L'objet coûte 49€90 (pensez 50 € !). Il est relié, compte 594 pages qui disposent d'un signet souple frangé.
C'est un bel objet paru cet automne aux éditions Fayard.
Le bandeau amovible indique "la seule intégrale des chansons de Bob Dylan en édition bilingue". Bilingue, oui. Intégrale ? Non.
Sont absentes "I'm not here", "All tired horses in the sun", et le septième couplet de "Farewell Angelina". Absentes également les notes de pochettes.
En 1973, l'éditeur Seghers produisait un volume de traductions, "Ecrits et dessins". Avec pour traducteurs Robert Louis et Didier Pemerle, lesquels, en introduction, prévenaient le lecteur que "toute traduction est un déménagement". On veut bien les croire. Il y a de bons déménageurs et de mauvais déménageurs. Comme il y a de bons et mauvais traducteurs. Et Dylan, en France, n'a pas eu, n'a jamais eu de chance concernant ses traductions (les premiéres parues dans le mensuel "Salut les copains"en 1965) et les adaptations (celles, édulcorées, de Delanoé pour Hughes Aufray, ; celles, trahies, pour Serge Kerval). Il y avait un mieux avec celles pour Nana Mouskouri. Les efforts de Francis Cabrel sont bienvenus et salutaires.
Donc, l'objet de Fayard reprend l'objet de Seghers. Les gribouillages de Dylan en moins. En moins aussi "les dernières pensées sur Woody Guthrie". Pourquoi ? Les traducteurs auraient pu rafraîchir leurs travaux. "Visions of Johanna" fait vieillotte. Et il y a toujours la "Federale 61 reparcourue"... Je n'arrive pas à m'y faire. Je comprends bien sur les difficultés qu'ont du affronter les traducteurs mais quand même. Et puis Dylan, not dark yet, est jeté dans le noir. Je blaque, je darque, je craque.
Les traductions de ce livre et celles du site officiel de Sony ne seront pas à comparer mais plutôt complémentaires les unes des autres.
Un bel objet, certes. A posséder dans sa bibliothèque. Mais un bel objet qui me laisse dans l'insatisfaction.