TRACK TALK #40 Visions of Johanna

VISIONS OF JOHANNA
ALBUM : Blonde On Blonde (1966)
Recorded : 14 Février 1966
Released : 16 Mai 1966



Lyrics
Ain't it just like the night to play tricks when you're tryin' to be so quiet?
We sit here stranded, though we're all doin' our best to deny it
And Louise holds a handful of rain, temptin' you to defy it
Lights flicker from the opposite loft
In this room the heat pipes just cough
The country music station plays soft
But there's nothing, really nothing to turn off
Just Louise and her lover so entwined
And these visions of Johanna that conquer my mind

In the empty lot where the ladies play blindman's bluff with the key chain
And the all-night girls they whisper of escapades out on the "D" train
We can hear the night watchman click his flashlight
Ask himself if it's him or them that's really insane
Louise, she's all right, she's just near
She's delicate and seems like the mirror
But she just makes it all too concise and too clear
That Johanna's not here
The ghost of 'lectricity howls in the bones of her face
Where these visions of Johanna have now taken my place

Now, little boy lost, he takes himself so seriously
He brags of his misery, he likes to live dangerously
And when bringing her name up
He speaks of a farewell kiss to me
He's sure got a lotta gall to be so useless and all
Muttering small talk at the wall while I'm in the hall
How can I explain?
Oh, it's so hard to get on
And these visions of Johanna, they kept me up past the dawn

Inside the museums, Infinity goes up on trial
Voices echo this is what salvation must be like after a while
But Mona Lisa musta had the highway blues
You can tell by the way she smiles
See the primitive wallflower freeze
When the jelly-faced women all sneeze
Hear the one with the mustache say, "Jeeze
I can't find my knees"
Oh, jewels and binoculars hang from the head of the mule
But these visions of Johanna, they make it all seem so cruel

The peddler now speaks to the countess who's pretending to care for him
Sayin', "Name me someone that's not a parasite and I'll go out and say a prayer for him"
But like Louise always says
"Ya can't look at much, can ya man?"
As she, herself, prepares for him
And Madonna, she still has not showed
We see this empty cage now corrode
Where her cape of the stage once had flowed
The fiddler, he now steps to the road
He writes ev'rything's been returned which was owed
On the back of the fish truck that loads
While my conscience explodes
The harmonicas play the skeleton keys and the rain
And these visions of Johanna are now all that remain

***

Première performance live : White Plains (5 février 1966)
Dernière performance live : Sydney (19 Août 2018)
Total : 216 fois.
"Visions of Johanna" est inclus dans la partie acoustique de la tournée 66 avant de disparaître jusqu'en 1974 où elle sera jouée une unique fois avec le Band.
Après trois versions en compagnie de la Rolling Thunder, Dylan reprend le morceau au début du Never Ending Tour, en 1988 et elle sera un morceau récurrent (mais rare) jusqu'en 2018. C'est en 2001 qu'elle sera le plus jouée (24 fois).

***

- Dylan commence à travailler sur la chanson à l'automne 1965 sous le titre "Freeze Out" (probablement au Chelsea Hotel où il séjournait en compagnie d'une Sara enceinte) mais n'est pas satisfait du résultat. Lorsque les sessions de "Blonde On Blonde" déménagent à Nashville en février 1966, il enregistre trois versions différentes (dont une que l'on peut entendre sur le "Bootleg Series Vol.7"). La version définitive contient Charlie McCoy et Wayne Moss à la guitare, Joe South à la basse, Al Kooper à l'orgue et Kenneth Buttrey à la batterie.
- La première fois que Dylan interprète la chanson en public, c'est face à une Joan Baez qui pense que le morceau lui est dirigé. Mais on peut également penser que Dylan a joué ce morceau pour impressionner Allen Ginsberg, également présent, l'une de ses influences principales en terme de poésie surréaliste.
- La plupart des critiques s'accordent à dire qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre. Même Nick Cohn, pas un grand passionné du Zim, reconnaît la beauté du morceau. Le magazine Rolling Stone l'a placé 404ème dans son classement des 500 meilleures chansons de tous les temps, commentant : "Dylan never sounded lonelier than in this seven-minute ballad, cut in a single take on Valentine's Day 1966"
- Différentes interprétations ont fait surface concernant le texte : le critique Andy Gill parle de la confrontation entre deux entités féminines bien différentes, la charnelle Louise et la spirituelle mais inaccessible Johanna, sa muse qui n'est pas là. Clynton Heylin est surpris par le fait que Dylan puisse écrire une chanson aussi étrange et triste alors qu'il passe une tranquille lune de miel avec Sara. Michael Gray parle pour qualifier le style de "abstract neo-philosophy and figurative phraseology". Robert Shelton rapproche la chanson des poèmes de Keats et parle à son sujet de "skittering images, a mind floating downstream and non-sequential visions". D'autres critiques s'intéressent au côté légende urbaine du morceau, parlant d'un New York plein de fantômes où Dylan se promène à la recherche de sa muse. Quand à Greil Marcus, il est bluffé par l'atmosphère et par ses questions sans réponses lancé par l'artiste : "'Visions of Johanna' is asking different sorts of questions. Such as: Where are you? Who are you? What are you doing here?"
- On retrouve une version live de 1966 sur le "Bootleg Series Vol.4" ainsi que sur le coffret "Biograph". Le morceau est également présent sur la compilation "The Essential Bob Dylan" (2000).
- Reprises notables : The Grateful Dead, Marianne Faithfull, Maggie Holland, Robyn Hitchcock, etc...

Tiens, Etonnée que personne n'ait encore réagis sur cette chanson.
N'êtes-vous pas de mon avis qu'elle a réellement quelque chose d'hypnotisant ?
Et qu'en outre, le texte est un des plus surréalistiquement poétique (excusez ma tendance à inventer des mots...) que Dylan ait pu écrire, en particulier sur Blonde on Blonde.

Bien trop intimidante, la Johanna, pour que l'on s'y risquât


(Je suis bloqué par les chefs d'oeuvre les plus manifestes. Sais pas trop quoi dire qui ne sois pas une ânerie en regard).

JeffreyLeePierre a écrit:

(Je suis bloqué par les chefs d'oeuvre les plus manifestes. Sais pas trop quoi dire qui ne sois pas une ânerie en regard).

+1

Il est des chef-d'oeuvres qui se suffisent, tout ce qu'on dira de Johanna sera inférieur à la réalité de Johanna, autant ne rien dire.

JeffreyLeePierre a écrit:

Bien trop intimidante, la Johanna, pour que l'on s'y risquât


(Je suis bloqué par les chefs d'oeuvre les plus manifestes. Sais pas trop quoi dire qui ne sois pas une ânerie en regard).

Je comprends vraiment bien.

Et encore faudrait-il que je comprenne réellement bien l'anglais pour pouvoir m'y risque réellement (et encore..).

Comme tu peux le voir, je me suis réfugiée derrière une affirmation qui reste très superficielle..
C'était simplement pour révéler mon penchant certain pour cette période si envoûtante de Dylan.

Alors oui, je l'avais pas encore dit, mais c'est à mon tour : un chef d'oeuvre, point.
Tout commentaire sera du temps perdu, du temps perdu que l'on aurait mieux fait de passer à la réécouter et à rêver.

Moi, il y a deux trucs qui m'agacent sur cette chanson :
1/ Le son baisse soudainement, comme pour nous forcer à chercher la télécommande partout dans le salon ;
2/ Elle est beaucoup, beaucoup trop courte.

Non mais sérieusement.

Je suis d'accord avec toi Mr. Oyster, mais cette chanson n'en reste pas moins magnifique ! Toutes les bonnes choses on une fin, Visions of Johanna en est une.

Live Portsmouth 2000
Assez incroyable.

Magnifique version mais je ne suis pas étonné ..vu que, pour moi, 1999 -2000 sont les meilleures années du NET

magnifique version au dessus !

Et bien sur, comment ne pas aimer cette chanson ! Impossible, sauf être sourd !

Un rêve de femme, une poésie milimétré, ouai, un chef d'oeuvre.

Et je m'estime chanceux, il l'a interprété à Nantes en 2010 et Geneve 2012, j'y étais, c'était beau, surtout à Geneve je ne m'y attendais pas (il ne l'avait pas joué beaucoup lors de la tournée avec Knopfler).

Il était grand, très grand

La chanson parfaite quand on rentre de soirée, arrosé (ou pas), qu'il est tard, on l'écoute et on s'endort paisiblement en pensant à ces femmes....

Mr. Oyster a écrit:

Moi, il y a deux trucs qui m'agacent sur cette chanson :
1/ Le son baisse soudainement, comme pour nous forcer à chercher la télécommande partout dans le salon ;


Non mais sérieusement.

Ah bon, à quel moment ???

Sinon, oui : chanson trop courte indéniablement...

odradek a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

Moi, il y a deux trucs qui m'agacent sur cette chanson :
1/ Le son baisse soudainement, comme pour nous forcer à chercher la télécommande partout dans le salon ;


Non mais sérieusement.

Ah bon, à quel moment ???

Sinon, oui : chanson trop courte indéniablement...

Je voulais dire par rapport au titre qui précède.

Mr. Oyster a écrit:

odradek a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

Moi, il y a deux trucs qui m'agacent sur cette chanson :
1/ Le son baisse soudainement, comme pour nous forcer à chercher la télécommande partout dans le salon ;


Non mais sérieusement.

Ah bon, à quel moment ???

Sinon, oui : chanson trop courte indéniablement...

Je voulais dire par rapport au titre qui précède.

Ce n'est pas faux. Mais il me semble que le son monte peu à peu, mais en effet pas suffisamment.

Et sinon, ce sonotone ?

Et je remets le lien vers la version de Portsmouth 2000, qui était périmé :

Bonsoir tous le monde,
Je suis nouveau sur le forum, je n'ai pas vu de section présentation donc je me permet d'éditer mon premier post dans un topic concernant ma chanson préferée du Zim.  J'ai découvert Dylan il y a maintenant un an et demi environ et depuis il n'a pas laché mes oreilles. Une revelation pure et simple. J'ai eu des coups de coeur pour certains artistes avant mais là, c'est carrément  mystique. J'ai pas encore approfondis le Dylan post années 70, sa discographie est tellement riche... Ce forum va bien me servir du coup
Bonne soirée à vous.

Bonsoir, bonsoir et donc bienvenue ici ! Et crois-moi, des experts en Dylanologie, il y a de quoi faire ici !

Et pour ce présenter c’est ici : https://bdylan.forumactif.com/t1307p510-presentation#89863

Bienvenue ! Visions of Johanna comme chanson préférée, magnifique choix.

Je suis en train d'écrire un article sur Peter Laughner et je suis tombé sur sa très poignante reprise.

Version bien sentie en effet. Il faut être un peu maso pour chanter cette chanson - l'une de mes préférées du Zim haut la main - car me semble-t-il, c'est une sorte de poignard dirigé vers soi, ou vers des fantômes, ce qui revient au fond au même. VOJ est un chef d'œuvre de violence abstraite, où l'air cesse soudain de circuler on ne sait pourquoi.

Ce n'est pas une chanson, c'est une épreuve d'apnée. Exemplaire de ce fait.

Je ne connais pas d'autres exemples (vous en connaissez, vous ?), elle reste donc exemplaire, éternelle. Définitivement toxique.

A cause de l'air et/ou du non-air... Ou de l'entre-deux.

voici mes 5 versions live favorites :

- manchester 17/05/66 (BS 4)
- paris 01/02/90
- portland 25/02/99
- paris 13/11/03
- dublin 27/11/05

La dernière performance live à ce jour, un soir d'été 2018 à Sydney :