Retour du Track Talk, merci Hazel pour ta persévérance
Quand j'écoute Crossing The Rubicon, j'ai le sentiment qu'il pourrait s'agir là de l'ultime accomplissement blues de Bob Dylan, genre qu'il cherche à perfectionner depuis le début de sa carrière.
En particulier, il colle à la thématique antique creusée dans de nombreux blues 12 bars de la période dite Old Bob, depuis
Love & Theft.
Il y a eu
Lonesome Day Blues qui citait Virgile, il y a eu
Roman Kings, et maintenant, il y a
Cross The Rubicon.
Comme si ces deux univers (l'époque antique et le Blues) ne faisaient qu'un dans son esprit. En lisant
Why Bob Dylan Matters de Richard Thomas, on s'aperçoit que l'obsession pour les figures de l'Antiquité remonte en fait très loin dans sa carrière. Et si l'on tient aussi compte de la mention de César dans "My Own Version of You", "Cross The Rubicon" apparaît encore plus comme un miroir des titres précédents. L'Antiquité comme l'un des fils rouges de R&R Ways.
On comprend alors son obstination à jouer ERK sur scène alors que presque tous les autres titres de Tempest avaient disparus.
On comprend aussi d'où sortaient les versions monstrueuses envoyées à l'Automne.
Voilà le résultat, 9 vers d'une perfection stylistique absolue.
J'ai une préférence pour celui-ci :
You defiled the most lovely flower in all of womanhood
Others can be tolerant - others can be good
I’ll cut you up with a crooked knife and I’ll miss you when you’re gone
I stood between heaven and earth and I crossed the RubiconEt vous ?
Si Bob remonte sur scène un jour, je ne serais pas surpris que l'on voie ce titre s'insérer naturellement à la place de Early Roman Kings dans le Set, comme le chapitre final d'une longue saga !