TRACK TALK #248 The Ballad Of Frankie Lee and Judas Priest

THE BALLAD OF FRANKIE LEE AND JUDAS PRIEST
ALBUM : John Wesley Harding (1967)
Recorded : 17 Octobre 1967
Released : 27 Décembre 1967

Première performance live : Philadelphie (10 Juillet 1987)
Dernière performance live : Princeton (17 Novembre 2000)
Total : 20 fois.



Lyrics
Well, Frankie Lee and Judas Priest
They were the best of friends
So when Frankie Lee needed money one day
Judas quickly pulled out a roll of tens
And placed them on a footstool
Just above the plotted plain
Sayin’, “Take your pick, Frankie Boy
My loss will be your gain”

Well, Frankie Lee, he sat right down
And put his fingers to his chin
But with the cold eyes of Judas on him
His head began to spin
“Would ya please not stare at me like that,” he said
“It’s just my foolish pride
But sometimes a man must be alone
And this is no place to hide”

Well, Judas, he just winked and said
“All right, I’ll leave you here
But you’d better hurry up and choose which of those bills you want
Before they all disappear”
“I’m gonna start my pickin’ right now
Just tell me where you’ll be”
Judas pointed down the road
And said, “Eternity!”

“Eternity?” said Frankie Lee
With a voice as cold as ice
“That’s right,” said Judas Priest, “Eternity
Though you might call it ‘Paradise’”
“I don’t call it anything”
Said Frankie Lee with a smile
“All right,” said Judas Priest
“I’ll see you after a while”

Well, Frankie Lee, he sat back down
Feelin’ low and mean
When just then a passing stranger
Burst upon the scene
Saying, “Are you Frankie Lee, the gambler
Whose father is deceased?
Well, if you are, there’s a fellow callin’ you down the road
And they say his name is Priest”

“Oh, yes, he is my friend”
Said Frankie Lee in fright
“I do recall him very well
In fact, he just left my sight”
“Yes, that’s the one,” said the stranger
As quiet as a mouse
“Well, my message is, he’s down the road
Stranded in a house”

Well, Frankie Lee, he panicked
He dropped ev’rything and ran
Until he came up to the spot
Where Judas Priest did stand
“What kind of house is this,” he said
“Where I have come to roam?”
“It’s not a house,” said Judas Priest
“It’s not a house . . . it’s a home”

Well, Frankie Lee, he trembled
He soon lost all control
Over ev’rything which he had made
While the mission bells did toll
He just stood there staring
At that big house as bright as any sun
With four and twenty windows
And a woman’s face in ev’ry one

Well, up the stairs ran Frankie Lee
With a soulful, bounding leap
And, foaming at the mouth
He began to make his midnight creep
For sixteen nights and days he raved
But on the seventeenth he burst
Into the arms of Judas Priest
Which is where he died of thirst

No one tried to say a thing
When they took him out in jest
Except, of course, the little neighbor boy
Who carried him to rest
And he just walked along, alone
With his guilt so well concealed
And muttered underneath his breath
“Nothing is revealed”

Well, the moral of the story
The moral of this song
Is simply that one should never be
Where one does not belong
So when you see your neighbor carryin’ somethin’
Help him with his load
And don’t go mistaking Paradise
For that home across the road

Je m'étonne du manque de réactions sur cette chanson, pourtant très bien écrite.

Cette ballade entêtante se pose à merveille dans l'ambiance calfeutrée et automnale de l'album. On peut interpréter à loisir et sans réelle conviction chaque couplet que Dylan lance en l'air, comme ça, en attendant que quelqu'un les rattrape. Mais toute cette bouffonnerie va trop vite et il faut le temps d'assimiler chaque phrase, chaque mot, chaque rictus. La chanson est relativement longue. Assez pour prendre le temps de tirer sur son mégot mouillé et de s'extasier devant le talent toujours bien en place d'un Dylan qui a rangé sa guitare électrique au placard et ses démons avec. Je lui trouve une certaine forme de Redemption, comme un coup de balais dans sa vie, du neuf, un bon bol d'air à la campagne, tout cela sans aucune forme de procès mal attentionné contrairement à ce que la chanson pourrait laisser croire, mais plutôt comme une sorte de remerciement. L'heure de tourner la page. Le couplet final est tranchant et bien affûté, l'harmonica sert de clap final à une ballade qui a commencé il y a trop longtemps déjà.

Je classe cette chanson dans mon top 20 Dylanien et recommande à quiconque d'écouter le live de Cardiff 2000.

PS: J'ai toujours associé cette chanson à la fabulation et au mythe qui s'est crée autour de l'accident de moto de Bob en 1966. Je transmet le lien que j'avais ouvert il y a déjà un moment:

https://bdylan.forumactif.com/t1948-l-accident-de-moto

Belle analyse. Je rajouterais que Dylan nous montre la maîtrise de son style narratif au discours direct, qui trouvera son apogée presque un demi-siècle plus tard dans Tin Angel, de manière encore plus épurée.

Voici ma version live favorite :

- portsmouth 25/09/00

C'est tout neuf sur la toile et moi ça me donne des ptits frissons de le voir en vidéo après avoir écouté le bootleg audio mainte et mainte fois !

Que j'aime cette chanson...

Fort bon goût et donc fort raison tu as : faudrait pas me pousser trop pour penser que c'est de loin la meilleure chanson de John Wesley Harding. De très loin.

Mais la version en video, je la trouve très bof. Elle pêche surtout par l'accompagnement, bien trop à la pompe pour être satisfaisant.

JeffreyLeePierre a écrit:

Mais la version en video, je la trouve très bof. Elle pêche surtout par l'accompagnement, bien trop à la pompe pour être satisfaisant.

Tu as clairement raisons ! mais cela ne m'empêche pas d'être heureux de l'écouter et de l'avoir en image...

La version live de 2000 à Cardiff est bien meilleure!

Et justement la voici !

La version ultime qu'on a même le droit de préférer à la version studio... (!)

Moi aussi je préfère de 1000 fois cette version, suffit de voir comment Tony regarde bob pour comprendre ! :p

C'est vrai très belle version, mais son pendant studio reste indépassable
Ma chanson préférée de l'album ni plus ni moins

Je reviens faire un tour sur l'une de mes favorites et j'en découvre encore ! Première version live avec le Dead en 1987 !



Et là on oubli tout ce qu'on croyait savoir de la tournée avec le Dead (et l'album officiel un peu mou et chiant Dylan & The Dead). C'est une version énergique avec le Band qui va bien et une voix pas si mal que ça, il maîtrise plutôt bien ce morceau enregistré 20 ans auparavant ! Le son est top et me donne envie d'écouter l'intégralité du concert (et me réconforter avec une nouvelle année plate et morose du Zim???)

Bonne écoute !

Et je vous remets la version de 87 avec le Dead :

C'est pour moi une des meilleure versions que j'ai entendu
j'adore tout particulièrement le clavier