sans engagement, qui me laissent abasourdi, surtout après les écoutes des premiers boots de la tournée (cadeau empoisonné). Preuve s’il en est, que l’artiste surprend, même dans la calamité.
Fort heureusement, la barre est rehaussée dès Highway 61, catapulté par la force de frappe de Matt Chamberlain, traits tendus comme un homme au bord du précipice (ou un stagiaire au début de sa période d'essai). Bob, plus à l’aise au piano, en livra une version d’anthologie, dont chaque couplet fut acclamé par la fosse. Après cela, ce fut l’incessant va et vient, morceaux ronronnant paresseusement au creux d’une première moitié de set immuable et inefficace d’un côté (délivrez nous de l’interminable Honest With Me et de ce Pay In Blood qui ne ressemble plus à rien depuis 2 ans) et véritables pépites de l’autre : Can’t Wait, encore meilleur qu’à Hyde Park, tout en rage contenue, le Zim au centre de la scène, en costume blanc au milieu de ses zicos sapés en noir, m’évoque (encore) une photo célèbre de Buddy Holly au milieu de ses Crickets. Charlie et le nouveau Bob charbonnent à tous les étages. Donnie est impeccable mais peine à se faire une place dans le mix quand il n’est pas au violon. J’observe aux jumelles chaque ride du visage de Bob sur Paint My Masterpiece, dont l’instrumentation est hélas devenue soporifique. Les passages center stages sont tous réussis, et étranges, la gestuelle est encore plus raide que par le passé (stress ? Respire un coup Bob, Buddy te regarde!). Même si elle n’est pas toujours appréciée chez les fans, Make You Feel My Love est pour moi une réussite systématique et ce soir, l’un des plus beaux moments du concerts, une version mélodique, chargée d’humanité, et transcendée par plusieurs solos d’harmonica que le Bob livre encore une fois au centre, penché sur son Hohner comme s’il s’agrippait à sa muse (vous savez, celle de Narrow Way, qui a des gros seins). Le public ne s’y trompe pas et ovationne le titre. A trois reprises. Au milieu, Bob (l’autre), joue la mélodie de Time Out Of Mind en guise de solo, et ça fonctionne plutôt bien (ça me fait même penser à la période Street Legal et au solo pourri de Senor). Petit à petit, c’est l’équilibre : force perdue (Pay In Blood) est retrouvée ailleurs (Heaven se réapproprie une majesté grâce au violon). Reste le meilleur moment à vous conter : habituellement blasé de Early Roman Kings, je prend une leçon de groove poisseux sur la version donnée ce soir. Britt et Herron dans une symphonie de guitare slide. Dans ce genre de moments, on pardonne tout à l'univers, la pluie, les impôts, François Fillon. Chaque vers fut livré avec une hargne rarement observée, façon vétéran du blues, Muddy Waters dans un club de Chicago en 1955, et la foule qui le galvanise. Le Zim lui même se se comportant comme si il voulait se challenger, s’approchant dangereusement du bord de scène, écarte les jambes (arthrose terrassée ?), dévisage un des rares types debout du carré or et lâche le désormais culte « I ain’t dead yet/my bell still rings » ovationné par la totalité de la salle. A ce moment là une grosse pensée pour Gengis, qui je le sais adore ce passage. Jamais vous ne verrez une scène pareille en France ! Derrière, Girl From The North Country a sonné comme une comptine pour enfants (!). Enfin, Lenny et Not Dark Yet, les deux vraies nouveautés du show. La première est une réussite, même si je n’ai pas vraiment eu l’impression que le public connaissait le titre. La seconde m’avait laissé dubitatif sur boot, avant de me convaincre davantage par la suite. Sur scène, force est d’admettre que cela fonctionne terriblement bien : ce vieil homme semble tenir l’infini au creux de sa main en chantant cela face à vous. D’un autre côté, la notion d’espoir qui irradiait de la mélodie originale semble d’un coup happée par le vide, balayée par cet arrangement, résolument sépulcral : « Don’t even hear, the murmur of a prayer » est balancé dans un silence de glace. Ce n’est plus 98 et ce n’est même plus 2011. La fin du show est classique mais plutôt fun et beaucoup mieux réussie que son début : ce soir, malgré tous ses efforts, Tony n’arrive pas à faire arrêter Thunder On The Mountain, ce qui donne lieu à 4 mesures de plus et un solo improvisé par Bob Britt. Je me marre tellement c’est bon. Ce soir aussi, Serve Somebody est ironiquement marqué par la sortie anticipée de plusieurs récalcitrants au cellphone ban (you may be a jealous husband, some sweet mother's son), et Ballad of A Thin Man signe son retour tonitruant en rappel, dans une version de qualité, dotée de nouvelles paroles sur le pont (quelque chose à propos de dinner invitation). Je reste persuadé qu’un Long & Wasted Years serait parfait à la place de Train To Cry, mais les choses étant ce qu’elles sont, ce sera wintertime is coming…

Et en sortant de la salle, on s’aperçoit que c’est plutôt High Water Risin’, des gus courant s’abriter dans tous les sens, je crois que même personne n’a essayé d’approcher le bus de Bob, stationné juste à côté de l’entrée du Ballroom. Je regagne un motel pas terrible et surchauffé après avoir craqué pour une affiche à 20$.

Doute
22h. Mitigé, à la recherche d’un sens caché derrière les imperfections de ce concert. Quoi ? Bob n’est qu’un humain ?

Minuit : toujours pas trouvé de sens caché. En proie au doute et à la frustration naturelle ressentie par toute personne qui s’apprête à passer la nuit sur le carrelage d’une salle de bain (longue histoire, le motel n’était vraiment pas terrible), je manque d’inspiration pour le compte rendu promis au forum Shelter. Alors que Standing In The Doorway tourne dans la piaule, je me demande ce que Buddy Holly aurait pensé du concert.

Et vous savez ce qu’il aurait dit ?

It’s all good

Pardonnez la qualité soviétique des photos qui agrémentent ce post, vous pouvez remercier Bob et les concepteurs de mon Xiaomi Redmi 6 pour cela.

Hello, excellente review ! Puis-je la publier sur le blog ?

Un merci (emprunt de jalousie) pour ces retours délicieux à lire et qui prouvent que Dylan continue d'être le troubadour après lequel on court jour après jour, même s'il faut faire des kilomètres et se préparer à quelques bonnes et mauvaises surprises !