En lecture présentement

Je viens de relire le Mystery Train de Greil Marcus :



J'avais possédé ce livre il y a fort longtemps, il m'a été déchiqueté en petits morceaux un jour où j'avais dû être, hum... agaçant

C'est un essai de mythologie américaine appliquée à quelques moments / artistes du rock. Et pour une fois chez Marcus, il y a plus de bonnes idées et de musicologie pertinente que de délires spécieux.
Et ça parle de Harmonica Frank : jamais rien entendu de ce gus, mais ça donne envie, ça doit ressembler à un proto-Hasil Adkins plus proche du vieux country rural.
Puis d'excellents chapitres sur Robert Johnson, Sly Stone, Randy Newman (moins bien, mais c'est peut-être parce que je ne suis pas très sensible au bonhomme), Jerry Lee Lewis et enfin Elvis.

Dans l'édition Allia, il y a plus de notes et discographies sélectives en fin d'ouvrage que la longueur du livre lui-même. Et encore, c'est écrit en plus petit. Mais c'est une mine de bons tuyaux qui donne envie de reprendre toute l'histoire, de retrouver les racines country et blues, de ré-écouter le catalogue blues de Sun, puis le rockabilly qui en dériva. De passer de longs moments en compagnie de tous ces pouilleux mal dégrossis qui ont quand même enregistré tous ces petits bijoux d'excitation sonores.

Et puis il y a dans les notes la retranscription d'un dialogue hallucinant entre Jerry Lee Lewis et Sam Phillips (probablement enregistré sur la bande de la session) où le premier refuse absolument de chanter Great Balls Of Fire parce qu'il vient de comprendre que c'est une allusion à la Pentecôte agrémentée de paroles grivoises, et que ce serait pêché que de chanter une horreur pareille alors que la Bible dit qu'il ne faut pas visiter le côté obscur... Bref un grand délire mystico-n'importe quoi entre deux noeuds passablement allumés.
Et dire que si Sam Phillips n'avait pas eu le dernier mot dans cet échange, hum... théologique, Jerry Lee Lewis serait resté sur sa position et la face du rock en eut été changée.

Alors moi, je suis en train de lire ça :



Disons que c’est pas mal ! Plus un survol de cette musique, mais un survol intéressant ! Et plaisant à lire.

Et puis, ma prochaine lecture, un cadeau surprise de ma douce et tendre moitié.



Je sens que je vais me régaler ! D’autant que je m’y attendais pas du tout ! Je savais qu’elle avait prévu quelque chose, mais j’étais parti sur des pistes complètement différentes !

Je fais pas dans l'originalité, surtout que j'imagine que dans un forum comme celui-ci, beaucoup l'ont déjà dévoré depuis longtemps.

Et vu que je lis toujours 2 bouquins en parallèle :

Ben moi, je suis toujours en train de lire ce livre :



Il faut dire que c’est un pavé. Mais un pavé plutôt passionnant, même si trop foisonnant !

Un livre très nécessaire sur la sociologie et l'économie au temps de google. Dylan y est cité, une fois...

Screwy Squirrel a écrit:

Oui, vraiment vraiment bien.
Je crois bien que c'est ce que je préfère de tout ce qu'on m'a fait découvrir en poésie à l'école/collège/lycée.

JeffreyLeePierre a écrit:

Screwy Squirrel a écrit:

Oui, vraiment vraiment bien.
Je crois bien que c'est ce que je préfère de tout ce qu'on m'a fait découvrir en poésie à l'école/collège/lycée.

C'est vrai que Villon est un maître ! C'est pas pour rien que Brassens l'a repris
Mais en poésie il y a tout le reste aussi !

Je viens de finir :



Bref et passionnant.

j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un recueuil de chroniques que l'auteur a écrite dans Libé, depuis une trentaine d'années?'
tu l'as fini? ça vaut le coup d'oeil?

Sherpa a écrit:

j'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un recueuil de chroniques que l'auteur a écrite dans Libé, depuis une trentaine d'années?'
tu l'as fini? ça vaut le coup d'oeil?

¨

Mouais, je suis dubitatif. Beaucoup de répétitions (d'article en article), de parti-pris bizarres (éloge de Under the red sky) - et pas mal de mauvaise foi. Mais bon, c'est Skorecky, c'est colérique (parfois pour pas grand chose).

A lire quand même.

J'ai failli l'acheter quand j'ai vu qu'il y avait une critique de Renaldo & Clara.
Après tout, c'est d'abord un critique de cinéma. Spécial, certes, du coup je me demande ce qu'il peut bien en dire.

Et ensuite, j'me suis déballonné. Déjà, une fois de temps en temps dans Libé, j'avais parfois du mal à aller jusqu'au bout.
Et j'ai pris "Au coeur des ténèbres" et les "Nouveaux contes de Bustos Domecq". J'ai pas regretté, même si j'ai été un peu déçu par le second. J'en avais lu un mieux, me semble-t-il. Mais jamais aussi bien que Borges tout seul.

JeffreyLeePierre a écrit:

J'ai failli l'acheter quand j'ai vu qu'il y avait une critique de Renaldo & Clara.
Après tout, c'est d'abord un critique de cinéma. Spécial, certes, du coup je me demande ce qu'il peut bien en dire.

Et ensuite, j'me suis déballonné. Déjà, une fois de temps en temps dans Libé, j'avais parfois du mal à aller jusqu'au bout.
Et j'ai pris "Au coeur des ténèbres" et les "Nouveaux contes de Bustos Domecq". J'ai pas regretté, même si j'ai été un peu déçu par le second. J'en avais lu un mieux, me semble-t-il. Mais jamais aussi bien que Borges tout seul.

Il en fait l'éloge - convoquant Godard (l'écriture kaléoscopique, la confusion des personnages, les situations absurdes). Mais il ne m'a pas vraiment convaincu. Ceci dit, je n'ai pas regardé Renaldo et Clara en entier (je n'ai qu'une mauvaise version sans sous-titrage), alors bon...

Avec un p'tit vin rouge, forcément.

Saviez-vous que Leiber-Stoller ont aussi écrit leur autobiographie ?



Comment deux adolescents amoureux de blues sont devenus des hit makers imparables.

On y trouve des phrases aussi définitives que "nous n'écrivons pas des chansons, nous écrivons des disques" (pour souligner l'importance de leur rôle de producteur), ou encore "nous n'avions pas prévu d'inventer le rock'n'roll, nous essayions juste de faire du rhythm&blues le plus authentique possible".

Outre les moments historiques (l'enregistrement de Hound Dog par Big Mama Thornton), ils y racontent leur travail avec les Coasters, puis les Drifters. Puis leur passage à la cour du roi Elvis et comment ils s'en sont fait écarter par un Colonel Parker exclusif ("ne le prenez pas personnellement, leur dira un membre de la Memphis Mafia, le Colonel ne supporte pas qu'Elvis ait d'autres amis que nous"). Puis comment ils ont lancé la carrière de cet empaffé de Spector qui ne les en a jamais remercié et a toujours cherché à tirer toute la couverture à lui.
Et l'ironie de l'histoire : en vieillissant, ils ont tenté plusieurs fois en vain d'écrire une comédie musicale pour Broadway. Finalement, la seule qui se montera sera faite d'une compilation de leurs hits, et ils n'auront rien de neuf à y rajouter.

On les suit aussi dans leurs pérégrinations bizness avortées : comment ils se sont fâchés avec Ahmet Ertegun sur un bête malentendu (où Jerry Wexler ne joue pas le beau rôle) ; comment ils ont cédé gratuitement leur label du début 60s à leur associé, pour échapper à la mafia qui était entré au capital en raison des dettes de jeu de ce dernier...

L'humilité de ces garçons à l'heure du bilan (il a été écrit en 2009) reste profonde et c'est ce qui fait que ce livre est si agréable à lire.

Relecture, je suis spatial ces temps ci.


Et ce n'est pas à cause de Cheminade.

Aleyster a écrit:

Relecture, je suis spatial ces temps ci.


Et ce n'est pas à cause de Cheminade.

Alors je te conseille


Un chouette recueil de nouvelles.

used_spoon a écrit:

Aleyster a écrit:

Relecture, je suis spatial ces temps ci.


Et ce n'est pas à cause de Cheminade.

Alors je te conseille


Un chouette recueil de nouvelles.

Un classique l'Assimov.

Week-end spacial pour moi aussi :

Soledad a écrit:

Tiens, ça me rappelle des souvenirs.

Mr. Oyster a écrit:

Soledad a écrit:

Tiens, ça me rappelle des souvenirs.

En études de philo de l'art, j'imagine qu'on y passe forcément..
Mais je précise que je ne me suis pas attelée à l'ouvrage entier (encore) mais seulement à la partie "Le peintre de la vie moderne."

Sinon étrangement en période de révisions, je reviens toujours à Camus.

Tout a fait fascinant cette plongé très documenté dans la vie de Bashung.

used_spoon a écrit:

Tout a fait fascinant cette plongé très documenté dans la vie de Bashung.

Court, drôle et cynique.