Kinky Bob

Je découvre ce sujet, je peux jouer aussi ?

Allez, le grand Bob à vélo (je suis sûr qu'il doit en faire très bien, différemment, mais très bien !)

Vous oubliez le piano:



Dont il ne joue pas si mal d'ailleurs.

Soledad a écrit:

Vous oubliez le piano:



Dont il ne joue pas si mal d'ailleurs.

Il en joue un peu comme Skip James, je trouve - d'une manière syncopée et hasardeuse qui se révèle assez sublime sur certains morceaux.

Mr. Oyster a écrit:

Soledad a écrit:

Vous oubliez le piano:



Dont il ne joue pas si mal d'ailleurs.

Il en joue un peu comme Skip James, je trouve - d'une manière syncopée et hasardeuse qui se révèle assez sublime sur certains morceaux.

L'assurance est ennuyante, être virtuose c'est ne plus prendre de risque.

Aleyster a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

Soledad a écrit:

Vous oubliez le piano:



Dont il ne joue pas si mal d'ailleurs.

Il en joue un peu comme Skip James, je trouve - d'une manière syncopée et hasardeuse qui se révèle assez sublime sur certains morceaux.

L'assurance est ennuyante, être virtuose c'est ne plus prendre de risque.

Ben, ça dépend. Le virtuose, c'est originellement celui qui se dégage du lot, qui assume sa singularité, en joue, la sublime. Et puis, la virtuosité peut être fugace, éphémère - voire bizarre, "négative".
Hendrix aurait fait scandale dans la Grèce antique.
C'est le virtuose démonstratif qui m'ennuie.

Je retourne à mon apéro.

Mr. Oyster a écrit:

Aleyster a écrit:

Mr. Oyster a écrit:

Soledad a écrit:

Vous oubliez le piano:



Dont il ne joue pas si mal d'ailleurs.

Il en joue un peu comme Skip James, je trouve - d'une manière syncopée et hasardeuse qui se révèle assez sublime sur certains morceaux.

L'assurance est ennuyante, être virtuose c'est ne plus prendre de risque.

Ben, ça dépend. Le virtuose, c'est originellement celui qui se dégage du lot, qui assume sa singularité, en joue, la sublime. Et puis, la virtuosité peut être fugace, éphémère - voire bizarre, "négative".
Hendrix aurait fait scandale dans la Grèce antique.
C'est le virtuose démonstratif qui m'ennuie.

Je retourne à mon apéro.

Acquérir la technique, et pourquoi pas, la virtuosité, est pour moi une étape. C'est la porte vers une grande liberté. Jouer pour jouer, n'a pas de sens. Mais jouer pour faire de la musique, oui. Et la virtuosité aide grandement. C'est notamment le cas avec l'improvisation, pour laquelle la technique est certes nécessaire, mais ensuite, ce n'est plus un effort mais pratiquement que du plaisir et du partage. On "dépasse ses limites" d'une certaine manière, on tente, on va au-delà, et ça débouche parfois sur de superbes trouvailles.

Donc je ne suis pas complètement d'accord avec toi Aleyster, l'assurance n'est pas forcément ennuyante. Si elle ne se borne pas à une démonstration de technique, au contraire, elle offre énormément de possibilités.

Soledad a écrit:

Acquérir la technique, et pourquoi pas, la virtuosité, est pour moi une étape. C'est la porte vers une grande liberté. Jouer pour jouer, n'a pas de sens. Mais jouer pour faire de la musique, oui. Et la virtuosité aide grandement. C'est notamment le cas avec l'improvisation, pour laquelle la technique est certes nécessaire, mais ensuite, ce n'est plus un effort mais pratiquement que du plaisir et du partage. On "dépasse ses limites" d'une certaine manière, on tente, on va au-delà, et ça débouche parfois sur de superbes trouvailles.

Certes, mais il ne s'agit pas forcément d'un grand facteur qualitatif. Perso, pour le temps que j'ai passé à apprendre le piano je suis tout sauf un grand technicien - je fais quand même l'effort d'apprendre de temps en temps des morceaux pas toujours très faciles cela dit, mais une fois que tu as un morceau, ou un truc technique "dans les doigts" - et je suppose que c'est pareil pour beaucoup d'instruments - ce n'est plus une limite à dépasser, tu peux le ressortir n'importe quand, et ça n'a de véritable valeur artistique que lorsqu'il est montré la première fois et ouvre des voies.

Ensuite, le risque majeur - et souvent présent, hélas - c'est qu'une fois sa part du boulot faite, on considère qu'on a plus grand-chose à prouver et on arrête de progresser en ressortant toujours les mêmes trucs techniques et les morceaux appris à la note près sans trop de prises de risques - c'est ce que je reproche, comme beaucoup ici je pense, à des guitaristes comme Clapton et Knopfler. Arrêter de vouloir progresser en se reposant sur ses bases, ensuite, c'est un peu comme rester dans les sentiers qu'on a nous-mêmes battus. C'est pour ça qu'il est toujours préférable de juger, selon moi, comment un artiste évolue - qu'il s'agisse de technique, de style, peu importe - et arrive à conserver un niveau de qualité élevé.

Les génies sont, pour moi, ceux qui ont encore beaucoup à prouver après beaucoup d'années (Dylan, Neil Young, John Cale, Paul McCartney, Tom Waits, David Bowie, etc.) même s'ils ont déjà apporté énormément à la musique de leur époque, et il m'est difficile par exemple de juger ceux qui sont mort jeunes (Morrison, Hendrix, Joplin, Cobain) sans pour autant dénigrer ce qu'ils ont apporté. Et ce que j'observe (trop) souvent chez les techniciens (pas tous, cela dit) est qu'une fois une certaine maturité technique, une certaine "virtuosité", acquise, ils se complaisent dans leur situation actuelle et ne se donnent plus grand-chose à prouver, du moment qu'ils peuvent impressionner la galerie en un clin d'oeil. C'est moins souvent le cas chez des groupes ou artistes qui ne sont pas forcément reconnus pour leurs qualités techniques - Dylan, par exemple, et qui vont logiquement souvent devoir compenser par autre chose s'ils veulent se faire reconnaître.

En bref, pour moi, la technique peut être utile, mais seulement si elle est utilisée à bon escient. Chercher à avoir la technique juste pour montrer qu'on a la technique n'a pas de valeur à mes yeux.

Voila voila, c'était à peu près tout ce que j'avais à dire à propos de la technique

La technique c'est caca. C'est chiant.

Un morceau parfait, ça m'ennuie. Pour ça que la musique classique m'ennuie. Il faut de l'imperfection,du crado, du faux. C'est ce qui est le plus touchant. Dylan pour ça est le meilleur, en témoigne sa façon actuelle de chanter.

Après il y a des techniciens qui sont tellement techniques qu'ils n'en ont plus rien a foutre et qu'ils s'expriment au delà même de la technique, Django Reinhardt, Jimi Hendrix (ce fut court certes), Miles Davis, David Gilmour...

used_spoon a écrit:

La technique c'est caca.

Le propre c'est caca.
Le beau c'est caca.
Le neuf c'est caca.

Le caca, c’est caca !!!!

Bon, tout ça c’est un peu facile, voire simpliste ! Alors oui, la virtuosité pour la virtuosité n’a pas de sens.

La virtuosité n’a en effet de sens que si elle est au service d’une œuvre ! Et que cette œuvre va au delà de la simple démonstration de technique. Charlie Parker était un virtuose de son instrument, et son œuvre était tout somme une démonstration de « virtuosité » ! Et pourtant, cette œuvre était bien plus qu’une simple démonstration. Derrière chaque notes, il y avait sa vie…

Glen Gould était considéré comme un « virtuose » du piano. Et pourtant toute sa technique était au service de l’œuvre qu’il interprétait ! Il a joué et rejoué les Variations Goldberg de Bach jusqu’à atteindre la perfection, celle qui était dans son esprit, dans sa vision. Et toute sa virtuosité était au service de cette vision.

Mozart était un virtuose, du piano, mais aussi de la composition. Et pour lui, chaque note était indispensable, chaque note était nécessaire, au bon endroit ! Et chaque composition arrivait dans la souffrance, la douleur, avant d’atteindre la perfection.

Ah, et puis dire que la musique classique c’est chiant parce que ce n’est pas « imparfait » c’est clairement un contresens. La musique classique n’est pas parfaite, n’est pas figée. La bonne preuve c’est que chaque chef, chaque interprète peut s’approprier l’œuvre, la faire sienne. Par exemple, pour en revenir à Gould et au variations Goldberg, les deux versions enregistrées par lui et portée sur disque sont très différentes. C’est la même œuvre, mais la seconde version de Gould dure 7 minutes de plus que la première version. Et pourtant c’est la même œuvre.

Bref, quand la technique est au service de la musique et de l’émotion, elle est indispensable, et la virtuosité est un moyen.

Écoutez aussi de la musique classique ! Elle peut tout a fait charrier des émotions, même dans la perfection, même jouée par des « virtuoses » .


(édit : orthographe)

Fascinante confrontation de points de vue, poursuivez ! Il y a du niveau, et des arguments. Mais peut-être faudrait-il déplacer tout cela vers un topic dédié ? C'est trop intéressant pour ce trouver planquer ici.

Sardequin a écrit:

Écoutez aussi de la musique classique ! Elle peut tout a fait charrier des émotions, même dans la perfection, même jouée par des « virtuoses » .

Absolument.

Je pense d'ailleurs, pour rebondir sur ce que disait Xa, qu'il ne faut pas confondre Technique et Virtuosité, en ce sens que la Virtuosité apporte un supplément d'âme à la seule Technique. Quelqu'un qui maîtrise parfaitement l'orthographe et la syntaxe ne produit pas forcément des chefs d'oeuvre, mais ça aide. On peut aussi se débrouiller sans. Tout cela nous ramène à la question des normes, et à celle de leur dépassement.

Quant à la musique dite "classique", on y trouve des choses sidérantes. Là tout de suite, je pense à des moments carrément flippants chez Beethoven et Tchaïkovsky (jusque dans le Lac des Cygnes ! si, si.), aux Fugues de Bach, aux compositions plus contemporaines de Holst, etc.

Sur ce, le digestif.

Oui, je suis d'accord avec Sardequin.

Je ne veux pas dire que la technique est forcément nécessaire, mais quelle peut permettre d'exploiter certaines choses plus facilement.
Je suis loin d'être virtuose au piano, mais j'ai 11 ans de cours derrière moi, et je remarque qu'avoir acquis une technique, une facilité de déchiffrage, me permet d'aller maintenant beaucoup plus loin, et de manière plus rapide.
Se reposer sur ses lauriers, c'est le risque, mais en même temps, c'est ce qu'il y a de moins intéressant pour le musicien lui-même, et il le comprend souvent.

Les grands pianistes de musique classique tels que Evgeny Kissin par exemple ont une technique excellente, mais se révèlent en tant que tel, affirment leur véritable talent, par leur musicalité. La technique est impressionnante, mais la musicalité est touchante, et c'est surtout cela que recherche l'auditeur.
Et en jazz, Erroll Garner, Art Tatum, c'est une technique, mais ensuite, une inventivité, un "style" propre.

Je ne crois pas que Knopfler aurait acquis un aussi large public s'il se contentait d'" impressionner la galerie". A titre personnel, la virtuosité, et surtout à la guitare où je m'y connais peu et suis donc peu apte à véritablement pouvoir en juger, m'importe peu. Si j'apprécie Knopfler, au sein de Dire Straits surtout, c'est parce qu'il m'a touché à une époque.

Je ne dis pas que l'on ne peut pas toucher un auditoire sans avoir de technique, je pense notamment à la voix que certain(e)s ont déjà naturellement des facilités à manier, à rendre émouvante.
Mais pour l'instrument, je crois que c'est important. Un manque de technique est pour moi une barrière pour une plus grande liberté d'interprétation. Mais c'est mon avis.

(C'est d'un facile de vous lancer sur de grands débats.)

Et Johnny Ramone, dans tout ça ?

Qui ?

Ce topic est guedin.

dr.out a écrit:

Ce regard volontaire toisant l'horizon, cette mâchoire nerveuse, cette queue de billard virilement brandie...

Et toi, de quoi t'as l'air au billard, après avoir revu Paul Newman dans l'Arnaqueur et abusé de l'instrument dont joue Mick sur la photo plus haut ?

La dernière fois que j'ai joué au billard, c'était il y a onze ans, entre un cours d'allemand et un cours d'histoire-géo, et Jack Daniel m'avait déjà fait la peau.

Mr. Oyster a écrit:

dr.out a écrit:

Ce regard volontaire toisant l'horizon, cette mâchoire nerveuse, cette queue de billard virilement brandie...

Il fait très acteur porno des eighties sur celle-là.

C'est la taille de la queue qui te fait dire ça ?

"Cette soirée est merdique, allez on se tire les mecs... Ah, ça par contre j'aime bien, je la choure... C'est bon on peut foutre le camp."