Nouveau livre - "Figures de Bob Dylan"

Voyez un très bon exemple de ce que vous dites :

J'ai 10 ans, je découvre Dylan au pif, sans que personne ne me l'ai conseillé, sans connaitre personne qui en est fan, juste comme ça, par hasard. Je tombe instantanément amoureux de sa musique, mais bien sûr, uniquement au niveau de la sonorité des chansons (je rappelle que je ne suis qu'un bambin qui a autre chose à foutre que d'aller lorgné du côté du sens profond de ce qu'il écoute). J'aime sa voix, ces mélodies, mais bref, rien de vraiment sérieux dans tout ça.
3 ans plus tard, je me décide à chercher enfin qui est vraiment ce personnage et ce que veulent vraiment dire ces chansons... Et là je peux vous dire que ça a été comme une grande claque dans la gueule. Je me renseigne à fond, et tout ce qu'il représente actuellement me tombe dessus d'un coup... Je découvre l'ampleur du personnage, de ses chansons, la puissance de ses mots, le fait que genre la moitié de la (bonne) scène musicale depuis les trentes dernières années revendique sa parole comme celle du messie, les influés, les influences, la personnalité hors-norme. Au final je découvre que il a quasiment à lui seul élevé la musique dite "populaire" au rang d'un art qui n'a rien à envié au arts "officiels", vantés par les intellectuels à l'esprit complétement fermés à ce qui s'éloigne de leurs "chefs-d'oeuvres" vieux de 300 ans. Je n'ai que 15 ans et je peux vous dire que je m'agenouille devant Bob même si ma génération l'a classé "vieille école". Et je sais que je suis pas le seul.

Enfin bref, tout ça pour dire que Bob Dylan est quelque chose de trop énorme pour appartenir à une seule génération, que sa musique est universelle et intemporelle. Que c'est du gâchis que si peu de personne s'y interessent aujourd'hui.

Desmos a écrit:

Voyez un très bon exemple de ce que vous dites :

J'ai 10 ans, je découvre Dylan au pif, sans que personne ne me l'ai conseillé, sans connaitre personne qui en est fan, juste comme ça, par hasard. Je tombe instantanément amoureux de sa musique, mais bien sûr, uniquement au niveau de la sonorité des chansons (je rappelle que je ne suis qu'un bambin qui a autre chose à foutre que d'aller lorgné du côté du sens profond de ce qu'il écoute). J'aime sa voix, ces mélodies, mais bref, rien de vraiment sérieux dans tout ça.
3 ans plus tard, je me décide à chercher enfin qui est vraiment ce personnage et ce que veulent vraiment dire ces chansons... Et là je peux vous dire que ça a été comme une grande claque dans la gueule. Je me renseigne à fond, et tout ce qu'il représente actuellement me tombe dessus d'un coup... Je découvre l'ampleur du personnage, de ses chansons, la puissance de ses mots, le fait que genre la moitié de la (bonne) scène musicale depuis les trentes dernières années revendique sa parole comme celle du messie, les influés, les influences, la personnalité hors-norme. Au final je découvre que il a quasiment à lui seul élevé la musique dite "populaire" au rang d'un art qui n'a rien à envié au arts "officiels", vantés par les intellectuels à l'esprit complétement fermés à ce qui s'éloigne de leurs "chefs-d'oeuvres" vieux de 300 ans. Je n'ai que 15 ans et je peux vous dire que je m'agenouille devant Bob même si ma génération l'a classé "vieille école". Et je sais que je suis pas le seul.

Enfin bref, tout ça pour dire que Bob Dylan est quelque chose de trop énorme pour appartenir à une seule génération, que sa musique est universelle et intemporelle. Que c'est du gâchis que si peu de personne s'y interessent aujourd'hui.

C'est drôle, nous avons à peu près le même parcours - mais avec pas mal d'années ( ) d'écart. Et avec le traumatisme LARS...

Ceci dit, fais gaffe à la notion d'intellectuel (c'est vrai que Dylan lui-même n'est pas très clair là-dessus - c'est quand même un intellectuel, du moins un érudit : ses références poétiques et musicales en font foi...)

Et je tiens à le dire encore une fois, car c'est à mes yeux un point essentiel chez Dylan, c'est aussi ce qui le distingue des autres : C'est l'acceptation du temps qui passe (qui change?)..Dylan a su vieillir, dans son art et dans son corps, il assume tout parfaitement. A une époque ou le "jeunisme" est triomphant, Dylan réinvente l'image du vieux sage, de celui que l'expérience améliore et du coup, pour moi en tout cas, nous aide à accepter notre propre vieillissement. En plus de sa musique, le parcours humain de Dylan donne du sens à nos vies.

blounote a écrit:

Et je tiens à le dire encore une fois, car c'est à mes yeux un point essentiel chez Dylan, c'est aussi ce qui le distingue des autres : C'est l'acceptation du temps qui passe (qui change?)..Dylan a su vieillir, dans son art et dans son corps, il assume tout parfaitement. A une époque ou le "jeunisme" est triomphant, Dylan réinvente l'image du vieux sage, de celui que l'expérience améliore et du coup, pour moi en tout cas, nous aide à accepter notre propre vieillissement.

Alors toi, tu vas aimer mon livre...

blounote a écrit:

En plus de sa musique, le parcours humain de Dylan donne du sens à nos vies.

Par contre, j'ai tenté d'expliquer l'inverse, que Dylan nous aide à accepter le non sens de nos vies, et le magnifie.

astralweeks a écrit:

blounote a écrit:

Et je tiens à le dire encore une fois, car c'est à mes yeux un point essentiel chez Dylan, c'est aussi ce qui le distingue des autres : C'est l'acceptation du temps qui passe (qui change?)..Dylan a su vieillir, dans son art et dans son corps, il assume tout parfaitement. A une époque ou le "jeunisme" est triomphant, Dylan réinvente l'image du vieux sage, de celui que l'expérience améliore et du coup, pour moi en tout cas, nous aide à accepter notre propre vieillissement.

Alors toi, tu vas aimer mon livre...

blounote a écrit:

En plus de sa musique, le parcours humain de Dylan donne du sens à nos vies.

Par contre, j'ai tenté d'expliquer l'inverse, que Dylan nous aide à accepter le non sens de nos vies, et le magnifie.

j'ai commandé ton livre ce matin, il devrait être là mercredi ou jeudi

astralweeks a écrit:

blounote a écrit:

Et je tiens à le dire encore une fois, car c'est à mes yeux un point essentiel chez Dylan, c'est aussi ce qui le distingue des autres : C'est l'acceptation du temps qui passe (qui change?)..Dylan a su vieillir, dans son art et dans son corps, il assume tout parfaitement. A une époque ou le "jeunisme" est triomphant, Dylan réinvente l'image du vieux sage, de celui que l'expérience améliore et du coup, pour moi en tout cas, nous aide à accepter notre propre vieillissement.

Alors toi, tu vas aimer mon livre...

blounote a écrit:

En plus de sa musique, le parcours humain de Dylan donne du sens à nos vies.

Par contre, j'ai tenté d'expliquer l'inverse, que Dylan nous aide à accepter le non sens de nos vies, et le magnifie.

Mais y a-t-il une intention ? Une intensité oui, sinon nous n'en discuterions même pas - mais une intention ?

En réécoutant I'm not there ce matin à fond les manettes, l'intensité électrisante (et hors électricité) emplit l'espace où cela (cette chose-là, chantée) se produit, l'emporte haut la main sur une intention quelconque. Je veux dire par-là que Dylan, à mon sens, n'exprime pas une direction à donner, mais par le chant même, intensifie cette sorte d'espace à dégager devant, à explorer, et par le seul moyen non de mots, mais de 'vocables', d'intensité vocale.

Enfin, c'est mon sentiment...

Ah oui, évidemment.
Dylan n'a aucune intention, en tous cas je ne dis pas dans mon livre qu'il en a.
J'essaie simplement d'expliquer comment pour moi il ouvre cet espace dont tu parles.
Nous sommes d'accord.

astralweeks a écrit:

Ah oui, évidemment.
Dylan n'a aucune intention, en tous cas je ne dis pas dans mon livre qu'il en a.
J'essaie simplement d'expliquer comment pour moi il ouvre cet espace dont tu parles.
Nous sommes d'accord.

En tout cas, il me tarde de me plonger dans le livre !

Et bin je dois dire que si le bouquin est sur1995-2009, alors moi aussi, car c'est souvent un passage écourté, dans Chroniques, Bob Dylan n'en parle quasiment pas et dans la biographie de François Bon il résume brievement la dernière décénnies Dylan, donc celle a laquelle tu t'es attaqué.
Et ce sera donc intéressant je pense.
Combien coutera il déja ?

Le bouquin n'est pas "sur" 1995-2009, c'est sur dylan en général. Mais je n'ai pas zappé la période quoi. J'y consacre un long chapitre.
Le bouquin coûte autour de 18 euros.

Bouquin qu'il me tarde de dévorer - d'autant qu'il pourrait m'être universitairement utile.

Bienvenue, Astralweeks ! (très, très bon disque)

Je l'acheterai la semaine prochaine .. j'ai plus de tune là.

Pas trouvé à la F..c aujourd'hui. Je le commande ailleurs, bien fait pour eux.

odradek a écrit:

Pas trouvé à la F..c aujourd'hui. Je le commande ailleurs, bien fait pour eux.

Pas besoin :

http://livre.fnac.com/a2571461/Nicolas-Rainaud-Figures-de-Bob-Dylan?Mn=-1&Ra=-1&To=0&Nu=1&Fr=0

Les premières pages sont très prometteuses...

C'est où et quand la séance de dédicace ?

(A suivre...)

Ah ?
A priori, c'est quand même la fin (le dernier tiers, deux derniers chapitres) qui est censée être le meilleur passage.

Le bouquin est correctement classé sur amazon, et assez visible dans les fnac et virgin (au moins ceux de Paris), c'est cool...

astralweeks a écrit:

Ah ?
A priori, c'est quand même la fin (le dernier tiers, deux derniers chapitres) qui est censée être le meilleur passage.

Le bouquin est correctement classé sur amazon, et assez visible dans les fnac et virgin (au moins ceux de Paris), c'est cool...

Bah oui, c'est déjà très bien écrit. Et tu poses bien la 'problématique' dès l'amorce, mine de rien.

A Grenoble ton livre était quasiment caché - comme quoi...

odradek a écrit:

astralweeks a écrit:

Ah ?
A priori, c'est quand même la fin (le dernier tiers, deux derniers chapitres) qui est censée être le meilleur passage.

Le bouquin est correctement classé sur amazon, et assez visible dans les fnac et virgin (au moins ceux de Paris), c'est cool...

A Grenoble ton livre était quasiment caché - comme quoi...

Acquisition du dit objet (dont la lecture se fera malheureusement dans quelques temps, vu que les séminaires de fac sont devenus des travaux de recherches chez soi, une vingtaine de livres m'attendent), placé bien en évidence à Lille, ( genre tu montes au niveau musique, il est pile en face de toi, mais tout le monde sait bien que les lillois ont un bien meilleur goût que les autres français en matière de présentation-oui je sais, mais on peut se prendre à rêver de temps en temps) à côté du "jazz en 100 figures".

Donc, avis purement esthétique pour le moment (j'ouvre et j'évente le livre quoi), j'aime bien la collection (que je ne connaissais pas), je peux dire le grain du papier, la dimension, l'odeur, l'aspect (vous allez peut-être rire mais c'est super important quand on achète un livre) sont agréables. Et en feuilletant, je vois que c'est pas du tout la présentation que j'imaginais (ce qui n'est pas plus mal) car on remarque l'aspect aéré de l'analyse, divisions explicites... (je m'attendais plus à un développement type disserte assez long et compressé voire indigeste vu le sujet- au moins c'est honnête-), mais pas du tout c'est très structuré. Bref, pour le côté premier niveau ça donne envie (ce qui est déjà bien), pour le contenu, bein je crois pas que j'attendrais la lecture des 23 autres entassés dans un coin avant de l'entamer...

Bonjour,

je voudrais simplement vous faire part d'une soirée Dylan, vendredi 26 juin, au bar "La Cour des Miracles", 3 rue du Nil, Paris 2e (à partir de 21h).
Ce n'est pas moi qui organise, mais, à ce que je comprends, j'aurai l'occasion de présenter mon livre, "Figures de Bob Dylan", et il y aura un groupe que je ne connais pas qui jouera du Dylan.
Vous savez tout !

astralweeks a écrit:

Bonjour,

je voudrais simplement vous faire part d'une soirée Dylan, vendredi 26 juin, au bar "La Cour des Miracles", 3 rue du Nil, Paris 2e (à partir de 21h).
Ce n'est pas moi qui organise, mais, à ce que je comprends, j'aurai l'occasion de présenter mon livre, "Figures de Bob Dylan", et il y aura un groupe que je ne connais pas qui jouera du Dylan.
Vous savez tout !

Je m'auto-cite pour dire que c'est ce soir...


Par ailleurs, je serai sur France Inter le lundi 13 juillet.
Il y a une émission sur Dylan entre 15h et 17h.

astralweeks a écrit:

Par ailleurs, je serai sur France Inter le lundi 13 juillet.
Il y a une émission sur Dylan entre 15h et 17h.

Cool, ça !

Baptiste a écrit:

astralweeks a écrit:

Par ailleurs, je serai sur France Inter le lundi 13 juillet.
Il y a une émission sur Dylan entre 15h et 17h.

Cool, ça !

Ah oui, je serai devant mon poste !

Desmos a écrit:

Baptiste a écrit:

astralweeks a écrit:

Par ailleurs, je serai sur France Inter le lundi 13 juillet.
Il y a une émission sur Dylan entre 15h et 17h.

Cool, ça !

Ah oui, je serai devant mon poste !

C'est la radio, t'es pas obligé d'être pile devant. A côté, çà fonctionne aussi.

Petit joueur a écrit:

Desmos a écrit:

Baptiste a écrit:

astralweeks a écrit:

Par ailleurs, je serai sur France Inter le lundi 13 juillet.
Il y a une émission sur Dylan entre 15h et 17h.

Cool, ça !

Ah oui, je serai devant mon poste !

C'est la radio, t'es pas obligé d'être pile devant. A côté, çà fonctionne aussi.

J'écouterai aussi ma radio

Un petit quart d'émission consacré à Dylan, avec heureusement de réjouissantes interventions de l'ami Astralweeks. Et puis ça fait plaisir d'entendre un bout du live 75 à la radio, quand même.

ça y est, j'ai enfin lu ce livre.

Un essai qui témoigne d'une vision de l'oeuvre Dylanienne extrêmement proche de la mienne ; donc j'ai adoré. Le style me plait bien.

j'ai particulièrement aimé la première partie du livre, je me suis dit : "c'est très précisément ce que j'aurais écrit (si j'avais eu le talent pour le faire". Ensuite, j'ai trouvé très originale et intéressante " l'interprêtation" de desolation raw ( je vais d'ailleurs relire ce passage).

Le seul point ou je serais un peu moins d'accord c'est sur la fin avec la qualification de" rocker" pour Dylan. Ce petit désaccord doit venir en partie de l'interprêtation différente que l'on peut avoir du concept de Rocker. Pour moi, l'image du rocker reste liée à quelque chose d'assez immature de l'éternel ado qui ne veut pas vieillir et qui essaie de reproduire à l'infini ce qu'il était à 20 ans (genre Jagger quoi). Dylan est bien plus mature et intégre très bien son vieilissement dans son art.
Pour la musique ensuite, le rock n'est qu'une petite composante chez Dylan. Musicalement, Dylan est dans la musique populaire américaine : folk, blues, country, rock, jazz, gospel, comédie etc...sans qu'on puisse l'enfermer dans une catégorie précise (il a tout fait pour ça depuis ses débuts, d'ailleurs!)

Enfin, j'aurais aimé avoir une partie musicologique plus complète et plus profonde. Cet essai est quand même plus fortement marqué par le Dylan auteur que par le Dylan compositeur.

Il n'empêche que j'ai pris énormément de plaisir à lire cet excellent livre superbement écrit et documenté. De plus une fois qu'on l'a lu entièrement, on a vraiment envie de revenir sur certains passages. C'est tout a fait possible grace à la construction des chapitres et à une pagination au découpage astucieux.

cet essai est un coup de maître

chaudement recommandé !
Bravo !

Merci, c'est gentil.

C'est marrant, tu aimes les passages que j'aime le moins.
Le chapitre sur Desolation row, je trouve ca un peu poussif.
La première partie m'emmerde, alors que j'aime la seconde.

Pour la qualification de rocker, je suis d'accord avec toi dans l'absolu. Dans le dernier chapitre, je lui donne la définition que je veux, et donc c'est plus métaphorique qu'autre chose (et l'intégration du vieillissement dans son oeuvre est d'ailleurs exactement le sujet du chapitre d'avant).

La partie musicologique, j'aurais été bien incapable de l'écrire...

C'est cool que ca donne envie d'aller relire des passages, même pour des gens qui sont fans de Dylan en tous cas.

Merci d'avoir pris la peine d'écrire ce post !

Chaudement recommandé en effet, et c'est le cas de le dire (il fait 37° ici)

Un truc seulement qui m'a légèrement 'frustré' : ce rapport de Dylan au temps (des temps qui changent aux temps qui ont changé, et TOUTE l'histoire de la musique populaire américaine revisitée par un petit-fils d'apatride), juste trop esquissé, peut-être - mais il faut que je relise, des choses m'ont sans doute échappé.

Beau travail en tout cas, et très plaisant à lire.

Merci !!!

astralweeks a écrit:

La première partie m'emmerde, alors que j'aime la seconde.
!

attention, j'aime beaucoup la seconde partie, ma remarque concerne uniquement le choix du qualificatif "rocker".