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 A l'attention de Monsieur Sarkozy

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Oyster
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Oyster


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Localisation : In the pines
Date d'inscription : 19/04/2005

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MessageSujet: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitimeJeu 7 Déc - 12:41

À L’ATTENTION DE MONSIEUR LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR – PRÉSIDENT DE L’UMP – CANDIDAT À LA PRÉSIDENCE


Cher Monsieur ;

Pour commencer, quelques précisions s’imposent. Tout d’abord, cher Monsieur Sarkozy, le tutoiement pourrait sembler de rigueur ici ; en effet, à trop vous voir partout, et tout le temps, quelque familiarité peu commune entre le politique et l’homme de la rue paraît devoir s’appliquer ; cependant, pour les raisons que je vais porter à votre connaissance, cette familiarité n’a en fait pas lieu d’être. De plus, vous tutoyer serait bien trop confortable lorsque je m’adresse à vous au travers de cet écran.

Ensuite, et pour approfondir ce dernier point, pourquoi, me direz-vous, me limiter à cette correspondance par ondes interposées ? Eh bien, j’ose croire qu’il ne s’agit pas là d’un problème, puisque votre présence envahissante sur les ondes du net légitime tout propos à vous adressé via lesdites ondes.

Abordons donc cette fameuse omniprésence dont je parle ; elle tient en des faits que tout un chacun aura pu remarquer : invasion du moteur de recherche le plus utilisé par les internautes, spamming à outrance, déclinaison de votre nom et de vos ambitions sous diverses bannières virtuelles, et j’en passe, qui font que l’utilisation d’un ordinateur semble s’effectuer, sinon sous votre contrôle, du moins sous votre regard ; ainsi, alors même que l’industrie de l’informatique développe des outils de plus en plus sophistiqués pour suivre nos destinés virtuelles à la trace, votre regard vient s’immiscer dans les nouvelles technologies, l’ordinateur dont je me sers en ce moment n’étant qu’un œil braqué sur moi : le votre.

Cette omniprésence, qui passe par des moyens frisant l’illégalité, et en tout cas peu scrupuleux – comme cette façon d’afficher votre nom sur des forums apolitiques, et de tisser vos liens à travers toute la toile – tient-elle, Monsieur Sarkozy, à votre politique médiatico-sécuritaire ?

Certes, il convient d’émettre des nuances, la France n’est pas encore le Chili de Pinochet, ou, si je puis me permettre de compromettre l’un de vos amis, l’Amérique de Bush, mais votre politique observe une fâcheuse tendance à s’introduire dans les faits et gestes du quotidien, et jusque dans nos esprits : pas plus tard qu’hier, roulant une cigarette dans la rue, je passai par hasard entre deux policiers, et, levant vers eux un regard instinctif, me demandai : « Et si j’avais quelque-chose à me reprocher ? » - il est vrai qu’à mon arrivée à Paris, ce sont des policiers qui m’ont accueilli à peine sorti du train, mais le caractère dangereusement inédit de cette sécurisation, de cet œil que vous apportez, se cristallise dans une Mauvaise Conscience universelle que vos sbires nous inventent. Monsieur Sarkozy, chercheriez-vous à nous étouffer, à tuer quelque-chose dans l’œuf ?

Mais l’heure n’est pas à la critique politique. La présente missive n’a que faire du « political world » à l’américaine que vous êtes en train de nous fabriquer ; mon objet est plutôt les répercussions de cette politique sur des domaines qui devraient normalement vous échapper. L’un de ces domaines est la culture. La culture possède évidemment sa part de politique, mais elle n’a pas à souffrir des débordements de la votre. La vérité ne se trouve pas dans une politique qui fait fi de la culture ; la vérité se trouve dans une culture qui fait fi, non pas de la politique en règle générale, mais de l’homme politique. Si, Monsieur Sarkozy, vos agissements amènent la culture à disparaître, ou à parler un peu plus bas, est-ce à dire que votre ambition consiste à tuer la vérité de ce monde, pour créer de toute pièce un autre monde, avec une vérité qui ne nous appartient plus ?

Je m’explique, et vous allez voir à quel point cette missive est moins politique que subjective et rationnelle. Parlons de cette émission télévisée à laquelle vous participiez récemment en compagnie d’Arlette Chabot, que vous embrasserez de ma part pour sa neutralité et son sens de l’horaire. Il est tout à fait symptomatique, Monsieur Sarkozy, que vous ayez transformé notre émission en votre tribune. Cela ne m’aurait pas gêné outre mesure, étant peu friand des grand-messes politicardes, si je n’avais attendu le programme suivant avec impatience. Le programme suivant s’intitulait : « Les derniers jours de Jim Morrison ». Jim Morrison, ce nom ne vous dira peut-être rien ; à moi, et je suis sûr à beaucoup d’autres, il dit, il parle davantage que vos discours. Ce programme aurait du commencer si je ne m’abuse à 23H30. Il n’a été finalement diffusé qu’à partir de 00H30. Car entre-temps, vous n’aviez pas fini de converser avec Madame Chabot.

Il n’est pas dans les habitudes des journalistes de couper la parole à des hommes tels que vous. Cela, vous avez de la chance Monsieur Sarkozy, coïncide avec votre propre habitude de parler plus que de raison, vous nous en avez déjà montré plusieurs exemples. Á ces exemples vient s’ajouter une certitude consternante : vous pouvez à ce point parler que la culture en vient à fermer sa gueule.

Pourquoi prendre tant de temps ? On dit souvent, en parlant de manifestants ou de grévistes qui ne réclament rien d’autre qu’un peu de justice dans le « political world », on dit souvent et certainement le pensez-vous aussi : « Ils nous prennent en otage. » Mais vous, Monsieur Sarkozy (vous aurez remarqué que j’emploie cette formule à tort et à travers, pour vous renvoyer votre propre manière de faire, et pour vous montrer ce que cette implication forcée de l’interlocuteur a de délicieux mépris, si je puis lier les deux termes), ne prenez vous pas la culture en otage ?

Ce peut sembler un détail. Pourtant, dans mon optique, et dans l’optique de beaucoup de monde, les détails ont leur importance. Vous étiez là, assis dans votre fauteuil élyséen, immense par la présence (démultipliée par les projecteurs et toutes les manœuvres précitées) comme une star du rock ; pourtant, quand bien même votre constitution physique (en terme de taille, mais j’utilise ce mot entre parenthèses pour ne point paraître agressif) pourrait vous assimiler à un Bob Dylan, vous n’avez décidément rien de ces étoiles filantes que nous aimons tant. Vous n’êtes pas, Monsieur Sarkozy, le Bob Dylan de la politique ; vous n’êtes pas le Christ des urnes, de fait votre présence n’a pas à déborder sur celle d’un Jim Morrison.

Dans le tumulte de production pseudo-culturelle qui est un élément du monde politique – on sait depuis Marx que l’idéologie dominante engendre une culture dominante, et on sait depuis la semaine dernière que votre « political world » met en péril les cultures véritables, même les plus savoureuses qui sont sans idéologie – il m’est difficile, croyez-le bien Monsieur Sarkozy, de trouver dans un support aussi superficiel que la télévision quelques grammes de saveur ; aussi, quand l’occasion se présente, mon esprit se déploie-t-il de toutes ses ailes pour effleurer les émotions qu’il désire tant. Et du fait de votre politique, de votre présence, de votre débordement, je n’ai pu qu’effleurer agacement et frustration. Tout se passe comme si vos discours éclaboussaient la plus petite parcelle de pureté.

Pour finir, Monsieur Sarkozy, j’aimerais anticiper une réaction que vous auriez certainement à la lecture de ce courrier : vous me diriez que je ne pourrai voter Jim Morrison aux prochaines élections.

Ma réponse n’est pas politique, elle est tout simplement subjective et rationnelle, et non, ce n’est pas incompatible : Je refuse de vivre dans un monde de Mauvaise Conscience. Et surtout, je ne veux pas d’un pays où les étoiles filantes n’en finiront pas de se retourner dans leurs tombes.

Cordialement,
Votre Oyster.
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ffrenz
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MessageSujet: Re: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitimeJeu 7 Déc - 16:25

thumleft thumleft thumleft lol!
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Michel
One More Cup Of Coffee
Michel


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MessageSujet: Re: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitimeJeu 7 Déc - 17:25

Excellent, moi je suis allé me coucher car Alain DUHAMEL m'a fatigué avec ses pseudos questions
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Richard 19
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Richard 19


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MessageSujet: Re: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitimeSam 9 Déc - 17:59

aiheuuuu, pas taper!!!
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Oyster
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Oyster


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MessageSujet: Re: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitimeLun 11 Déc - 13:16

Eh bien en gros c'est toujours comme ça que ça se passe :

Jim arrested live on stage
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MessageSujet: Re: A l'attention de Monsieur Sarkozy   A l'attention de Monsieur Sarkozy Icon_minitime

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