ABECEDAIRE DYLAN

Zimmerman


Robert Zimmerman dit Bob Dylan, dit "le Zim", dit le vieux Robert, dit le père Dylan, dit Bobby Dylan, dit Saint Bob Dylan... "C'est dommage qu'il ait refusé un beau nom juif comme Zimmerman !" déplorait son oncle (in Toby Thompson, An unorthodox View of Bob Dylan, Positively Main Street).


En tout cas "pauvre Lélian" ou "Bison ravi", un pseudo, c'est toujours le "refus oedipien du patronyme" comme l'a avancé Gérard Genette dans ses Figures III, à propos de Stendhal.

Dans la Nouvelle République (quotidien régional) :


Jérôme Pintoux sort son dictionnaire Dylan
26/07/2013 05:25


Jérôme Pintoux évoque le « lyrisme âpre » de Bob Dylan.

Ce n'est pas une biographie de plus du chanteur, que vient de sortir Jérôme Pintoux avec son « Bob Dylan, dictionnaire ». L'auteur, dont le précédent livre, « Vinyles Vintage », nous plongeait dans le Niort et dans le Londres de 68, se livre plutôt à un commentaire littéraire des chansons de Dylan, sous la forme d'un gigantesque alphabet. Un exercice d'exploration inédit à travers la cinquantaine d'albums signés par l'artiste en cinquante ans de carrière, et dont Jérôme Pintoux évoque le « lyrisme âpre qui ne mâche pas ses mots ». Le livre est édité par le Camion Blanc, maison spécialisée dans les biographies de rockers, de U2 à Nirvana en passant par Genesis.
« Bob Dylan, dictionnaire », 30 €, éditions Camion Blanc.

walpurgis2 a écrit:

Zimmerman


Robert Zimmerman dit Bob Dylan, dit "le Zim", dit le vieux Robert, dit le père Dylan, dit Bobby Dylan, dit Saint Bob Dylan... "C'est dommage qu'il ait refusé un beau nom juif comme Zimmerman !" déplorait son oncle (in Toby Thompson, An unorthodox View of Bob Dylan, Positively Main Street).


En tout cas "pauvre Lélian" ou "Bison ravi", un pseudo, c'est toujours le "refus oedipien du patronyme" comme l'a avancé Gérard Genette dans ses Figures III, à propos de Stendhal.

Dit Alias, aussi - son meilleur pseudo, enfin celui que je préfère (avec Jack Fate, Jacques Destin).

A jusqu'à Z.

Déterritorialisation du Nom, aurait peut-être dit Deleuze (lui-même grand écouteur de Dylan - il aimait ses 'ritournelles').

odradek a écrit:

walpurgis2 a écrit:

Zimmerman


Robert Zimmerman dit Bob Dylan, dit "le Zim", dit le vieux Robert, dit le père Dylan, dit Bobby Dylan, dit Saint Bob Dylan... "C'est dommage qu'il ait refusé un beau nom juif comme Zimmerman !" déplorait son oncle (in Toby Thompson, An unorthodox View of Bob Dylan, Positively Main Street).


En tout cas "pauvre Lélian" ou "Bison ravi", un pseudo, c'est toujours le "refus oedipien du patronyme" comme l'a avancé Gérard Genette dans ses Figures III, à propos de Stendhal.

Dit Alias, aussi - son meilleur pseudo, enfin celui que je préfère (avec Jack Fate, Jacques Destin).

A jusqu'à Z.

Déterritorialisation du Nom, aurait peut-être dit Deleuze (lui-même grand écouteur de Dylan - il aimait ses 'ritournelles').

Tu oublies Elston Gunn.

Marrant d'ailleurs. Quand on entre elston gunn sur google on tombe sur Bob Dylan.

Ils sont forts chez Google.

Il y a aussi Jack Frost


On devrait faire un dictionnaire des noms propres inventés / repris par Dylan et donner à tous ces personnages une histoire, ça pourrait être sympa : Fat Nancy, Miss Mary-Jane, Judge Simpson, ...

Lucky Willbury
Boo Willbury

used_spoon a écrit:

Marrant d'ailleurs. Quand on entre elston gunn sur google on tombe sur Bob Dylan.

Ils sont forts chez Google.

ouai, et des mecs qui pissent (sur google image)  !!

Un article dans Centre Presse (Poitiers), signé Frédéric Delage, qui m'a semblé sérieux et approfondi :

 
Prof de lettres option
Bob Dylan




Après avoir interviewé les auteurs morts, Jérôme Pintoux, ancien professeur au collège France-Bloch-Sérazin, signe cette fois un dictionnaire sur Bob Dylan.





Jérôme Pintoux: « Dylan est capable de potasser son Villon comme d'écrire des textes inspirés de Balzac, qu'il adore ».

fdelage

Il n'en finit pas de gratter. D'abord sur papier puis sur le clavier de son ordinateur. Insatiable démangeaison de l'écriture. Jérôme Pintoux, ex-professeur au collège France-Bloch-Sérazin de Poitiers, est un auteur éclectique et prolifique. L'an dernier, il signait l'étonnant « Interviews d'outre-tombe », sélection très partielle des milliers d'entretiens fictifs que lui ont accordé des auteurs des siècles passés, de Rabelais à Victor Hugo.

"Je veux intéresser les gens aux sources de Dylan: Rimbaud, Balzac, Villon..."

Il y a quelques mois, Jérôme Pintoux s'est souvenu de ses aventures adolescentes dans le swinging London des années soixante pour sortir « Vinyles Vintage », un roman trépidant entre expérience personnelle et rencontres fantasmées avec les pop-stars anglaises des sixties. Car, en plus d'être lettré et littéraire, l'ancien prof est mélomane, fan et passionné de rock, au point de collaborer à des revues spécialisées comme feu « Crossroads » ou « Juke Box magazine ». Et cette fois, il s'est attaqué à un monument de la déjà old rock story, Mister Robert Zimmerman, plus connu sous le patronyme de Bob Dylan. « C'est un projet qui est longtemps resté dans mes tiroirs », explique Jérôme Pintoux, comme on peut s'en douter particulièrement touché par la fibre toute littéraire de l'inspiration et de textes de Dylan: « C'est un poète autant dans la ligne de Rimbaud que des surréalistes. Il est capable de potasser son Villon comme d'écrire des textes inspirés de Balzac, qu'il adore... » Alors, évidemment, Jérôme Pintoux ne pouvait écrire une biographie ordinaire de Bob Dylan. Et c'est à travers une multitude d'entrées, thèmes, citations, titres ou extraits de chansons, que notre prof retraité retrouve sa verve didactique au fil de ce singulier dictionnaire Dylan. Le livre s'articule ainsi autour d'un déroulé alphabétique, prétexte à des commentaires littéraires autour des textes du vieux Bob. D'où l'originalité d'un livre qui n'est donc pas, vraiment pas, une bio de plus du sieur Zimmerman dans un rayon déjà fourni en la matière.

Contre la "pipolisation" de la critique rock

« Dans ce livre, je revendique un objectif pédagogique implicite mais très accentué: inciter les gens à s'intéresser aux sources de Dylan. Rimbaud, Balzac, Villon, Kerouac, Lord Byron ("Ballad in plain D"), Edgar Poe (dans "Mister Tambourine Man", par exemple)...», explique l'auteur, qui égratigne au passage une certaine « pipolisation » de la critique rock: « Trop de livres sortent où l'on met surtout en valeur l'aspect spectaculaire ou sordide de l'histoire du rock. Par exemple, on va insister sur les circonstances du décès de Jimi Hendrix, mort dans son vomi, sans évoquer son chef-d'oeuvre Electric Ladyland... » A l'inverse de la méthode Pintoux, où l'écriture, y compris à propos de rock, s'intéresse d'abord à la musique et aussi, voire surtout, à la lettre...

« Bob Dylan, dictionnaire »,
par Jérôme Pintoux,
Éditions Camion Blanc, 314 pages, 30 euros.
Pour commander le livre,
www.camionblanc.com

Frédéric Delâge

Dites, on trouve le livre en librairie "traditionnelle" ? Parce que autant il m’arrive d’acheter des disques sur le net, autant, je préfère vraiment acheter les livres dans une vraie librairie ! En fait, je n’achète jamais les livres sur le net !

Oui, bien sûr, on le trouve en librairie, mais il faut souvent le commander. La plupart des libraires n'achètent rien aux petits éditeurs de peur de se retrouver avec des invendus.

Merci, je vais faire ça de toute manière !

« À l’époque, il avait un certain génie. Maintenant, il a juste du talent ! » En toute logique, Jérôme Pintoux a donc beaucoup insisté sur cette période dans son livre. Sans oublier le reste pour autant. « Il faut savoir qu’un type comme Dylan a été nobelisable. Il a failli avoir le prix Nobel en 2011 et 2012. Il a traversé le siècle, même si maintenant il n’est plus que l’ombre de lui-même. »


Cela mérite un débat...

J’avais aussi remarqué ces deux phrases. Un débat est en effet nécessaire !

odradek a écrit:

« À l’époque, il avait un certain génie. Maintenant, il a juste du talent ! » En toute logique, Jérôme Pintoux a donc beaucoup insisté sur cette période dans son livre. Sans oublier le reste pour autant. « Il faut savoir qu’un type comme Dylan a été nobelisable. Il a failli avoir le prix Nobel en 2011 et 2012. Il a traversé le siècle, même si maintenant il n’est plus que l’ombre de lui-même. »

   

Jack Fate a écrit:

odradek a écrit:

« À l’époque, il avait un certain génie. Maintenant, il a juste du talent ! » En toute logique, Jérôme Pintoux a donc beaucoup insisté sur cette période dans son livre. Sans oublier le reste pour autant. « Il faut savoir qu’un type comme Dylan a été nobelisable. Il a failli avoir le prix Nobel en 2011 et 2012. Il a traversé le siècle, même si maintenant il n’est plus que l’ombre de lui-même. »

   

Je dirais même plus :  

Ces phrases ne figurent pas dans mon bouquin !

Certes (encore heureux !), mais qui les a exprimées ?

Loin de moi de vouloir créer ici un tribunal - mais il me semble que les assertions mériteraient d'être étayées. En plus, ça (nous ?) m'intéresse...

walpurgis2 a écrit:

Dylan n'est plus que l'ombre de lui-même ?  Je n'ai jamais écrit cela dans mon ouvrage : j'ai essayé d'être objectif.

C'est vrai, je n'aime pas tout ce qu'il a fait,  je ne suis pas un fan hard core. Je parle dans mon dictionnaire d'albums que je n'apprécie pas vraiment comme Tempest, Saved, Shoot of Love, and co.

D'ailleurs si vous aviez lu mon ouvrage, vous ne pousseriez pas ces cris d'orfraie, vous sauriez que je m'efforce d'être objectif, sans parti pris.
 

Objectivité ? Je ne saisis pas bien. Il me semble au contraire - mais je peux me tromper - que nous sommes, face à cette œuvre d'une étonnante richesse, à quelque chose de l'ordre de la plus pure subjectivité.

On connaît bien l'extrême méfiance de Dylan vis-à-vis de l'objectif (dans tous les sens du terme).

used_spoon a écrit:

Aleyster a écrit:

Desmos a écrit:

Jack Fate a écrit:

odradek a écrit:

« À l’époque, il avait un certain génie. Maintenant, il a juste du talent ! » En toute logique, Jérôme Pintoux a donc beaucoup insisté sur cette période dans son livre. Sans oublier le reste pour autant. « Il faut savoir qu’un type comme Dylan a été nobelisable. Il a failli avoir le prix Nobel en 2011 et 2012. Il a traversé le siècle, même si maintenant il n’est plus que l’ombre de lui-même. »

   

Je dirais même plus :  

Bravo pour la montée en intensité, vous m'avez bien fait rire  


Bon qui a écrit une telle bêtise à ta place ?
Il nous faut un nom, les têtes doivent tomber.

Je comprends encore moins. Tu dis avoir privilégié les années 60 dans ton livre parce qu'elles te paraissent plus intéressantes, tout en prétendant être objectif. Hors tout ça me parait clairement être un jugement de valeur. Non pas que ce soit une mauvaise chose, il me parait de toute façon impossible de poser un regard objectif sur une oeuvre. L'oeuvre de Dylan, objectivement c'est une liste d'albums et de chansons. Mais dès qu'on parle de la musique elle même, on porte nécessairement un point de vue, elle n'est pas mathématique, ne s'adresse pas à la raison mais à la sensibilité, forcément subjective. Donc non, ce n'est pas une mauvaise chose de porter un point de vue dans ton livre, en l'occurence qu'il n'y a rien de bien intéressant ou de génial dans l'oeuvre de Dylan au delà des années 60. Tu as ta liberté d'opinion, mais du coup faut oser le débat ensuite. Hors là il y a matière, alors au lieu d'essayer de se justifier en se disant objectif, vaut mieux assumer ton opinion et oser le débat.

Je pense que l'on peut rester objectif face à des oeuvres que l'on n'aime pas, et face à celles que l'on aime.

Ex: Je n'aime pas les Doors, mais j'entends le talent et l'importance de la chose. J'aime les Floyd, mais je reconnais le côté pompeux, voire prétentieux, de certains disques (pour faire court).

Oui, mais ce que je trouve étonnant, c'est de consacrer une dizaine d'années de sa vie dans l'écriture d'un livre autour de l'œuvre d'un 'type qui a été nobélisable' (sic) - bref un has-been.

Intellectuellement, je n'arrive pas à comprendre.

Mais bon, pourquoi pas.

J'ai tendance à respecter les écrivains.

.

Esther a écrit:

Je pense que l'on peut rester objectif face à des oeuvres que l'on n'aime pas, et face à celles que l'on aime.

Ex: Je n'aime pas les Doors, mais j'entends le talent et l'importance de la chose. J'aime les Floyd, mais je reconnais le côté pompeux, voire prétentieux, de certains disques (pour faire court).

Bravo.

Esther a écrit:

Je pense que l'on peut rester objectif face à des oeuvres que l'on n'aime pas, et face à celles que l'on aime.

Ex: Je n'aime pas les Doors, mais j'entends le talent et l'importance de la chose. J'aime les Floyd, mais je reconnais le côté pompeux, voire prétentieux, de certains disques (pour faire court).

Dire que les Floyd sont pompeux et prétentieux c'est subjectif, dire qu'ils ont une musique dense et emphasé c'est objectif. Tout est question de sémantique. Et si toi tu es capable d'entendre la valeur objective d'une musique, le talent des Doors par exemple, et que quelqu'un prétend faire de même mais sans leur trouver de talent, qu'est ce que ça veut dire, que l'un d'entre vous est incapable d'être  objectif (en l'occurence lui apparemment), ou que tous les deux avez simplement un avis différent ? Pourrais-tu lui dire "tu peux me servir tous les arguments que tu veux tu auras toujours tort, moi j'ai raison parce que je suis objectif et toi tu ne l'es pas" ? Si la musique avait une valeur intrinséque et absolue, mesurable et définisable qu'elle n'avait pas besoin d'auditeurs pour avoir de valeur, où serait l'intérêt et le débat, où se placerait les goûts de chacun ? Pour savoir ce que je dois écouter, je devrait suivre un classement quotidien des morceaux qui sont objectivement valables et ceux qui ne le sont pas ? Si l'objectivité existe en musique, ça doit être quelque chose de froid, de mathématique et de franchement inintéressant. Je préférerais mille fois écouter ton sentiment personnel sur les Doors, plutôt que d'entendre ton raisonnement objectif sur pourquoi ils ont du talent malgré tout. Parce que ce raisonnement, s'il n'a pas besoin de nous pour être valable, ne m'apporterait rien non plus.

On a un cas de figure intéressant ici. Donc apparemment walpurgis n'est pas un grand fan des dernières années du Zim. Ce serait bien que lui et toi proposiez un point de vue objectif sur la valeur de Tempest par exemple. Puisque apparemment l'un comme l'autre êtes capable d'être objectif, vous devriez avoir le même avis. J'aimerais bien voir ça.