Sur le chemin de l'Anthologie de la musique folk Américaine

Nous y voilà.
ce disque me tourne autour depuis des années


L'anthologie de la musique folk Américaine est , ni plus ni moins, que la pierre angulaire sur laquelle s'est construite toute la musique que j'aime.

Je savais que tôt ou tard il faudrait que je me consacre à l'étude de cette œuvre, si bien sûr je voulais prétendre connaitre, au moins un peu, la musique populaire Américaine.
Ne pas le faire serait un peu comme se présenter en fervent catholique sans avoir étudié la bible.
Un croyant ne peut pas se contenter de survoler les textes sacrés, il doit s'y plonger corps et âme.

Il en est de même pour moi.
J'aime tellement cette musique que je ne pouvais plus me contenter d'écouter, à intervalles irréguliers, les 84 chansons qui composent cette anthologie.
Il fallait, à un moment donné de ma vie, que je prenne le temps de les analyser afin de comprendre ce qu'étaient réellement ces chansons.
D'où viennent t'elles?
De quoi nous parlent t'elles ?
Pourquoi est ce qu'on les jouent encore aujourd'hui?

Je vais faire ce travail sans prétention en compilant différents textes auxquels j'aurais apporté mon point de vue et ma sensibilité.

Je m'engage dans cette aventure comme une pèlerin sur le chemin de Compostelle.
La route est si longue et la destination est si lointaine que je ne suis pas certain, loin s'en faut, d'arriver au bout du voyage.
Peut être que je vais me décourager?
Peut être que je mourrai avant.
Tout est possible. Le plus improbable étant que j'arrive finalement à destination.
La tâche est si grande qu'elle est impossible à réaliser sans l'intervention de la magie..
La magie,
la magie, il en sera beaucoup question dans ce voyage, vous verrez.

Ce disque m'accompagne depuis des lustres. Quand ils étaient plus petits, mes gosses disaient : "tiens, y a papa qui met sa musique de cowboy".
Là où ça devient intéressant, c'est quand on enchaine le BS11 Basement tapes après l'anthologie....


Bon voyage !

Et comme Guides du routard, je te recommande :
- Les voix du Mississippi, de William Ferris ;
- Le pays où naquit le blues, d'Alan Lomax.

(Je cherche encore l'ouvrage de référence sur la musique des Appalaches).

Merci beaucoup pour ces deux conseils, je vais voir cela.
Néanmoins et vu de loin pour le moment, je crois que le premier volume se penche surtout sur la musique des appalaches non?

Je n'y ai jamais fait très attention (à la provenance géographique). Les 3 doubles albums sont surtout thématiques, j'ai toujours pensé que chansons peuvent venir de n'importe où, sans vraiment chercher à savoir. En plus, bien qu'on ait essayé de me l'inculquer en je ne sais plus quelle classe, je serais bien incapable de citer précisément les Etats dans lesquels il y a les Appalaches.
Mais si tu regardes l'aspect géographique de près, je suis curieux de lire le résultat.

J'ai posté l'introduction.
Je n'arrive pas à la reposter ici je me permets donc de mettre un lien extérieur

http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=54107#p54107

Episode 2 : fait
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=54737#p54737

Alors là, bravo, quel boulot ! Tu es en train de nous écrire un livre en fait !

La découverte la plus frappante pour moi est ce Francis James Child : j'avais toujours cru que les Child's ballads étaient des ballades pour enfants ! (et du coup jamais essayé de comprendre leurs paroles).

Et puis j'avais bien remarqué que le livret de l'anthologie était un peu chaud, mais je n'avais pas cherché plus loin et je découvre aussi grâce à toi quel grand malade était ce Harry Smith.

J'attends la suite avec impatience. Mine de rien, t'es attelé à un travail de Romains, tu vas vraiment faire des notices aussi complètes pour chaque chanson ?

je vais aller le plus loin possible. J'ai vraiment envie de comprendre cette culture qui est à la base de toute la musique que j'aime. Je suis même persuadé que je comprendrai beaucoup mieux Dylan après ce travail. Je vais te proposer un petit bonus que j'ai finalement écarté des deux épisodes déjà "écrit" (c'est un bien gros mot pour ce que je fais car je compile surtout des sources et je leur donne une cohérence au niveau du style).

La première chanson de cette anthologie est donc Henry Lee qui est une murder ballad. Les murders Ballads est un genre à part entière dans la folk music.
Ces chansons parlent essentiellement de meurtres commis par des hommes sur des pauvres femmes, victimes, innocentes et bien souvent enceintes. A partir des années 40 les femmes ont commencé à écrire des murders ballads originales, où les rôles ont été inversés. Dolly Parton est l’artiste qui a réellement réussi à rendre visible la perspective féminine à l’aide du format de murder ballad. Elle a écrit beaucoup de chansons sur ce thème.
Bob Dylan (on y vient..) a lui aussi participé à faire évoluer le genre de facon remarquable.
Je pense , en particulier , à la chanson seven curses. Elle conte l’histoire du vieux Reilley qui a volé un étalon. Le juge le condamne à être pendu. La fille de Reilley amène au juge de l’or et l’argent de la famille. Mais le juge dédaigne cette offre et demande que la fille se donne à lui.

« Gold will never free your father,
The price, my dear, is you instead. »

Malgré la protestation du père, la fille, cédant au chantage se donne. Et alors qu’un chien de chasse aboie, alors que les ombres du gibet secouent la soirée, et que le sol gémit, dans la nuit le prix est payé.

« The gallows shadows shook the evening,
In the night a hound dog bayed,
In the night the grounds were groanin’,
In the night the price was paid. »

Le lendemain la fille se réveille et aperçoit son père pendu à une branche. Dylan, jeune poète alors âgé de 20 ans, lance sept malédictions sur le juge parjure. Condamnant le juge traître à rien moins qu’à l’immortalité : « Qu’un docteur ne puisse le sauver, que deux guérisseurs ne puissent le guérir, que trois yeux ne puissent le voir, que quatre oreilles ne puissent l’entendre, que cinq murs ne puissent le cacher, que six terrassiers ne puissent l’enterrer, que sept morts jamais ne le tuent. »
Ici le poète brise le genre lui-même, la murder ballad se retourne. La punition ultime n’est pas la mort, trop douce pour de tels crimes, attentat sexuel et attentat à la parole donnée, mais bien l’immortalité comme peine éternelle. Cette chanson est un exemple typique du génie Dylanien où ii est à la fois respectueux de la tradition tout en lui apportant un éclairage tout à fait nouveau.
Voili pour le petit bonus
NB : je ne retrouve plus la source de ce chapitre sinon je te l'aurai mis

Hé hé, chassez le naturel (Dylan), il revient au galop.

Merci pour le bonus.

Nouveau chapitre consacré à ce qui est sans doute l'une des chansons les plus sombres de l histoire de l'humanité
Fatal Flowers Garden
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725

Excellent, cela devient une habitude.
Et de nouveau, merci pour les découvertes : je suis surpris par l'ancienneté de cette chanson (je savais que certaines remontaient au XVIe ou XVIIe siècle" mais là c'est très antérieure) et évidemment par son origine antisémite.

Oui, moi aussi je l'ignorais complètement.
C'est incroyable les découvertes que je fais en étudiant ces chansons.
Je comprends aussi beaucoup mieux l'histoire Américaine grâce à ce projet

Voici le nouveau chapitre consacré à House Carpenter et encore une fois on va beaucoup parler de Dylan

http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=56529#p56529

Je suis épaté !
Tu savais déjà que cette chanson était la source de Tangled Up in Blue et The Man in the Long Black Coat ? Ou tu l'as découvert en faisant tes recherches ? Et où as-tu trouvé les infos ?

Non, je ne savais rien de tout cela..j'ai absolument tout trouvé dans mes recherches.
Je trouve ca aussi complètement dingue. Et au delà même de ces exemples cela encouragerait presque à revoir une partie de l'oeuvre de Dylan sous l'oeil de la réinvention du répertoire traditionnel.
Dylan a lui même dit que pour comprendre son travail il faudrait plus de 100 ans. Ca pouvait paraitre prétentieux mais quand on connait le bonhomme c'est tout à fait possible que la réinvention d'un ancien répertoire soit une piste sérieuse pour vraiment comprendre son travail.

Beaucoup de critiques ont d'ailleurs soulevé le sujet des citations dans les chansons de Dylan mais la plupart du temps ils l'interprètent comme du plagiat ce qui est, j'en suis convaincu, absurde.

Pour mes sources je me suis beaucoup reposé, pour cette chanson sur le site sing out qui a consacré 4 ou 5 articles à cette chanson dont un sur Dylan
https://singout.org/the-demon-lover-the-house-carpenter/

Un nouveau chapitre qui m'a conduit à m'intéresser au sujet de la country et en particulier à la position des musiciens noirs dans cet univers qui a la réputation d'être blanc et raciste

http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=57144#p57144

C'est toujours le même plaisir de te lire. Je vais finir par m'inscrire sur le forum pour y répondre directement...

Sur les musiciens noirs dans la musique country, je crois bien que la découverte vint pour moi de l'excellent "Country- les racines tordues du rock'n'roll" de Nick Toshes. De toutes façons, un excellent livre. A lire le doigt sur YouTube pour y "collecter" les chansons mentionnées. (C'est dingue l'étendue du répertoire musical qu'on trouve désormais d'un clic sur YouTube. C'est pour moi une source d'émerveillement perpétuel.)

Merci tu es bien bon avec moi
Je ne connais pas le livre dont tu parles (je lis très peu de livres sur la musique) il se concentre sur les débuts de la country (donc l'old time music) où il couvre l'histoire de la country jusqu'à aujourd'hui ?

De mémoire, c'est plutôt un parcours un peu aléatoire sur la country des années 20 à 50, peut-être jusqu'à plus tard quand il évoque la suite du parcours des gens dont il parle.
Mais ça n'a rien d'un historique organisé. Il mentionne parfois les sources très anciennes de certaines chansons, mais rien d'organisé sur les origines non plus.
Son propos est surtout une promenade autour de ceux dont on retrouvera des traces dans le rock'n'roll. Un peu histoire de dire que la country n'est pas un ramassis de niaiseux ou bien pensants par opposition aux "rebelles" du rock'n'roll ultérieur. Ça plus les sources musicales diverses dans la country, y compris le blues, histoire de tordre le cou au mythe d'Elvis et Sam Phillips ayant inventé le monde en combinant une country et un blues auparavant complètement dissociés.
Et on y découvre du coup des tonnes de musiciens mineurs mais fort intéressants.

Oui c'est vrai que ces vieilles musique semblent être un puit sans fond

Je viens de finir le chapitre 5..un chapitre dans lequel on plonge au coeur de l'Amérique démoniaque !
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=58554#p58554

Un nouveau chapitre dans lequel on va s'intéresser à une chanson qui va nous amener à parler de l'histoire d'amour entre les Etats Unis et le train...
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=60714#p60714

La suite de l'aventure.
Cette semaine je me suis penché sur une des chansons racines de la folk Américaine the Wagoner's lad.
Vous y lirez que la country a développé la notion de "série" bien avant HBO ou Netflix.
j'y aborde aussi la place de la femme dans la société Américaine du 18 et 19eme siècle.
Un thème qui est en lien direct avec cette chanson
http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&start=20

@Vox Populi,

Merci beaucoup pour tout le travail fait sur l' "Anthology". Je n'ai lu que les 3 premiers. Pas sûr que j'aurai le temps d'en lire plus pour le moment.

J'écris actuellement une thèse sur la traduction (chantée) en français des chansons de Dylan, et l'histoire de l'évolution de la chanson "House Carpenter" est très éclairante pour comprendre le "folk process", dont Pete Seeger parle souvent, et qui n'est finalement pas si différent que le processus qui consiste à "traduire" une chanson.

Super intéressant !

Il est vrai que, dans "Tangled Up in Blue", il cite "House Carpenter". De la même façon, je pense d'ailleurs que dans "Po' Boy", il cite "Motorpsycho Nitemare":

"My mother was the daughter of a wealthy farmer
My father was a traveling salesman, I never met him"

Toute la chanson "M Nitemare" est basée sur les blagues de farmer's daughter et traveling salesman...

Super boulot, vraiment ! C'est passionnant à lire. Si je n'avais pas un million d'autres trucs à lire en ce moment, je lirai tout de suite le reste de tes épisodes ;-)

Salut 2arathoustra ! Merci pour ton intervention sur notre forum et n'hésite pas à te présenter dans l'onglet dédié à cela.

Pour ce qui est de Po Boy et M Nitemare je n'avais jamais fait le lien...

Superbe boulot vox populi, c'est incroyable tes recherches...

Merci les amis parce que j'ai parfois un peu l'impression d'être seul au monde lol
Quoi qu'il en soit c'est incroyable de voir la manière dont Dylan s'intègre à toute cette histoire! Je ne cherche pas sciemment à faire les rapprochements, les choses me tombent littéralement entre les doigts. Je crois que c'est exactement ce que Dylan voulait dire quand il disait que pour comprendre son travail il faudrait un siècle. Je pense que pour le comprendre il faut se plonger dans toute l'histoire de la musique Américaine. Depuis que j'ai trouvé les infos sur la chanson House Carpenter, par exemple, je n'écoute plus du tout "The man in a long black coat" de la même façon. Et je me demande sans cesse,: Combien de chansons Dylan a t'il écrit en racontant une vielle histoire folk du point de vue d'un autre personnage que le narrateur principal?

Quand a ton travail sur la traduction des chansons de Dylan il faudra absolument que tu nous le fasses lire, en tout cas moi ca m'interesse au plus haut point

Très intéressante, en effet, l'idée de réécrire la même histoire d'un autre point de vue!!!
Cela me fait penser à "Wide Sargasso Sea", la réécriture post-coloniale de Jane Eyre par Jean Rhys.

C'est hyper intéressant que tu prennes le temps de faire toutes ces recherches, d'analyser... et de partager, surtout ! Je trouve qu'il serait super intéressant, quand tu as fini, que tout ça soit compilé dans un bouquin sur cette compilation mythique. Evidemment, c'est encore un autre boulot (relectures, bibliographies...), mais comme tu as l'air motivé ;-)

Concernant ma recherche, si tu veux y jeter un œil, je partage ici pour qui veut les lire les deux articles que j'ai écrits, le premier, en français, sur deux versions de "Motorpsycho Nitemare":

https://journals.openedition.org/ilcea/9862

... et le second, en anglais, sur deux versions de "Shelter from the Storm":

http://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=838

Le second vient d'être publié en janvier.

Là, ce sont juste des études de cas, étudiées sous un angle particulier (la traduction de l'humour, pour le premier, les enjeux d'interaction entre texte, musique, voix et production pour le second).

Dans le contexte de la thèse, j'analyse les choses de façon beaucoup plus globale, avec des références aux chansons de Dylan et aux traductions pour illustrer / étayer mon propos.

Croyez-moi, quand on commence à vraiment fouiller, on en trouve une quantité, des traductions françaises de Dylan ! Je n'en reviens pas d'en avoir encore découvert deux ces dernières semaines, alors que j'ai inventorié tout ça en 2017 !... et je parles de versions pré-existantes, pas de celles qui sont sorties entre deux...

Merci pour ton intérêt )

Au plaisir.

Merci pour les liens, pour approfondir le sujet !

2arathoustra a écrit:

Très intéressante, en effet, l'idée de réécrire la même histoire d'un autre point de vue!!!
Cela me fait penser à "Wide Sargasso Sea", la réécriture post-coloniale de Jane Eyre par Jean Rhys.

C'est hyper intéressant que tu prennes le temps de faire toutes ces recherches, d'analyser... et de partager, surtout ! Je trouve qu'il serait super intéressant, quand tu as fini, que tout ça soit compilé dans un bouquin sur cette compilation mythique. Evidemment, c'est encore un autre boulot (relectures, bibliographies...), mais comme tu as l'air motivé ;-)

Concernant ma recherche, si tu veux y jeter un œil, je partage ici pour qui veut les lire les deux articles que j'ai écrits, le premier, en français, sur deux versions de "Motorpsycho Nitemare":

https://journals.openedition.org/ilcea/9862

... et le second, en anglais, sur deux versions de "Shelter from the Storm":

http://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=838

Le second vient d'être publié en janvier.

Là, ce sont juste des études de cas, étudiées sous un angle particulier (la traduction de l'humour, pour le premier, les enjeux d'interaction entre texte, musique, voix et production pour le second).

Dans le contexte de la thèse, j'analyse les choses de façon beaucoup plus globale, avec des références aux chansons de Dylan et aux traductions pour illustrer / étayer mon propos.

Croyez-moi, quand on commence à vraiment fouiller, on en trouve une quantité, des traductions françaises de Dylan ! Je n'en reviens pas d'en avoir encore découvert deux ces dernières semaines, alors que j'ai inventorié tout ça en 2017 !... et je parles de versions pré-existantes, pas de celles qui sont sorties entre deux...

Merci pour ton intérêt )

Au plaisir.

Superbe article qui montre très bien la limite de la traduction je trouve.
Je reste persuadé que pour correctement travailler le répertoire de Dylan il faut l'inscrire dans une tradition folk c'est à dire le trahir, le remodeler mais surtout pas le traduire
Dylan est intraduisible, je crois.. par contre sa démarche est, elle, inspirante.
prendre le matériel de Dylan, le transformer et le passer au prochain serait pour moi la démarche la plus sage pour traiter son oeuvre

Déjà le chapitre 8 consacré à la chanson King Kong Kitchie Kitchie Ki-Me-O

http://www.rock6070.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=725&p=63043#p630…

Dans ce chapitre nous allons aborder, à travers la chanson du jour, le thème de la transmission dans la musique folk. On parlera du fameux Folk Process qui est l'ADN de cette musique. Nous évoquerons aussi la vie de Paul Campbell, un génie qui n'a jamais existé et enfin je vous raconterai l'histoire incroyable de la chanson : Le lion est mort ce soir... ou quand le folk process se télescope avec le sujet des droits d'auteurs et cela pour le plus grand malheur du compositeur de la chanson.

vox populi a écrit:

2arathoustra a écrit:

Très intéressante, en effet, l'idée de réécrire la même histoire d'un autre point de vue!!!
Cela me fait penser à "Wide Sargasso Sea", la réécriture post-coloniale de Jane Eyre par Jean Rhys.

C'est hyper intéressant que tu prennes le temps de faire toutes ces recherches, d'analyser... et de partager, surtout ! Je trouve qu'il serait super intéressant, quand tu as fini, que tout ça soit compilé dans un bouquin sur cette compilation mythique. Evidemment, c'est encore un autre boulot (relectures, bibliographies...), mais comme tu as l'air motivé ;-)

Concernant ma recherche, si tu veux y jeter un œil, je partage ici pour qui veut les lire les deux articles que j'ai écrits, le premier, en français, sur deux versions de "Motorpsycho Nitemare":

https://journals.openedition.org/ilcea/9862

... et le second, en anglais, sur deux versions de "Shelter from the Storm":

http://revues.univ-tlse2.fr/lamaindethot/index.php?id=838

Le second vient d'être publié en janvier.

Là, ce sont juste des études de cas, étudiées sous un angle particulier (la traduction de l'humour, pour le premier, les enjeux d'interaction entre texte, musique, voix et production pour le second).

Dans le contexte de la thèse, j'analyse les choses de façon beaucoup plus globale, avec des références aux chansons de Dylan et aux traductions pour illustrer / étayer mon propos.

Croyez-moi, quand on commence à vraiment fouiller, on en trouve une quantité, des traductions françaises de Dylan ! Je n'en reviens pas d'en avoir encore découvert deux ces dernières semaines, alors que j'ai inventorié tout ça en 2017 !... et je parles de versions pré-existantes, pas de celles qui sont sorties entre deux...

Merci pour ton intérêt )

Au plaisir.

Superbe article qui montre très bien la limite de la traduction je trouve.
Je reste persuadé que pour correctement travailler le répertoire de Dylan il faut l'inscrire dans une tradition folk c'est à dire le trahir, le remodeler mais surtout pas le traduire
Dylan est intraduisible, je crois.. par contre sa démarche est, elle, inspirante.
prendre le matériel de Dylan, le transformer et le passer au prochain serait pour moi la démarche la plus sage pour traiter son oeuvre

Merci !

Lequel des deux articles tu as lu ?