TRACK TALK #14 All Along the Watchtower

ALL ALONG THE WATCHTOWER

ALBUM : John Wesley Harding (1967)
Recorded : 5 novembre 1967
Released : 22 novembre 1967



Lyrics
There must be some way out of here, said the joker to the thief,
Theres too much confusion, I cant get no relief.
Businessmen, they drink my wine, plowmen dig my earth,
None of them along the line know what any of it is worth.

No reason to get excited, the thief, he kindly spoke,
There are many here among us who feel that life is but a joke.
But you and i, weve been through that, and this is not our fate,
So let us not talk falsely now, the hour is getting late.

All along the watchtower, princes kept the view
While all the women came and went, barefoot servants, too.
Outside in the distance a wildcat did growl,
Two riders were approaching, the wind began to howl

Traduction : http://www.bobdylan-fr.com/trad/allalongthewatchtower.html

***

Première performance live : Chicago (3 janvier 1974)
Dernière performance live : Londres (21 novembre 2011)
Total : 2017 performances.
"All Along the Watchtower" est la chanson la plus jouée en concert de Bob Dylan. Inauguré lors de la tournée avec le Band en 1974, elle n'a depuis jamais vraiment quitté le répertoire, si l'on excepte la Rolling Thunder Review. Moment obligé du Never Ending Tour, elle est depuis plusieurs années joué en conclusion ou en rappel de chaque concert, à quelques exceptions près. Dans les versions récentes, Dylan rejoue le premier vers à la fin de la chanson. Si tout va bien, il devrait la jouer pour la 2000ème fois cette automne en Europe.

***

REPRISES : Celle de Jimi Hendrix mériterait un topic à elle toute seule tellement elle a popularisé la version grâce à une détonante version que l'on retrouve sur "Electric Ladyland" (1968). Tellement détonante que lorsque Dylan jouera sa composition sur scène pour la première fois avec le Band en 1974, il s'inspirera de la performance d'Hendrix, et continuera ainsi jusqu'à aujourd'hui.
D'autres artistes ont bien sûr repris la chanson, en studio ou sur scène : U2, Neil Young, le Grateful Dead, Bryan Ferry, le Dave Matthews Band, Pearl Jam, The Allman Brothers Band, Taj Mahal, Eric Clapton, Jackson Browne, Richie Havens, Van Morrison, Paul Weller, John Mellencamp, Indigo Girls, The Killers, pour n'en citer que quelqu'uns...

***

- Dylan a écrit la chanson lors de sa période de repos dans la maison familiale de Woodstock, suite à son accident de moto en 1966. Il pris alors du temps pour étudier la Bible et l'on retrouve en effet dans "All Along the Watchtower" et les autres chansons de l'album, de nombreuses références bibliques, en particulier au livre d'Isaïe.

- La chanson fut au générique de nombreux films et séries (mais plus souvent la version d'Hendrix que celle de Dylan). Elle fut adaptée et utilisée à plusieurs reprises tout au long de la série de science-fiction "Battlestar Galactica".

Un gros morceau. Je vous laisse en débattre et je vous rejoins !

(J'ai sûrement oublié un tas de détails, on pourrait écrire un bouquin sur le morceau. Enfin, je veux surtout pas donner d'idées à Greil Marcus !).

Et bien entendu, avant que j'oublie, la fameuse reprise :

Pas grand chose à dire sur ce titre qui est un immortel de Dylan..Sauf que le texte est très court , ce qui est rare chez lui.

Ce n'est pas ma préférée de l'album, loin de là..Je suis plus attaché à des bijoux comme The Ballad of Frankie Lee and Judas Priest ou As I Went Out One Morning..Mais ce tittre c'est du lourd, c'est certain puisqu'il a l'honneur d'être dans la short list des chansons qui ne quittent presque jamais son repertoire sur scène

C'est surtout, à mon avis, le seule chanson de Dylan dont la reprise est meilleure que l'originale. Si je ne m'abuse, même Dylan le pense.

Je me suis toujours demandé si cette chanson aurait le même statut si elle n'avait pas été reprise par Hendrix.

Je ne sais pas si elle aurait eu le même statut mais je l'aimerais toujours autant.

La version de Springsteen et de Neil Young :

Non je ne crois pas qu'elle aurait acquis son statut de classique sans Hendrix, mais ça ne change rien pour moi au final.
C'est peut-être une bonne chose qu'elle soit ainsi plus connu des profanes.

Allez, je relance un peu ce topic plutôt inactif sur une chanson sur laquelle il y a pourtant beaucoup à dire !

Pour les amateurs de bootleg et du NET, quelles sont vos versions favorites ? Je sais, il y a en beaucoup, mais certaines ont plus de ferveur et de charme que d'autres, non ?

Pré-NET, j'adore celle de "Before the Flood" et du "Budokan".
Les versions de 84 avec Mick Taylor sont plutôt énormes aussi.

Pour ce qui est du NET, mes conseils : Tulsa 1991 (pour les impros de guitare), San José 1992 (pour le côté presque funk), Youngstown 1992 (pour l'harmonica quasi en sourdine à la fin), Vienna 1993 (il décalque), Rotterdam 1999 (le chant nonchalant couplé à la rythmique d'enfer), Grenade 2004 (le chant concerné couplé à la rythmique d'enfer), Rothbury 2009 (la batterie et la voix de cendrier qui colle bien au morceau), Paris 2011 (parce que j'y étais et pendant que tout le monde se barrait, je prenais mon pied).

Avec le NET 2011 qui s'est achevé ce soir à Londres, le compteur pour le nombre de performances de "All Along the Watchtower" est monté à 2017. Wow !

Hazel qui ne sait plus comment faire remonter le sujet

Non, franchement, je voulais sincèrement vous signaler ça.
Après, oui, en effet, je nous trouve peu bavard sur ce morceau. Une chanson comme "Brownsville Girl" ou "You're Gonna Quit Me", d'accord. Mais "All Along the Watchtower" les gars...

hazel a écrit:

Avec le NET 2011 qui s'est achevé ce soir à Londres, le compteur pour le nombre de performances de "All Along the Watchtower" est monté à 2017. Wow !

Petit calcul rapide :
- la durée de la chanson est de 2'31 sur John Wesley Harding
- et de 3'20 sur Budokan.

Si on prend la moyenne des deux, multipliée par 2017 : Dylan a passé 4 jours, 2 heures, 19 minutes et 43 secondes de sa vie à jouer cette chanson sur scène.
(Et si on prend la durée de Budokan comme "moyenne de référence des version live", on arrive à 4 jours, 16 heures, 3 minutes et 20 secondes.)

JeffreyLeePierre a écrit:

hazel a écrit:

Avec le NET 2011 qui s'est achevé ce soir à Londres, le compteur pour le nombre de performances de "All Along the Watchtower" est monté à 2017. Wow !

Petit calcul rapide :
- la durée de la chanson est de 2'31 sur John Wesley Harding
- et de 3'20 sur Budokan.

Si on prend la moyenne des deux, multipliée par 2017 : Dylan a passé 4 jours, 2 heures, 19 minutes et 43 secondes de sa vie à jouer cette chanson sur scène.
(Et si on prend la durée de Budokan comme "moyenne de référence des version live", on arrive à 4 jours, 16 heures, 3 minutes et 20 secondes.)

En fait, il faut taper plus haut, puisque les versions NET (l'écrasante majorité) durent rarement moins de 4 minutes.

Mr. Oyster a écrit:

JeffreyLeePierre a écrit:

hazel a écrit:

Avec le NET 2011 qui s'est achevé ce soir à Londres, le compteur pour le nombre de performances de "All Along the Watchtower" est monté à 2017. Wow !

Petit calcul rapide :
- la durée de la chanson est de 2'31 sur John Wesley Harding
- et de 3'20 sur Budokan.

Si on prend la moyenne des deux, multipliée par 2017 : Dylan a passé 4 jours, 2 heures, 19 minutes et 43 secondes de sa vie à jouer cette chanson sur scène.
(Et si on prend la durée de Budokan comme "moyenne de référence des version live", on arrive à 4 jours, 16 heures, 3 minutes et 20 secondes.)

En fait, il faut taper plus haut, puisque les versions NET (l'écrasante majorité) durent rarement moins de 4 minutes.

Ce qui fait qu'environ une semaine de la vie du Zim a été entièrement consacrée à cette chanson ! Seigneur...

Plus sérieusement, je pense que même sans la version d'Hendrix cette chanson aurait atteint son statut de classique, déjà au niveau du texte, car si ce n'est pas un des plus beaux qu'il ait écrit, c'est en tout cas un des plus intéressants. En effet, ce début quasi-narratif qui bascule progressivement et sans que l'on s'en rende compte (alors que le texte est très court !) vers une confusion hallucinée, comme un basculement de l'ordre vers le chaos, c'est totalement fascinant au niveau de la structure. Pas étonnant que cette chanson soit décortiquée dans les universités de littérature. Dylan prouve ici qu'il ne sait pas simplement écrire de belles choses, mais qu'il sait écrire tout cout. Il prouve également qu'il est un vrai musicien, puisque la brillante progression d'accords qui ouvre la chanson est devenu un véritable classique pour tous les songwriters du monde (un peu comme "Knockin' on Heaven's Door" quelques années plus tard). Bref, une grande chanson.

Desmos a écrit:

ce début quasi-narratif qui bascule progressivement et sans que l'on s'en rende compte (alors que le texte est très court !) vers une confusion hallucinée, comme un basculement de l'ordre vers le chaos, c'est totalement fascinant au niveau de la structure. Pas étonnant que cette chanson soit décortiquée dans les universités de littérature.

+27.

Bon, comme je ne suis jamais allé à l'université, je me contenterai de souligner que les "two riders" m'évoquent irrésistiblement les "two trains runnin" ou encore les "two white horses" de la mythologie bluesy, chevaux apocalyptiques comme chacun sait. Ce que Hendrix a bien compris puisque, si chez Dylan le vent "commence à souffler" par l'intermédiaire de son harmonica gémissant, chez Jimi, la tempête se déchaîne carrément. Cataclop.

Mr. Oyster a écrit:

Desmos a écrit:

ce début quasi-narratif qui bascule progressivement et sans que l'on s'en rende compte (alors que le texte est très court !) vers une confusion hallucinée, comme un basculement de l'ordre vers le chaos, c'est totalement fascinant au niveau de la structure. Pas étonnant que cette chanson soit décortiquée dans les universités de littérature.

+27.

Bon, comme je ne suis jamais allé à l'université, je me contenterai de souligner que les "two riders" m'évoquent irrésistiblement les "two trains runnin" ou encore les "two white horses" de la mythologie bluesy, chevaux apocalyptiques comme chacun sait. Ce que Hendrix a bien compris puisque, si chez Dylan le vent "commence à souffler" par l'intermédiaire de son harmonica gémissant, chez Jimi, la tempête se déchaîne carrément. Cataclop.

C'est clair que la reprise d'Hendrix apporte une nouvelle dimension à la pourtant déjà considérable version original. Il a tout à fait compris vers quoi le texte tendait et en a explosé les limites grâce à ses idées et ses apports musicaux, ce que Dylan n'avait pas su faire totalement, il a eu lui-même le bon sens de le reconnaitre. C'est pourquoi cette reprise est si incontestablement génial et est devenu le maitre-étalon en la matière, c'est parce qu'il a tellement su saisir et sublimer le fond de l'original qu'il se l'est quasiment approprié. Si toutes les reprises pouvaient en faire autant...

Ce que j'aime beaucoup aussi dans le version d'Hendrix c'est les accords de douze cordes derrière: Redding ou Hendrix? Ou ni l'un ni l'autre..?

Explication de texte.

Voici mes 5 versions live favorites :

- L.A 14/02/74 (before the flood)
- rome 20/06/89
- stockholm 09/06/98
- paris 13/11/03
- birminghem 18/11/05

L'une de mes versions favorites live de cette très grande chanson qui aura marquée la carrière de Dylan et celle des autres ! et nous de nous en régaler des décennies encore après.

Celle ci date de 2003 en compagnie de Freddy Koella qui apporte son touché inédit et qui s'emboîte à merveille dans l'univers schizophrène de notre pianiste énervé. Une version lourde, à écouter très fort.

gengis_khan a écrit:

L'une de mes versions favorites live de cette très grande chanson qui aura marquée la carrière de Dylan et celle des autres ! et nous de nous en régaler des décennies encore après.

Celle ci date de 2003 en compagnie de Freddy Koella qui apporte son touché inédit et qui s'emboîte à merveille dans l'univers schizophrène de notre pianiste énervé. Une version lourde, à écouter très fort.

Elle est dingue cette version.
Je l'avais saigné sur une compil de bootleg à l'époque tout n'était pas dispo en streaming...
Je n'avais jamais vu le vidéo.


C'est fou parce que la dynamique est totalement improvisé et change totalement entre le début et la fin de la chanson et tu sens que Freddy est un peu paumé par moment.

et puis d'un coup Bob frape quelques accords avec fureur aléatoirement et d'un coup ça repart.

Il y a quand même du métier, du talent et un peu de folie de la part des musiciens pour arriver à suivre là dessus.