TRACK TALK #24 Ain't Talkin

AIN'T TALKIN
ALBUM : Modern Times (2006)
Recorded : Février 2006
Released : 29 Août 2006



Lyrics
As I walked out tonight in the mystic garden
The wounded flowers were dangling from the vines
I was passing by yon cool and crystal fountain
Someone hit me from behind

Ain't talkin', just walkin'
Through this weary world of woe
Heart burnin', still yearnin'
No one on earth would ever know

They say prayer has the power to help
So pray from the mother
In the human heart an evil spirit can dwell
I'm trying to love my neighbor and do good unto others
But oh, mother, things ain't going well

Ain't talkin', just walkin'
I'll burn that bridge before you can cross
Heart burnin', still yearnin'
They'll be no mercy for you once you've lost

Now I'm all worn down by weepin'
My eyes are filled with tears, my lips are dry
If I catch my opponents ever sleepin'
I'll just slaughter them where they lie

Ain't talkin', just walkin'
Through the world mysterious and vague
Heart burnin', still yearnin'
Walking through the cities of the plague

The whole world is filled with speculation
The whole wide world which people say is round
They will tear your mind away from contemplation
They will jump on your misfortune when you're down

Ain't talkin', just walkin'
Eatin' hog eyed grease in hog eyed town
Heart burnin' – still yearnin'
Someday you'll be glad to have me around

They will crush you with wealth and power
Every waking moment you could crack
I'll make the most of one last extra hour
I'll avenge my father's death then I'll step back


Ain't talkin', just walkin'
Hand me down my walkin' cane
Heart burnin', still yearnin'
Got to get you out of my miserable brain

All my loyal and much loved companions
They approve of me and share my code
I practice a faith that's been long abandoned
Ain't no altars on this long and lonesome road

Ain't talkin', just walkin'
My mule is sick, my horse is blind
Heart burnin', still yearnin'
Thinkin' ‘bout that gal I left behind

It's bright in the heavens and the wheels are flying
Fame and honor never seem to fade
The fire's gone out but the light is never dying
Who says I can't get heavenly aid?

Ain't talkin', just walkin'
Carrying a dead man's shield
Heart burnin', still yearnin'
Walkin' with a toothache in my heel

The suffering is unending
Every nook and cranny has it's tears
I'm not playing, I'm not pretending
I'm not nursing any superfluous fears

Ain't talkin', just walkin'
Walkin' ever since the other night
Heart burnin', still yearnin'
Walkin' ‘til I'm clean out of sight

As I walked out in the mystic garden
On a hot summer day, hot summer lawn
Excuse me, ma'am I beg your pardon
There's no one here, the gardener is gone

Ain't talkin', just walkin'
Up the road around the bend
Heart burnin', still yearnin'
In the last outback, at the world's end

***

Première performance live : New York (20 novembre 2006)
Dernière performance live : New York (22 novembre 2009)
Total : 109 fois.

***

- "Ain't Talkin" clôt l'album "Modern Times" et est la dernière grande fresque en date de Dylan (plus de huit minutes). Il existe une version alternative, plus courte et plus rythmée, qui figure sur le "Bootleg Series Vol.8 : Tell Tale Signs". Son refrain semble inspiré de la chanson "Highway of Regret" des Stanley Brothers et les paroles du premier couplet pourraient être une adaptation de "As I Roved Out", une ballade irlandaise traditionnelle. Certains critiques ont même fait le rapprochement entre certains passages et des textes d'Ovide.
- Quelques avis de critiques concernant la chanson : "The great irony is in the final track, "Ain't Talkin'," where a lonesome fiddle, piano, and hand percussion spill out a gypsy ballad that states a yearning, that amounts to an unsatisfied spiritual hunger. The pilgrim wanders, walks, and aspires to do good unto others, though he falters often -- he sometimes even wants to commit homicide. It's all part of the "trawl" of living in the world today." (AllMusic) / ,"The superlative final sally, 'Ain't Talkin', does what all last tracks should do: make you want to hear the whole thing again. It's a lengthy, mysterious blues-noir; virtually magic-realist in places." (The Guardian).

Un chef-d'oeuvre colossal. L'une des meilleures chansons qu'ai écrites Dylan, à ranger parmis ses compositions les plus immortelles, même celle des 60's. D'une noirceur fascinante, tout vous happe dans cette chanson, voix, paroles, instrumentations, production... Comme un long et délicieux cauchemar. J'aime voir cette chanson comme l'épitaphe que s'est écrit Dylan, les dernières phrases semblent achever sa carrière en parlant paradoxalement d'éternelle continuation... Dylan voyant approcher sa disparition et décidant de conclure et de parachever son oeuvre déjà colossal ? En ce qui me concerne je sais que j'écouterais cette chanson jusqu'à ma mort...

Une chanson trop forte pour clôturer un album. Elle écrase tout le reste.

The Loner a écrit:

Une chanson trop forte pour clôturer un album. Elle écrase tout le reste.

Euh, oui, mais non.
S'il n'y avait pas Workingman's Blues et Nettie More pour annoncer cette fausse fin doucement spectaculaire, je comprendrais qu'on se demande ce que fiche Ain't Talkin' sur Modern Times. Là, Ain't Talkin' n'écrase pas tout le reste, elle l'envoie promener dans des contrées supérieures.
Sans le moins du monde renier Love Sick ou les Highlands, Il s'agit pour moi du chef d'euvre dylanien de ces quinze ou vingt dernières années, contenant assez de puissance dramatique et d'images fulgurantes pour jeter une ombre sur ses jeunes années.
Ain't talkin' le jour, la nuit, jusqu'à la fin des temps, bon sang.

Il faudrait d'ailleurs évoquer la version bootleg qui, subrepticement, introduit une atmosphère assez différente... Moins crépusculaire, plus revancharde, non ?

PS : Ai-je dit que Ain't Talkin' est tout simplement la plus belle chanson de l'univers ?

C'est très beau ce que vous dîtes les amis. Je m'attendais pas à autant de louanges. Je suis ravi.
Dès que tu mets cette chanson, t'es parti pour un voyage et tu ne veux plus en sortir. C'est magique.

Après avoir lu ce qu'ont écrit Oyster et Desmos, je ne sais quoi rajouter. Tout a été dit et de bien meilleur manière que je en pourrais le faire.
Alors je me tais et acquiesce.

dr.out a écrit:

Alors je me tais

The Loner a écrit:

dr.out a écrit:

Alors je me tais

connasse !

Desmos a écrit:

Un chef-d'oeuvre colossal. L'une des meilleures chansons qu'ai écrites Dylan, à ranger parmis ses compositions les plus immortelles, même celle des 60's. D'une noirceur fascinante, tout vous happe dans cette chanson, voix, paroles, instrumentations, production... Comme un long et délicieux cauchemar. J'aime voir cette chanson comme l'épitaphe que s'est écrit Dylan, les dernières phrases semblent achever sa carrière en parlant paradoxalement d'éternelle continuation... Dylan voyant approcher sa disparition et décidant de conclure et de parachever son oeuvre déjà colossal ? En ce qui me concerne je sais que j'écouterais cette chanson jusqu'à ma mort...

Oui - à ceci près que je ne considère pas cette chanson comme absolument noire ou triste. C'est certes un avis très subjectif - comme tout avis me direz vous - mais Ain't talkin', pour moi, donne à voir toutes les couleurs de la vie, avec la cessation que celle-ci (la vie) implique. Certaines phrases ne manquent d'ailleurs pas d'humour ("je mange des pois aux yeux de porc - dans une ville aux yeux de porc", etc.). Et, dans la version bootleg, Madame ("the Queen of love is comin' on the grass") vient ratisser tout ça.
J'aime.
Elle est extralucide, cette chanson. (Et puis, l'intro et la conclusion en forme d'enterrement d'un grand ponte de la mafia... tout cela me galvanise froidement.)

Mr. Oyster a écrit:

Desmos a écrit:

Un chef-d'oeuvre colossal. L'une des meilleures chansons qu'ai écrites Dylan, à ranger parmis ses compositions les plus immortelles, même celle des 60's. D'une noirceur fascinante, tout vous happe dans cette chanson, voix, paroles, instrumentations, production... Comme un long et délicieux cauchemar. J'aime voir cette chanson comme l'épitaphe que s'est écrit Dylan, les dernières phrases semblent achever sa carrière en parlant paradoxalement d'éternelle continuation... Dylan voyant approcher sa disparition et décidant de conclure et de parachever son oeuvre déjà colossal ? En ce qui me concerne je sais que j'écouterais cette chanson jusqu'à ma mort...

Oui - à ceci près que je ne considère pas cette chanson comme absolument noire ou triste. C'est certes un avis très subjectif - comme tout avis me direz vous - mais Ain't talkin', pour moi, donne à voir toutes les couleurs de la vie, avec la cessation que celle-ci (la vie) implique. Certaines phrases ne manquent d'ailleurs pas d'humour ("je mange des pois aux yeux de porc - dans une ville aux yeux de porc", etc.). Et, dans la version bootleg, Madame ("the Queen of love is comin' on the grass") vient ratisser tout ça.
J'aime.
Elle est extralucide, cette chanson. (Et puis, l'intro et la conclusion en forme d'enterrement d'un grand ponte de la mafia... tout cela me galvanise froidement.)

Au final, comme tout les chefs-d'oeuvres, cette chanson à autant de facettes que d'auditeurs.

Tout a été dit.
Simplement pour préciser que je suis également enchantée par de ce titre, et je parle d'un véritable enchantement.

Suis-je vraiment tout seul ici à lui préférer mille fois Workingman's Blues #2 ?

JeffreyLeePierre a écrit:

Suis-je vraiment tout seul ici à lui préférer mille fois Workingman's Blues #2 ?

Non

used_spoon a écrit:

JeffreyLeePierre a écrit:

Suis-je vraiment tout seul ici à lui préférer mille fois Workingman's Blues #2 ?

Non

Dans mes bras !

JeffreyLeePierre a écrit:

used_spoon a écrit:

JeffreyLeePierre a écrit:

Suis-je vraiment tout seul ici à lui préférer mille fois Workingman's Blues #2 ?

Non

Dans mes bras !

Quand Méluche sera président, on vous enverra tous au goulag.
C'est vrai, quoi

used_spoon a écrit:

JeffreyLeePierre a écrit:

Suis-je vraiment tout seul ici à lui préférer mille fois Workingman's Blues #2 ?

Non

Ce n'est pas une reprise d'une chanson de Johnny, d'ailleurs ?

Je ne vois pas.
(Mais c'est loin d'être impossible, les acords sont très ballade classique).

Laquelle ?

JeffreyLeePierre a écrit:

Je ne vois pas.
(Mais c'est loin d'être impossible, les acords sont très ballade classique).

Laquelle ?

Je l'avais mise en lien ici à l'époque de la sortie de MT - me souviens plus du titre. Oyster en avait été effrayé. C'est vrai que c'était très saisissant.

Je ferai mes recherches demain.

J'ai trouvé :

odradek a écrit:

Je vais être plus précis : 'Je te promets' (chanson écrite par JJ Goldman).

Un avis ?

C'est là : https://bdylan.forumactif.com/t277p4-nouvel-album
Maintenant, faut que je le trouve pour l'écouter.

.../...

Y a de ça, dans la façon de chanter, notamment l'attaque de chaque vers (l'écart entre la première note de la mélodie et la tonalité de l'accord) et un peu la mélodie de voix sur chaque accord.
Mais les séquences d'accords sont différentes même si apparentées. Ce qui renforce l'impression de similitude est que dans les deux cas, le refrain commence à la quinte, avec du coup la même montée de voix.

"I was passing by yon cool and crystal fountain
Someone hit me from behind"

Pour moi, le "someone" c'est le serpent. Qu'en pensez-vous ?

Rome 2013 : http://www.notdarkyet.org/131107ainttalkin.mp3

voici ma version live favorite :

- lyon 20/06/10

Je vous propose un petit Hambourg 2007 :

Posté par un ami sur un forum dédié aux Stones

"Reprendre et adapter Dylan en Français n’est pas simple.
Reprendre et adapter cette petite merveille de chanson qu’est « Ain’t Talking » est assez compliqué pour trouver cette version de Bertrand Belin proche de l’excellence.
L’interprétation, sobre, dans l’esprit de l’original, avec juste ce qu’il faut pour la rendre personnelle, est simplement magnifique

Ce titre figure sur la version avec bonus de « Persona », son dernier album, avant le prochain qui paraîtra début mai"

Glasgow évidemment

https://youtu.be/tSXJTZvW3Ws