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A mesure que le temps passe, j’écoute, je réécoute inlassablement les disques de Coltrane, et le constat est de plus en plus évident. C’est bel et bien lui que je préfère. Le souffle divin de Coltrane embarque toutes les compositions les yeux fermés avec grâce, intensité et folie. Où certains perdent pieds, s’embourbent dans un free jazz sans relief, Coltrane tient la corde et ne la lâche jamais. Pendant des années, Miles Davis a travaillé avec lui, sur ses propres disques, laissant le génie de Coltrane se développer peu à peu, mais les murs commencèrent à craquer, et si Miles Davis jouait à l’économie, Coltrane jouait à l’outrance, mais de celle que l’on contrôle, de celle qui tourbillonne, vous agrippe, vous fait tourner la tête comme un manège à soi. Les deux génies finissent pas se séparer, Coltrane est trop encombrant. Ce live démontre, en 1 heure et demie et quatre morceaux que Coltrane est explosif à tout instant, mais qu’il a l’explosion généreuse, laissant les autres respirer, exister. Sa version de « My favourite things » est éblouissante, le reste à l’avenant. Coltrane a sublimé l’art de Parker, et a révolutionné la musique bien au-delà des frontières du jazz. On ne compte plus les artistes qui se revendiquent de l’influence de Coltrane, le hip-hop en tête. Coltrane est immortel, j’ai dit !