Bon.
La musique classique n'a plus guère sa place nulle part. Hormis peut-être sur certaines radios peu écoutées ou dans les spots de pub. Et bien, hier, 11 septembre, le genre s'est offert une nouvelle révolution.
L'ectoplasme de Carl Orff était en effet invité à la Fête de l'Huma.
Sous un vrai ciel d'automne en banlieue, pendant plus d'une heure, sur la Grande Scène, les choeurs de Radio France ont offert au public enthousiaste les envolées majestueuses de Carmina Burana.
Tout le monde connaît au mois un passage de cette oeuvre sublime, que l'on est habitué à entendre en version techno dans les films d'action les plus nulissimes.
Et bien, en plein air, par ce dimanche pluvieux, Carmina a recouvré ses esprits lyriques auprès de gens qui ne sont pas forcément familiers de la grande musique. Sur le terrain boueux de la Courneuve, nous nous tenions chaud, serrés les uns près des autres dans la fumée des cigarettes et accessoires, contemplant cet univers extraordinaire qui ouvrait une brèche dans le paysage.
On en a redemandé. On a applaudi, longuement, scandé notre enthousiasme. Les plus enfumés d'entre-nous dansaient en dessinant des fresques invisibles avec les bras.
L'expérience sera, on nous l'a promis, reconduite l'année prochaîne. La musique classique est une fête, oui, et elle peut être populaire, extravagante, délirante même.
Alors, allons-y. On ouvre grand les fenêtres, on sort la sono, et en avant Beethov, Bach, Mozart et tous les autres !