Shelter From The Storm
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 Together Through Life

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odradek
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMar 5 Mai - 1:16

Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Baptiste a écrit:
Louiz a écrit:
Moi aussi je l'ai. Quelqu'un l'a écouté ?
Ouais.
Pas mal.
On apprend rien mais il y a deux-trois témoignages sympas et quelques reprises, notamment "Jil Is Lucky" qui reprend "One More Cup Of Coffee" d'une manière pas dégueulasse du tout (même si me chant est un peu trop maniéré).

Un CD à filer à des mais qui n'y connaissent rien en Dylanerie et qui voudrait découvrir.

Belle chronique, Loner.
Dans l'ensemble je suis d'accord.
Sauf pour "If Your Ever Go To Houston".


Idem.

Il y a une forme primitiviste dans ce morceau que je trouve de bon aloi.

Merci en tout cas Loner ! Very Happy
Merci de quoi?

De rien...

(heu pour ta chronique).

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Esther
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMar 5 Mai - 6:39

odradek a écrit:
Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Baptiste a écrit:
Louiz a écrit:
Moi aussi je l'ai. Quelqu'un l'a écouté ?
Ouais.
Pas mal.
On apprend rien mais il y a deux-trois témoignages sympas et quelques reprises, notamment "Jil Is Lucky" qui reprend "One More Cup Of Coffee" d'une manière pas dégueulasse du tout (même si me chant est un peu trop maniéré).

Un CD à filer à des mais qui n'y connaissent rien en Dylanerie et qui voudrait découvrir.

Belle chronique, Loner.
Dans l'ensemble je suis d'accord.
Sauf pour "If Your Ever Go To Houston".


Idem.

Il y a une forme primitiviste dans ce morceau que je trouve de bon aloi.

Merci en tout cas Loner ! Very Happy
Merci de quoi?

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(heu pour ta chronique).
Ah ben, merci. T'en penses quoi? C'est raccord avec ton sentiment sur le disque?
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Aleyster
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMar 5 Mai - 8:28

Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Baptiste a écrit:
Louiz a écrit:
Moi aussi je l'ai. Quelqu'un l'a écouté ?
Ouais.
Pas mal.
On apprend rien mais il y a deux-trois témoignages sympas et quelques reprises, notamment "Jil Is Lucky" qui reprend "One More Cup Of Coffee" d'une manière pas dégueulasse du tout (même si me chant est un peu trop maniéré).

Un CD à filer à des mais qui n'y connaissent rien en Dylanerie et qui voudrait découvrir.

Belle chronique, Loner.
Dans l'ensemble je suis d'accord.
Sauf pour "If Your Ever Go To Houston".


Idem.

Il y a une forme primitiviste dans ce morceau que je trouve de bon aloi.

Merci en tout cas Loner ! Very Happy
Merci de quoi?

De rien...

(heu pour ta chronique).
Ah ben, merci. T'en penses quoi? C'est raccord avec ton sentiment sur le disque?

Ah My Bob Dylan, non c'est un cd simpa à écouter, le monsieur à une voix reposante et finalement après même si on apprend rien, ça va bien avec l'extase de l'achat d'un nouveau Dylan, on se sent moins seul à aimer.
Le dvd est pareil, une interview sans grande grande révalation mais ça fait toujours plaisir d'entendre parler du Zim.
Ca donne envie de réecouter Blowin' in he wind...
Mais par contre l'émission de Dylan j'ai rien compris. Déja que je suis pas super bon en anglais mais alors avec sa voix et tout, pour moi c'était imcompréhensible, du coup j'ai écouté un peu le messie parlé puis seulement les chansons, je suis sur qu'il avait des choses intéressante à raconté. Je le réecouterais plus tard.
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odradek
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 0:39

Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Baptiste a écrit:
Louiz a écrit:
Moi aussi je l'ai. Quelqu'un l'a écouté ?
Ouais.
Pas mal.
On apprend rien mais il y a deux-trois témoignages sympas et quelques reprises, notamment "Jil Is Lucky" qui reprend "One More Cup Of Coffee" d'une manière pas dégueulasse du tout (même si me chant est un peu trop maniéré).

Un CD à filer à des mais qui n'y connaissent rien en Dylanerie et qui voudrait découvrir.

Belle chronique, Loner.
Dans l'ensemble je suis d'accord.
Sauf pour "If Your Ever Go To Houston".


Idem.

Il y a une forme primitiviste dans ce morceau que je trouve de bon aloi.

Merci en tout cas Loner ! Very Happy
Merci de quoi?

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Ah ben, merci. T'en penses quoi? C'est raccord avec ton sentiment sur le disque?


Oui sauf pour If you ever go to Houston - morceau étrange (l'accordéon n'est pas si envahissant, il est très respiratoire et entêtant, primitif en somme, avec des degrés intéressants).

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Oyster
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 3:45

odradek a écrit:
Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Loner² a écrit:
odradek a écrit:
Baptiste a écrit:
Louiz a écrit:
Moi aussi je l'ai. Quelqu'un l'a écouté ?
Ouais.
Pas mal.
On apprend rien mais il y a deux-trois témoignages sympas et quelques reprises, notamment "Jil Is Lucky" qui reprend "One More Cup Of Coffee" d'une manière pas dégueulasse du tout (même si me chant est un peu trop maniéré).

Un CD à filer à des mais qui n'y connaissent rien en Dylanerie et qui voudrait découvrir.

Belle chronique, Loner.
Dans l'ensemble je suis d'accord.
Sauf pour "If Your Ever Go To Houston".


Idem.

Il y a une forme primitiviste dans ce morceau que je trouve de bon aloi.

Merci en tout cas Loner ! Very Happy
Merci de quoi?

De rien...

(heu pour ta chronique).
Ah ben, merci. T'en penses quoi? C'est raccord avec ton sentiment sur le disque?


Oui sauf pour If you ever go to Houston - morceau étrange (l'accordéon n'est pas si envahissant, il est très respiratoire et entêtant, primitif en somme, avec des degrés intéressants).

Dans le genre "modernisme primitif", les blues de TTL me paraissent plus inspirés que IYEGTH - avec immanquablement des petites saillies en dehors des sentiers battus. Mais, tu vas être content, il a interprété Houston pour la première fois ce soir - elle était faite pour être jouée live, incontestablement.
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blounote
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 13:13

Mr. Oyster a écrit:
Mais, tu vas être content, il a interprété Houston pour la première fois ce soir - elle était faite pour être jouée live, incontestablement.

Enfin ! première apparition d'un nouveau titre en concert Very Happy
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Aleyster
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 21:41

Chronique paru sur le site des Inrockuptible.

Citation :
Bob Dylan : Une vie bien remplie
Si on n'attend plus vraiment de génie de Bob Dylan, on n'attendait pas un album à la hauteur de Together Through Life.

Créé le 06 mai 2009 par Serge Kaganski

Dans le rock, il y a deux écoles de vie. Le collège Robert Johnson, on y meurt tôt avec un diplôme de mythologie éternelle, comme l’ont fait Janis, Brian, Jimi, Jim, Elvis, John ou Kurt. Et puis le lycée Muddy Waters, on y vieillit lentement comme un vin de garde, avec plus ou moins de grâce, comme le font Mick & Keith, Iggy et Lou, Bruce et Neil. Bob Dylan est de cette seconde école, où un parcours musical se mesure à l’aune d’une vie complète. Et quand cette vie en musique est de l’ampleur et de l’impact de celle de Dylan, on continue de prêter une oreille à ses disques, malgré l’infernale accélération du monde.

La bande de bon vieux crocodiles réunie autour de l’icône (Mike Campbell, David Hidalgo, Tony Garnier...) déroule un blues-rock compétent et décontracté, parfois parfumé d’accordéon et de mandolines, exhalant de délicats effluves bayous ou latinos. Comme souvent, Dylan laboure dans les deux sens la route Memphis-New Orleans, matrice du rock. Les textes ne vont pas non plus tutoyer les cimes rimbaldo-ginsbergiennes du Dylan des sixties. Tout au plus note-t-on un possible regard vers la mort dans Beyond Here Lies Nothing (“Au-delà d’ici, il n’y a rien”), éventuelle suite à Knockin’ on Heaven’s Door.

L’essentiel de cet album est ailleurs. Dans la voix. Bien sûr, il y a toujours ces inflexions de grand-mère tubarde ou de chèvre aphteuse qui agace tant de monde, jusqu’aux dylanophiles certifiés de mon genre. Mais le timbre est aussi grave, profond, rageur, parfois au bord de l’essoufflement, incarnant la dernière ligne droite d’un bonhomme qui porte en lui, malgré ses dénégations, toute l’histoire du rock, de la culture populaire et de l’Amérique de ces cinquante dernières années. La force de ce disque est là.

Together Through Life (“Ensemble à travers la vie”) : Dylan évoque peut-être là sa femme, ses musiciens, ses chansons... Ou nous, ses auditeurs. Simple chanteur rangé du génie, Dylan ne refera jamais de chefs-d’œuvre de rupture. Mais à force d’enquiller des bons disques (celui-ci est dans la moyenne haute), de continuer modestement le boulot en ayant survécu à Blonde on Blonde, en s’inscrivant dans la durée sereine après les années de fulgurance, on se rend compte que c’est une vie, la sienne, la nôtre, qui a passé.
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odradek
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 22:06

TTL est bien chroniqué par Gorin dans le dernier Télérama (4 clefs).

Le titre : Ni vieux, ni sage.

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Dernière édition par odradek le Jeu 7 Mai - 1:07, édité 1 fois
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Desmos
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeMer 6 Mai - 23:34

Critique Rolling Stone de ce mois-ci (entièrement recopiée à la main, alors un peu de respect les mecs !)

"Ballades en lambeaux".

"Together Through Life" par Frederic Lecompte. (le tout accompagné d'un affreux dessin de Bob).

4 étoiles.

Quelques mois après la parution de "Tell Tale Signs" (2008) et après avoir reçu le prix Pulitzer pour sa contribution artistique à la musique populaire et à la culture américaine par la force de ses textes poétiques et ses musiques inoubliables (on rêve éveillés...), Bob Dylan remet son titre en jeu avec un nouvel album, "Tougether Through Life", né, au départ, de "Life is Hard", écrite spécialement pour le nouveau film d'Olivier Dahan. Cette chanson à la slide avec mandoline en contrepoint et ambiance cabaret comme Marianne Faithfull les affectionne tant donne d'emblée le ton d'un opus surtout constitué de ballades et impeccablement minimaliste en terme de production. "Together Through Life" démarre avec "Beyond Here Lies Nothing", premier extrait de l'album, archétype de la ballade Dylanienne sur un rythme up-tempo. Après "Life is Hard", Dylan enchaîne sur "My Wife's Home Town", blues aux couleurs chamarrées cajun, décalqué, pour ne pas dire pompé, sur "I Just Want to Make Love to You" de Muddy Waters. Hommage ? Plagiat ? Réminiscence inconsciente ? De toute façon, on pardonne tout au Zim... "If you Ever go to Houston" permet au batteur de sortir ses balais et cette belle chanson est marquée par l'omniprésence d'un accordéon fort plaisant. "Forgetful Heart" (toujours au balais) s'inscrit dignement dans la lignée de "Modern Times", écoulé à plus de deux millions et demi d'exemplaire dans le monde, un record pour Dylan!
"Jolene" change la donne avec le violon de Davis Hidalgo, du groupe Los Lobos. Ce titre up-tempo propose deux solos de guitares ahurissants, l'un à la limite du rockabilly (ne jamais oublier que Dylan a repris "Mystery Train" du King), et le second, vertigineux, interprété à la slide. Epaulée par Hidalgo et son fiddle, et ponctuée d'accordéon, "This Dream of You" est une ballade tex-mex à l'image des chapeaux du Zim, toute en finesse et renouant avec l'esprit magique de "Desire".
Et vlan ! Un retour d'acide, "Shake Shake Mama" renvoie aux délires amphétaminés de "Leopard-Skin Pills-Box Hat" (Blonde on Blonde), dans une démarche lancinante à souhait, pour ne pas dire lascive. "I Fell a Change Coming On" est une glissade voluptueuse à la slide et "It's All Good" clôt "Together Through Life" comme il a commencé, en beauté, ballade bluesy très rythmée, ambiance cajun et coda incoutournable. Une fois de plus depuis le parcours sans faute amorcé avec "Time out of Mind" (1997), Bob Dylan démontre magistralement qu'il a de l'inspiration à revendre et que sa créativité demeure intacte après presque un demi-siècle écoulé depuis ses premiers enregistrements seul à la guitare accoustique et à l'harmonica. Un phénomène unique dans l'histoire du rock.
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odradek
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 1:06

If you Ever go to Houston, là à Dublin, oui donc ce que j'avais pressenti, une grande chanson, à géométrie variable :

https://www.youtube.com/watch?v=S0KRdH1l8PY


Devinette : Dublin, c'est le chef-lieu de quel département français ?

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Esther
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 6:59

odradek a écrit:
If you Ever go to Houston, là à Dublin, oui donc ce que j'avais pressenti, une grande chanson, à géométrie variable :

https://www.youtube.com/watch?v=S0KRdH1l8PY


Devinette : Dublin, c'est le chef-lieu de quel département français ?
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Baptiste
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 21:23

Témoignage sympatoche d'Yves Simon sur le site de l'Express...

Citation :
Together Through Life , de Bob Dylan, écouté par Yves Simon

Morceaux de vies éparpillées chargés de l'histoire des générations, les chansons sont partout. Elles circulent dans les bagnoles qui collent aux asphaltes d'autoroutes, dans les transistors des cuisines, entre des réfrigérateurs blancs et des grille-pain chromés, dans les oreillettes collées aux tympans adolescents, sur les écrans plasma des bistrots, entre la lumière crue des néons et les vapeurs de percos. Les chansons ne sont pas là pour embellir ou faire passer le temps, elles sont là pour nous rendre invincibles.

De 1962 à aujourd'hui, Bob Dylan en a enregistré plus de 500, les a chantées avec sa voix de rocaille pour qu'elles traversent le monde, nos mémoires et nos années. Sort aujourd'hui son 46e album studio, Together Through Life. Mais qu'importe le numéro, la date ou le titre, un album de lui est un anneau de pouvoir qui sert à aller au-delà des mots, des sonorités et des rythmes. Chacune de ses chansons s'adresse au coeur et au ventre des hommes pour qu'ils sachent mieux vivre avec la désillusion.

Adolescent, adulte, meurtri ou adulé, j'ai toujours trouvé en lui des ressources à ma survie, des élans vers d'autres mondes, des désirs pour des inconnues qui passaient sans m'avoir aperçu. Je lui rendis hommage, lors d'un dernier Olympia, entre Brassens, Gainsbourg et les Beatles, car il faut toujours dire aux gens que l'on aime qu'on les aime. Rendre ainsi grâces à ceux qui nous ont tant donné : le goût de vivre, de voyager, de composer, d'écrire, d'être en somme les créateurs de nos propres vies pour tenter d'en faire une belle oeuvre. Dylan fait partie de ces gens de connaissance qui traversent les miroirs pour nous rapporter (comme Arthur Rimbaud, Dylan Thomas, Walt Whitman, trois poètes placés au sommet du panthéon dylanien) les pépites enfermées dans les gangues du quotidien, parcelles de beauté invisible que l'on emporte comme des talismans pour affronter les fournaises du monde.

« C'était comme si des anges m'envoyaient des messages en plusieurs endroits du cerveau. [...] Parfois, on voit des choses qui nous pourrissent le coeur, nous retournent l'estomac, et on veut rendre compte de cette sensation fébrile. » Rendre compte, tout est là. Durant ces cinquante dernières années, Dylan fut l'éditorialiste hors pair de nos frayeurs, de nos extases, de nos illusions, perdues ou encore tapies dans d'ultimes lambeaux utopistes. Mais comment devient-on Bob Dylan ? Qui lui a appris à devenir l'alchimiste des mots et des musiques ? « Les compositions de Guthrie aiguisaient ma vision du monde, et j'ai pensé devenir son plus grand disciple. » C'est écrit dans Chroniques, son autobio.

Comme si Dylan était devenu ministre des Musiques fondatrices d'une Amérique en quête de racines (nommé par Barack Obama ?), les réminiscences du vieux folksong de Woody Guthrie, de la country et du blues sont archiprésentes dans ce nouvel opus. Que ce soit dans Beyond Here Lies Nothin' ou My Wife's Home Town, les trois accords inébranlables des bluesmen de Virginie se déroulent au son d'une rythmique basique, rehaussée d'un accordéon, d'un violon grimaçant, d'une guitare électrique sans trafic ou d'une céleste pedal steel guitar. De sa voix rauque, ronchonne, grave comme un torrent, le « Zim » s'en tient à l'essentiel : valses chicanos, ballades du Midwest, slows pour dancings crapoteux. Nulle fioriture, l'album semble avoir été enregistré chez l'habitant, la grange à foin servant de chambre d'écho. C'est tout cela, le charme de Together Through Life, la candeur de ceux qui ont oublié qu'ils savent, une désinvolture qui n'impose rien. Fi du strass et des paillettes, un album authentique et serein.

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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Mai - 22:11

Baptiste a écrit:
Témoignage sympatoche d'Yves Simon sur le site de l'Express...

Citation :
Together Through Life , de Bob Dylan, écouté par Yves Simon

Morceaux de vies éparpillées chargés de l'histoire des générations, les chansons sont partout. Elles circulent dans les bagnoles qui collent aux asphaltes d'autoroutes, dans les transistors des cuisines, entre des réfrigérateurs blancs et des grille-pain chromés, dans les oreillettes collées aux tympans adolescents, sur les écrans plasma des bistrots, entre la lumière crue des néons et les vapeurs de percos. Les chansons ne sont pas là pour embellir ou faire passer le temps, elles sont là pour nous rendre invincibles.

De 1962 à aujourd'hui, Bob Dylan en a enregistré plus de 500, les a chantées avec sa voix de rocaille pour qu'elles traversent le monde, nos mémoires et nos années. Sort aujourd'hui son 46e album studio, Together Through Life. Mais qu'importe le numéro, la date ou le titre, un album de lui est un anneau de pouvoir qui sert à aller au-delà des mots, des sonorités et des rythmes. Chacune de ses chansons s'adresse au coeur et au ventre des hommes pour qu'ils sachent mieux vivre avec la désillusion.

Adolescent, adulte, meurtri ou adulé, j'ai toujours trouvé en lui des ressources à ma survie, des élans vers d'autres mondes, des désirs pour des inconnues qui passaient sans m'avoir aperçu. Je lui rendis hommage, lors d'un dernier Olympia, entre Brassens, Gainsbourg et les Beatles, car il faut toujours dire aux gens que l'on aime qu'on les aime. Rendre ainsi grâces à ceux qui nous ont tant donné : le goût de vivre, de voyager, de composer, d'écrire, d'être en somme les créateurs de nos propres vies pour tenter d'en faire une belle oeuvre. Dylan fait partie de ces gens de connaissance qui traversent les miroirs pour nous rapporter (comme Arthur Rimbaud, Dylan Thomas, Walt Whitman, trois poètes placés au sommet du panthéon dylanien) les pépites enfermées dans les gangues du quotidien, parcelles de beauté invisible que l'on emporte comme des talismans pour affronter les fournaises du monde.

« C'était comme si des anges m'envoyaient des messages en plusieurs endroits du cerveau. [...] Parfois, on voit des choses qui nous pourrissent le coeur, nous retournent l'estomac, et on veut rendre compte de cette sensation fébrile. » Rendre compte, tout est là. Durant ces cinquante dernières années, Dylan fut l'éditorialiste hors pair de nos frayeurs, de nos extases, de nos illusions, perdues ou encore tapies dans d'ultimes lambeaux utopistes. Mais comment devient-on Bob Dylan ? Qui lui a appris à devenir l'alchimiste des mots et des musiques ? « Les compositions de Guthrie aiguisaient ma vision du monde, et j'ai pensé devenir son plus grand disciple. » C'est écrit dans Chroniques, son autobio.

Comme si Dylan était devenu ministre des Musiques fondatrices d'une Amérique en quête de racines (nommé par Barack Obama ?), les réminiscences du vieux folksong de Woody Guthrie, de la country et du blues sont archiprésentes dans ce nouvel opus. Que ce soit dans Beyond Here Lies Nothin' ou My Wife's Home Town, les trois accords inébranlables des bluesmen de Virginie se déroulent au son d'une rythmique basique, rehaussée d'un accordéon, d'un violon grimaçant, d'une guitare électrique sans trafic ou d'une céleste pedal steel guitar. De sa voix rauque, ronchonne, grave comme un torrent, le « Zim » s'en tient à l'essentiel : valses chicanos, ballades du Midwest, slows pour dancings crapoteux. Nulle fioriture, l'album semble avoir été enregistré chez l'habitant, la grange à foin servant de chambre d'écho. C'est tout cela, le charme de Together Through Life, la candeur de ceux qui ont oublié qu'ils savent, une désinvolture qui n'impose rien. Fi du strass et des paillettes, un album authentique et serein.



Comment devient-on Dylan ? Une bonne question.

Bel article en tout cas !

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Baptiste
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeDim 10 Mai - 13:51

Une excellente chronique.
L'une des meilleures que j'ai lu à ce jour...

Citation :
Ce qui fait rire Bob Dylan

Bien qu'il chante l'amour et l'échec, il trouve quand même l'occasion de rigoler.


On entend deux gloussements dans le dernier album de Bob Dylan. Dans deux chansons de Together Through Life, il laisse sortir un petit rire à la fin d'un vers. Ce n'est ni un ricanement ni un gros éclat de rire bon vivant. C'est un rire à la Vincent Prince. Comme s'il avait glissé quelque chose dans votre verre.

On comprend pourquoi Dylan s'amuse. Ce musicien, qui aime tellement changer de genres, se prête à toutes les fantaisies. Il rend hommage au blues de Chicago dans plusieurs chansons, puis il passe à un style country alternatif. Après, il se trémousse au son d'un violon gitan envoûtant. A un moment, il devient carrément funky.

Pourtant, ce jeu n'est pas fastidieux. La musique est millimétrée, et les chansons sont à peu près une minute plus courtes que celles de ses derniers albums. Il est accompagné par son groupe de musiciens de tournée et le guitariste Mike Campbell, qui a longtemps joué avec Tom Petty. David Hidalgo de Los Lobos joue de l'accordéon tout le long, laissant une trace sur chaque morceau, un peu comme le violon dans Desire. Il illustre bien la définition d'un album telle que l'a donnée Ani Difranco dans une de ses chansons: « C'est l'enregistrement d'un événement / L'événement créé par des gens qui jouent de la musique dans une salle. » («A record of an event / The event of people playing music in a room,»en v.o.)

C'est cru et organique avec beaucoup de clins d'œil, tant au niveau des paroles que de la musique - une pedal steel par ci, une série de petits riffs de guitare aux petits oignons par là. Avec ce disque, il ne s'agit pas, comme Dylan l'a dit de la musique moderne, «de gens qui jouent avec des ordinateurs.»

Chaque morceau est ancré dans un lieu. Dans les morceaux blues, on entend bien Chicago et les vieux disques de Chess, mais on sent aussi que tout cela est un peu cassé. C'est le même son que dans ces documentaires où une figure mythique, presque oubliée, joue un morceau sur la véranda en ruines derrière sa maison. Mais Dylan ne reste nulle part très longtemps. Une fois arrivé à «If You Ever Go to Houston,» vous avez le sentiment d'être dans une cantina près de la frontière.

La guitare et l'accordéon poussiéreux du premier morceau, «Beyond Here Lies Nothin», seraient bien à leur place dans la sueur et la fumée d'un petit boui-boui sur l'autoroute. Ce son - moins la trompette solitaire - résonne le long du disque en parallèle avec son thème central : l'amour. Mais son traitement diverge de celui de la chanson «Beyond the Horizon» du dernier album de Dylan, Modern Times, que certains trouvent un peu trop sentimental avec sa promesse que l'amour (peut-être même l'amour divin) se trouve dans un pays lointain. Maintenant, l'amour est une rupture immédiate et urgente avec l'incertitude de la vie quotidienne : «Don't know what I do without it / Without this love we call ours / Beyond here lies nothin'/ Nothing but the moon and stars.» (« Je ne sais pas ce que je ferais sans lui / Sans cet amour qu'on dit être le nôtre /Au-delà il n'y a rien / Rien que la lune et les étoiles »).

Dylan dit que son nouvel album à un «côté romantique». C'est un amour dur, battu en brèche - perdu, hors de portée, douloureux. Mais les voix dans ces chansons s'y raccrochent. "Life is Hard" est une balade qui décrit un monde froid et stérile où l'amour s'est éteint. "Forgetful Heart" commence avec un petit pincement de cordes de banjo, ce qui suggère une légèreté (Steve Martin a dit qu'aucune chanson n'était triste quand elle était jouée avec un banjo), mais un riff de guitare blues en mineure l'interrompt et tout devient sombre. Le cœur du chanteur est comme une valise usée qu'il porte partout bien qu'elle ne fonctionne presque plus. Après avoir essayé de réveiller les jolis souvenirs de vieux amours, il renonce et se demande si l'amour n'a jamais été plus qu'une illusion: «The door has closed forevermore / If indeed there ever was a door.» (« La porte est fermée pour toujours / Si jamais il y avait une porte. »)

Dylan a décrit l'amour sous toutes ses formes, mais le sentiment que la fin est proche est encore plus fort ici. C'est une forme insistante de sentiment d'adieu qui se reflète dans ses disques depuis Time out of Mind. Prenons, par exemple, «If You Ever Go to Houston» : «Find the barrooms I got lost in/And send my memories home» (« Retrouvez les bars où je me suis perdu / Et renvoyez mes souvenirs à la maison »).

La plupart des paroles furent écrites avec Robert Hunter, le parolier du Grateful Dead, et cette collaboration a été beaucoup plus fertile que la précédente, qui avait donné deux chansons peu remarquables sur l'album Down in the Groove de 1988. La seule composition originale de Dylan est «This Dream of You.» C'est encore une chanson pleine d'atmosphère avec une errance bohémienne comme dans «Romance in Durango» ou «Mozambique.» Dylan vit dans les ombres, s'accrochant au rêve de l'amour perdu dans un monde éphémère où tout ce qu'il touche ou regarde disparaît. Le rêve le soutient, mais si jamais il se réalisait, il disparaîtrait aussitôt.

Mais ne vous suicidez pas encore. Tout n'est pas si sombre. «Shake Shake Mama» est une chanson d'amour spontanée, dansante et sans complication. Ainsi que «Jolene,» où Dylan chante, «If you hold me in your arms things don't look so dark» («Si tu me sers dans tes bras, les choses ne semblent pas si noires. » C'est une médecine puissante. Elle peut « ressusciter un homme mort et lui faire crier «c'est elle, la femme qui m'est destinée»» («make a dead man rise and holler 'she's the one»). L'entraînante «I Feel a Change Comin' On» fait un petit écho à Motown, y compris pour sa vision plus ensoleillée de l'amour, que Dylan rend intime et insouciant : «If you wanna live easy/ Baby pack your clothes with mine.» (« Si tu veux la vie facile / Chérie, mets tes habits dans ma valise »).

«My Wife's Home Town» est une petite chanson blues rigolote en sol, avec les références classiques à une malédiction gitane («gypsy curse») et au mauvais oeil («evil eye»). Oui, elle parle du péché de luxure, mais elle est beaucoup trop drôle pour faire peur à qui que ce soit. C'est une telle copie de «I Just Wanna Make Love to You» de Willie Dixon que Dylan le cite comme auteur pour les paroles (bien que la chanson de Dylan ressemble plus à la version de Muddy Waters). C'est une des chansons à gloussement. L'autre est "It's All Good" (« Tout va bien »), une chanson qui est en fait un détournement férocement ironique de son titre et qui rassemble toute la ménagerie de personnages-des politiciens corrompus, des orphelins, des fermiers qui meurent de faim, des veuves-qui ont peuplé les chansons de Dylan depuis des décennies.

Enfin, il faut arriver à cette épave qu'est la voix de Dylan. Elle est aussi cassée que ce qu'on attend, mais peut-être encore plus battue et brisée depuis le dernier disque. Parfois on dirait qu'il la porte comme un fardeau, parfois elle est tellement rauque et rouillée qu'on a envie de lui envoyer une boîte de WD-40. Ses fans échangent des messages sur des sites qui lui sont consacrés pour essayer de comprendre ses paroles. « Dit-il «poreuse» ou «gueuse»» ? ("Was he saying "porous" or "whorish"? ») Deux mots qui ne sont pas exactement interchangeables. (En fait, c'est plutôt le deuxième qu'il utilise et c'est un compliment.) Cela vaut la peine de les déchiffrer, car les influences de Dylan sont diverses. A différents moments, il fait référence à Sun Tzu, Shakespeare, et Chaucer.

La confusion règne même quand il s'agit d'un vers au sujet de sa voix. A-t-il le « sang de l'agneau dans sa voix » (« blood of the lamb in my voice »), comme le suppose un critique, ou s'agit-il du « sang de la terre » ("the blood of the land")? Retourne-t-il à ses racines chrétiennes ou à ses racines tout court ? C'est plutôt la dernière hypothèse, et la voix de Dylan, comme le vers, a une certaine logique. Sa voix est en phase avec l'aspect granuleux de la composition : elle est imparfaite, touffue, et crevassée par la sécheresse, mais elle marche. Après tout, la voix de Howlin' Wolf a été comparée au « bruit d'un bulldozer opérant sur une rue pleine de graviers » («the sound of heavy machinery operating on a gravel road»).

Dans «Song to Woody,» sur son premier disque, Bob Dylan dit à son idole Woody Guthrie que ce serait prétentieux de prétendre que, lui aussi, a fait des voyages difficiles ("hittin' some hard travelin' too"). C'était un hommage, mais ça exprimait le désir du jeune Dylan de faire très exactement ça - de gagner cette sagesse qui survient lorsqu'on a descendu des rues et des avenues sans fin. Maintenant, ce type, c'est lui. Il a vécu cette vie, et il s'en réjouit, même de ces aspects brutaux. C'est peut-être de là que viennent les gloussements.

John Dickerson

Cet article, traduit par Holly Pouquet, a été publié sur Slate.com le lundi 27 avril 2009.
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MessageSujet: Re: Together Through Life   Together Through Life - Page 3 Icon_minitimeLun 11 Mai - 14:13

Bel article en effet. Mais sont-ce des gloussements ou des ricanements ? Je pencherais plutôt pour des ricanements.

Vers la fin de It's all good, il ricane encore.

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