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 Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé

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Desmos
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MessageSujet: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitimeVen 25 Fév - 2:39

J'entame ce topic sur un artiste qui n'a pas été représenté jusqu'ici sur le forum, mais qui pourtant le mérite bien. Je ne doute pas que son oeuvre d'une extrême richesse pourra entrainer nombre de discussions et de débats, avec la bonne volonté des quelques membres amateurs du moustachu (surtout si l'un d'eux a déjà assisté a un de ses concerts Wink ). Quand aux autres, et bien ce sera l'occasion de connaitre l'oeuvre de cet artiste qui en vaut bien le coup. Je suis sûr que des personnes capables d'apprécier et d'admirer la complexité de l'oeuvre de Dylan sauront apprécier et admirer celle de Zappa. Je vais entamer ce sujet en reprenant le portrait qu'en faisait ce journaliste dont j'ai perdu le nom, hélas, mais qui, sans saisir tout le génie du personnage, en dresse un résumé intéressant et une bonne introduction :

"Compositeur américain : voilà comment voulait être connu ce libre-penseur californien, cet esprit clairvoyant, ce satiriste militant contre la bêtise et la corruption, formidable guitariste, véritable chef-d'orchestre, provocateur de formation, féru de musique contemporaine et grand amateur de doo-wop et de rythm'n'blues, qui sera, en poster, assis sur des cabinets le pantalon autour des chevilles, l'un des héros de la contre-culture freak, mais aussi le porte-parole des musiciens de musiques populaires face au Congrès de Washington lorsque la censure du PMRC menacera, et le conseiller culturel et économique de son fan Vaclav Havel, devenu président de la Tchécoslovaquie après la révolution de velours. A la tête des Mothers of Invention à leur plus parodique en 1974, au Palais de Bourges 1988 où il joua le "Boléro" de Ravel et quatre titres des Beatles dont il avait modifié les paroles pour stigmatiser l'imposture des télévangélistes, sans oublier "Stairway to Heaven", le classique de Led Zeppelin, jamais je n'ai vu Zappa donner un concert ennuyeux. A l'IRCAM, où Pierre Boulez dirigea en 1982 deux de ses pièces contemporaines, il était déçu, irrité : la performance de l'orchestre n'était pas à son goût. Il réussit pourtant ce que nous espérions, ses quelques fans disséminés dans cette petite salle : se faire ovationner indifféremment par tous, cheveux longs et costumes de comptables. C'était tout ce qu'on lui demandait. Leur montrer, à tous ces snobs ignorants, que les nôtres pouvaient faire ce qu'ils faisaient, mais qu'eux, jamais, ne sauraient balancer des brûlots comme "Who Are The Brain Police ?" ou "Trouble Comin' Everyday".
Pléthorique, l'oeuvre de Zappa s'en trouve dépréciée. Pourtant, sa trilogie maîtresse -et fondatrice- avec les Mothers of Invention est un formidable manifeste fusion, mélant rock, doo-wop, musique contemporaine, comédie, bruitage, satire politique, credo antiraciste, bande dessinée : "Freak Out!", le second double album de l'histoire de la musique (deux jours après le premier, "Blonde on Blonde"), contient déjà toute la démesure de la démarche à venir, dévellopée dans "Absolutely Free" puis dans ce "Sgt. Pepper" flippé, dont il parodie la pochette, le désopilant "We're Only In It For Money". Par la suite, suivant l'humeur, les besoins ou la demande, Zappa dévellopera les différents aspects de sa riche personnalité et de son incroyable versatilité de musicien. Du tube accidentel "Valley Girl" à l'expérimental "The Grand Wazoo", de l'Ensemble Moderne de Francfort à John Lennon avec lequel il jamma, de "Willie The Pimp" chanté sur "Hots Rats" par son vieux compagnon Captain Beefheart à ses découvertes de Tim Buckley et d'Alice Cooper sur son label Bizzar, de son activité de producteur à son film loufoque "200 Motels" où il faisait jouer son rôle par Ringo Starr, il a toujours prôné l'universalité, défendu la marginalité, cherché les mélanges, combattu l'hypocrisie, la bêtise, le mensonge, le sectarisme, le racisme, le monétarisme y compris dans le monde de la musique elle-même, se servant de la provocation, de la dérision, de la caricature, de son humour corrosif et de la virtuosité comme la base de son militantisme. Lenny Bruce, Stravinski et Hendrix condensés en un seul et unique mousquetaire..."

Manque peut-être à ce portrait une tentative d'aborder l'extrême complexité de sa musique, qui empruntait les systêmes les plus alambiqués de la théorie musicale pour les appliquer à son exploration d'à peu près tous les genres de musiques contemporains, ce qui fait que son oeuvre reste l'une des moins abordable du genre dit "populaire", même si une part non négligeable pourrait être assimilé à la musique classique, déformée par son regard caustique et son extrême intelligence. Intelligence qui a d'ailleurs donnée naissance à certains des plus savoureux mots d'esprits du siècle dernier, sans exagération, mais aussi des interviews fleuves forcant l'admiration. Je donne un lien, attention c'est très long et en deux parties, et en plus ça vole très haut, que ce soit au niveau philosophique, social, ou musical, mais c'est tellement intéressant :

http://zapinfrance.free.fr/pagesE/Motherin.html
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Desmos
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MessageSujet: Re: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitimeLun 28 Fév - 1:24

Je ne lâche pas le morceau et continu mon petit topic. Et puisque cette anecdote sur Frank Zappa refusant de produire un album de Bob Dylan car les chansons étaient trop mauvaises a émergé sur un autre topic, je vais poursuivre sur cette voie là.

Alors, qu'elles étaient les relations entre les deux monsieur ? Et bien Zappa sembait avoir un avis partagé sur Dylan. D'un côté il semblait le reconnaitre comme un de ses pairs, un artiste produisant une musique qui avait plus de chances d'élever l'esprit des simples citoyens plutôt que leurs coller le nez bien profond dans leur propre ignorance, ce qui a amener des commentaires élogieux, dont le célèbre :

""Subterrean Homesick Blues" était un morceau génial. J'ai entendu ça et j'ai sauté partout dans ma voiture. Et puis après ça j'ai entendu "Like a Rolling Stone". Là j'ai voulu arrêter la musique, parce que je me suis dit : 'Si ça marche et que tout se déroule comme ça doit se dérouler, je n'ai plus rien à rajouter...' Mais ça ne s'est pas dérouler comme prévu. Ca s'est vendu mais personne n'a répondu à l'appel, personne n'a réagi comme il se devait."

Mais il a eu par la suite des commentaires plus mitigés :

"A propos de Dylan, "Highway 61 Revisited" était un album génial. Puis il y a eu "Blonde On Blonde", et ensuite ça c'est mis à ressembler à de la musique de cow-boy, et vous savez ce que je pense de la musique de cow-boy..."

Pour, "Infidels", voilà ce qui ce serait passé :

"Bob Dylan est venu me voir le 22 décembre 1982, montant mes escaliers dans un froid glacial. Il a jouer quelques chansons sur le piano et m'a demandé si j'accepterais de produire un de ces albums, qui allait devenir "Infidels". Il ne m'a jamais recontacté après ça."

Mais il y a aussi cette autre théorie qui veut que Zappa ai refusé car il trouvait les chansons trop mauvaises.

Frank Zappa c'est aussi amuser à parodier Bob Dylan dans une de ses chansons, "Flakes", de l'album "Sheik Yerbourti", où il se moque nottamment de son goût pour les amphétamines (Zappa était vigoureusement hostile au drogues) et de son jeu d'harmonica. Ni la chanson ni l'album ne sont de grandes réussites, mais la satire reste amusante.



Il y a aussi cette anecdote : Lors d'un concert des Mothers of Invention en 1968, un groupe de militaires ivres morts rentre dans la salle. Zappa, toujours provocateur, leur propose de venir chanter sur scène. Ils s'exécutent, et Zappa leur demande quelle chanson ils connaissent, ce à quoi ils répondent "Everybody Must Get Stoned" (soit "Rainy Day Women #12 & 35"). Le groupe s'exécute, et pendant la chanson, Zappa tends aux soldats une des poupées qui sert de décor de scène aux Mothers à l'époque en leur disant "Faites comme si c'était un petit Vietnamien". Et tandis que le groupe poursuit la chanson, les militaires se sont mis à éventrer et démembrer la poupée, devant le public estomaqué.
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MessageSujet: Re: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitimeVen 4 Mar - 23:09

L'information n'est pas la connaissance. La connaissance n'est pas la sagesse. La sagesse n'est pas la vérité. La vérité n'est pas la beauté. La beauté n'est pas l'amour. L'amour n'est pas la musique. La musique est la meilleure des choses.-Frank Zappa.
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Esther
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MessageSujet: Re: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitimeVen 4 Mar - 23:34

La musique est la plus belle des révélations disait Ludwig...
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MessageSujet: Re: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitimeSam 5 Mar - 0:18

The Loner a écrit:
La musique est la plus belle des révélations disait Ludwig...

Alors dans son cas j'ai plutôt envie de dire ; quelle ironie ! Laughing
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MessageSujet: Re: Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé   Frank Zappa, l'Amérique en déshabillé Icon_minitime

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