The Freewheelin' vs The Times They are a-Changin'

Je vous propose des petits duels.

Le but est d'opposer deux albums ou bien deux chansons ou même deux versions différentes d'une seule et même chanson.
Au choix, c'est vous qui voyez...


Je commence donc avec du lourd, normal.
"The Freewheelin' Bob Dylan" vs "The Times they are-a changin'"

Odradek a écrit:

Ferraillons.

Je désigne Baptiste pour nous proposer un autre duel.
Qui a son tour devra désigner quelconqu'un d'autre, qui à son tour devra désigner....etc


On peut lancer plusieurs duels en même temps, sinon on va s'endormir.
Mais créons un nouveau topic à chaque fois, histoire de pouvoir revenir à tout moment sur chaque confrontation.


Ca vous branche, j'espère....

Ok pour moi, mais peut-être pas ce soir pour ma part...

The Times, sans conteste. Un dernier coup de boule dans la folk protest, tout en amorçant élégamment le virage vers les hautes atmosphères de Another side. Seul défaut de cet album : très carré en comparaison de Freewheelin', mais c'est un ultime pavé.

odradek a écrit:

Ok pour moi, mais peut-être pas ce soir pour ma part...

Ok !
Ben mais de toute façon c'est un forum, pas un chat. Donc on peut intervenir à tout moment quoi

Mr. Oyster a écrit:

Seul défaut de cet album : très carré en comparaison de Freewheelin' .

Que veux-tu dire ?

Mr. Jones a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

Seul défaut de cet album : très carré en comparaison de Freewheelin' .

Que veux-tu dire ?

Mon avis très subjectif sur la question, c'est que The Freewheelin' - que j'aime au demeurant beaucoup - sent à plein nez l'enthousiasme juvénile des débuts. The Times me semble infiniment plus professionnel - de façon presque rebutante. L'alternance des chansons claires et obscures offre au disque une géométrie parfaitement régulière, qui tranche avec les exaltations de Freewheelin' - mais c'est un ressenti.

C'est surtout deux putain de bon disques que je me garderai bien de juger et de départager.

Gregor Samsa a écrit:

C'est surtout deux putain de bon disques que je me garderai bien de juger et de départager.

En prétendant faire le contraire, on se heurte de toute façon à leur incommensurabilité. Mais l'exégèse, aussi appelée masturbation intellectuelle, permet de belles disputes.

Ne pas négliger les outtakes des ces 2 albums, queues de comètes d'une luminosité presque plus éternelle.

En fait, il faudrait réunir tout ce matériel, classé par jour, heure voire minute par minute pour se faire une idée des contours de la Nébuleuse.

Pas simple.

J'aime le côté "tendre" de Freewheelin. J'aime la manière de chanter de Dylan sur ce disque, comme si l'oiseau venait de sortir du nid et qu'il n'osait pas encore chanter à gorge déployée. Et puis "Hard Rain", "Blowin", "Don't Think Twice". A côté de ça, il y a des morceaux beaucoup moins intéressants, mais on ne peut pas se transformer d'un seul coup.

Times est plus rugueux, plus sévère, plus assuré.
Plus définitif, aussi. Et c'est sûrement ce qui sera la cause de cet énorme quiproquo sur les prétendus engagements de Dylan.
Au niveau du songwriting, il me semble plus dense que son prédécesseur...

Nan, j'aurais vraiment du mal à les dpértager...

Mr. Jones a écrit:

Je désigne Baptiste pour nous proposer un autre duel.

J'y réfléchis et j'en balance un demain

Mr. Oyster a écrit:

Mon avis très subjectif sur la question, c'est que The Freewheelin' - que j'aime au demeurant beaucoup - sent à plein nez l'enthousiasme juvénile des débuts. The Times me semble infiniment plus professionnel - de façon presque rebutante. L'alternance des chansons claires et obscures offre au disque une géométrie parfaitement régulière, qui tranche avec les exaltations de Freewheelin' - mais c'est un ressenti.

C'est vrai que par moment on pourrait croire que ça tourne un peu à l'exercice.
North country blues par exemple.

En fait j'ai snobé un petit moment cet album. Aujourd'hui j'en ai honte mais c'est la vérité.
Je sais pas, il me semblait coincé entre deux chef d'oeuvres regorgeant de pics (oui, je considère "Another side" tel un monument).
D'un côté Girl from the north country, Dont think twice, Blowin' in the wind, Masters of war, A hard rain.
Et de l'autre To Ramona, My back pages, It ain't me babe, Ballad in D plain, Chimes of freedom.
Ca calme, quoi.

Et je trouvais "The Times" un peu trop linéaire, sans relief en comparaison (dans le sens où il n'y avait pas de pics comme sur les deux autres disques).
C'est là où je rejoins Oyster.

Dieu merci, depuis, la lumière a jailli.
Ce sont quelques écoutes intégrales du disque qui m'ont remis sur le droit chemin.
Pour l'apprécier à sa juste valeur il faut l'écouter d'une traite.
Sa noirceur et sa mélancolie sont quasi-hypnotiques. On ne veut zapper aucune chansons, s'imprégner de chaque seconde, de chaque mot, de chaque respiration.

Mais en fait, après avoir compris ça, on peut s'amuser à prendre les chansons au cas par cas et ça marche aussi.
"With God on your side", par exemple. Je veux dire, son cours d'histoire on s'en fout un peu. C'est juste beau à pleurer.
Le temps s'arrête également à chaque écoute de "Only a pawn in their game" ou "Boots of spanish leather".
Comble, "When the ship comes in" est celle qui passe le moins bien à présent, son côté fougueux et "généreux" détonne assez. Alors que c'était une de mes préférées de l'album avant. C'est que je ne l'avais pas compris.

A présent, ma vision de sa première période à quelque peu changée.
Les deux monuments - "The Freewheelin'" et "Another Side" - qui gravitaient autrefois autour du vilain petit canard s'avèrent être en fait les piliers érigeant ce chef d'oeuvre crépusculaire et hypnotique qu'est "The times".

Mon avis sur la question, dans une chronique de "Freewheelin" publié à l'instant sur mon blog, pour ceux qui ça intéresse. Et moi je choisis "Freewheelin". Mais de peu.